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« Le potentiel de baisse des prix du blé dur est limité », selon le cabinet d'analyse Areté

Selon le cabinet d’analyse Areté, la production mondiale de blé dur devrait légèrement reculer en 2025-2026, mais l’offre mondiale devrait malgré tout progresser grâce à des stocks de report importants. L’écart de prix resserré avec le blé tendre limiterait le potentiel de baisse des cours.

Carlotta De Pasquale, analyste de marché d'Areté à la 64e Bourse de commerce européenne, qui s'est tenue les 5 et 6 décembre à Paris.
Carlotta De Pasquale a souligné le recul du spread blé dur/blé tendre à la Bourse européenne
© Adèle d'Humières

Lors du congrès de l’Association des semouliers européens qui s'est tenu durant la 64e Bourse de commerce européenne les 5 et 6 décembre à Paris, le cabinet d’analyse italien Areté a présenté ses prévisions pour l’offre et la demande mondiales de blé dur sur la campagne à venir. Selon Carlotta De Pasquale, analyste d'Areté, la production mondiale de blé dur devrait reculer chez les principaux exportateurs. Dans l’Union européenne, la baisse des surfaces et la sécheresse en cours dans le sud de l’Italie pourraient conduire à un recul de 1 % de la production en 2025. En Amérique du Nord, l’écart de prix réduit entre le blé dur et le blé tendre devrait conduire à une baisse des surfaces au Canada et aux États-Unis. L’analyste s’attend ainsi à un recul de 4 % de la production de blé dur dans les deux pays. En Turquie, plusieurs régions sont exposées au stress hydrique. « Les surfaces et la production devraient être en retrait en 2025-2026 en Turquie, mais rester à des niveaux historiquement hauts. Le niveau élevé des prix sur le marché intérieur turc soutient les semis », a expliqué Carlotta De Pasquale. Au Mexique, les surfaces pourraient reculer de 17 % en 2025-2026, à cause de problèmes liés à la ressource en eau, ce qui devrait porter la baisse prévisionnelle de la production à 16 %. « Le niveau de la production mondiale dépendra fortement de la récolte en Afrique du Nord, que nous prévoyons pour l’instant en hausse de 13 % d’un an sur l’autre si les rendements rebondissent », alerte Carlotta De Pasquale.

« Le niveau de la production mondiale dépendra fortement de la récolte en Afrique du Nord, que nous prévoyons pour l’instant en hausse de 13 % d’un an sur l’autre », indique Carlotta De Pasquale, analyste de marché d'Areté

Lire aussi : Nouveau recul des surfaces en blé dur d’hiver

Moindre présence de la Turquie sur le marché européen

Après une campagne 2023-2024 où elle a dominé le marché de l’Union européenne, le retrait de la Turquie se fait déjà ressentir sur la campagne en cours. « Le rythme des exportations turques est en retrait sur les premiers mois de 2024-2025 malgré la hausse de la production », a rappelé l’analyste d’Areté. Le raffermissement de la lira face à l’euro et la forte demande sur le marché domestique ont rapproché les prix turcs des prix européens. Les exportations canadiennes ont décollé ces dernières semaines, l’origine turque suscitant moins d’intérêt.

Lire aussi : La menace orientale se précise en blé dur

Le marché intérieur turc en forte demande de blé dur

Sur les premiers mois de la campagne 2024-2025, les exportations turques de pâtes à base de blé tendre et blé dur ont progressé pour se rapprocher des niveaux moyens d’avant Covid. Le marché turc dispose cependant d’abondants stocks de report datant de la campagne précédente. En témoigne le récent appel d’offres du TMO, l’office turc des grains, portant sur la récolte 2023. « Les pastiers turcs poussent pour la fin du ban sur les importations de blé dur, mais ce n’est pas sûr qu’il soit levé avant que ces stocks aient été consommés », révèle Carlotta De Pasquale.

Lire aussi : Blé dur : le Kazakhstan peut-il remplacer la Russie pour subvenir aux besoins de l'UE ?

Le faible écart de prix avec le blé tendre limite la baisse des prix du blé dur

Pour Areté, le contexte macro-économique n’est pas aussi porteur qu’il y a quelques années. Les taux d’intérêt pourraient encore être abaissés par les banques centrales. Les coûts de production restent élevés même si les prix des engrais ont reculé sur la campagne en cours. Mais dans la plupart des pays producteurs, l’écart de prix entre le blé dur et le blé tendre s’est considérablement réduit. Les baisses de prix ont été plus prononcées en blé dur qu’en blé tendre. C’est le cas en Italie, en France, en Espagne, mais aussi en Amérique du Nord. « Les prix du blé dur à Bologne sont même passés sous ceux du blé tendre début 2024 », signale l’analyste. Un contexte qui devrait pénaliser les semis de blé dur pour la récolte 2025.

Lire aussi : Blé dur : la filière compte sur la recherche variétale pour enrayer la baisse des surfaces

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