La Coopération agricole : la section Nutrition animale demande le report de la RDUE
Lors de sa convention annuelle qu’elle organisait à Bruxelles les 4 et 5 novembre, la Coopération agricole Nutrition animale a demandé le report de l’entrée en application de la règlementation sur la non déforestation.
Lors de sa convention annuelle qu’elle organisait à Bruxelles les 4 et 5 novembre, la Coopération agricole Nutrition animale a demandé le report de l’entrée en application de la règlementation sur la non déforestation.
La section Nutrition animale de La Coopération agricole a choisi de tenir cette année sa convention à Bruxelles les 4 et 5 novembre dans le cadre de l’année européenne des coopératives mais aussi en raison du poids essentiel des cadres européens pour ses adhérents. Pour preuve, la simplification prévue dans la législation « omnibus », mais aussi et surtout pour l’instant, l’incertitude de l’entrée en application de la règlementation sur la non déforestation (RDUE) au 31 décembre prochain.
Des risques majeurs de rupture d'approvisionnement
« Son ambition est légitime, mais sa mise en œuvre est chaotique : 40 pages de textes, plus de 100 pages d’explications, des exigences disproportionnées, des simplifications tardives bienvenues mais des annonces contradictoires sur les délais de mise en œuvre… Résultat, nos chaînes de fourniture en matières premières agricoles sont désorganisées avec des risques majeurs de ruptures d’approvisionnement sur le 1er semestre 2026, les opérateurs sont plongés dans l’incertitude… C’est pourquoi nous demandons un report d’au moins six mois pour permettre aux filières de se réorganiser », indique son président, David Saelens.
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Pour lui, il est important de marteler que la nutrition animale est un facteur de performance globale des filières d’élevage, que l’élevage est indissociable de l’agriculture et que la nutrition animale est gage d’élevage performant. « La nutrition animale est également un levier de souveraineté (…) et un levier majeur de décarbonation : grâce à l’écoformulation, à la sélection des matières premières, à l’innovation nutritionnelle, nous pouvons réduire jusqu’à 20% les émissions de carbone liés à l’alimentation des élevages et jusqu’à 30% les émissions de méthane entérique des ruminants » chiffre-t-il.
Manque structurel de disponibilités en protéines bio
Autre demande des coopératives de la nutrition animale, la reconnaissance du manque structurel de disponibilités en protéines bio pour nourrir le cheptel européen et sa traduction dans une autorisation durable de l’incorporation de 5 % de protéines non bio dans l’alimentation des jeunes animaux qui fait l’objet de dérogations annuelles.
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Wilhem Windisch (université de Munich) a détaillé l’importance de la contribution de la nutrition animale dans la production alimentaire par la valorisation des ressources non consommables directement par l’homme, que ce soit l’herbe par les ruminants ou les coproduits pour les monogastriques. « La circularité dans les productions animales non seulement réduit leur impact environnemental et sur le climat, mais repousse aussi les limites de la production alimentaire de lait, de porc et de volailles », a-t-il affirmé. « Il ne faut donc pas réduire les cheptels mais réduire l’usage des ressources valorisables par l’homme dans leur alimentation ».