Filière CRC : rebond des volumes en 2025 mais teneurs en protéines un peu justes
Comme pour les filières de céréales à paille conventionnelles, les conditions climatiques ont permis un retour à la normale des surfaces et des rendements en blé tendre, blé dur et seigle en cette récolte 2025. Néanmoins, le taux de protéine moyen devrait être à la limite du cahier des charges.
Comme pour les filières de céréales à paille conventionnelles, les conditions climatiques ont permis un retour à la normale des surfaces et des rendements en blé tendre, blé dur et seigle en cette récolte 2025. Néanmoins, le taux de protéine moyen devrait être à la limite du cahier des charges.
La production de grains récoltés sous Filière CRC® (culture raisonnée contrôlée) devrait progresser de pas moins de 37,5 % cette année, après une récolte 2024 caractérisée par des emblavements en baisse et des rendements affectés par la météo. « Cette année, nous bénéficions d’un double effet de hausse des surfaces et du rendement, pour un retour des volumes de céréales sous Filière CRC® dans la moyenne », précise Marc Bonnet, directeur du Groupement d'intérêt économique CRC (GIE CRC). Le taux de protéine moyen est quant à lui estimé à 11,4 %.
Dans le détail, les surfaces semées à l'automne 2024 ont rebondi de 7,1 % d’un an sur l’autre à 88 496 ha. Du côté du rendement, celui-ci a progressé de 25 % cette année pour atteindre 6,5 t/ha en moyenne pour le blé tendre. « Après le chiffre très mauvais de la récolte 2024, qui était le pire dans l’histoire de la Filière CRC®, nous atteignons cette année le deuxième meilleur niveau de rendement sur ces sept dernières années », se félicite Marc Bonnet.
| Volumes récoltés en 2025, déclarés par les adhérents, sous réserve de déclassement pour non-respect du cahier des charges | |
| Blé tendre | 544 078 t |
| Blé dur | 1 586 t |
| Seigle | 4 420 t |
| Total | 550 084 t |
De bons poids spécifiques, mais des teneurs en protéines limites en BPMF
La récolte 2025 aura été marquée par des poids spécifiques « historiques » selon Marc Bonnet, estimés à 79,7 kg/hl en blé pour la meunerie française et 82,2 kg/hl en blé de force. « Pour les industries de première transformation, cela implique une bonne rentabilité d’écrasement. Nous avons de bons retours des meuniers sur ce point », signale le directeur du GIE CRC.
En revanche, le taux protéique (TP) est un peu moins satisfaisant en BPMF (blé pour la meunerie française). Des limites sur l’assimilation d’azote et la chaleur en fin de cycle, sans compter la dilution de la protéine dans le rendement, ont donné lieu à un TP moyen inférieur aux attentes et très régionalisé. Les premiers résultats d’une enquête en cours l’estiment ainsi à 11,4 % en moyenne pour les BPMF et 14,3 % pour les blés de force.
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Des adaptations de la part des meuniers
« Ce n’est pas catastrophique non plus », tempère Yohann Girod, président du GIE CRC. « Si l’objectif est à 11,5 % en CRC Label Rouge, il y a des tolérances technologiques, et certains cahiers des charges sont à 11 % », ajoute-t-il. Les meuniers peuvent en effet accepter des taux protéiques plus bas.
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Pas de problème sur la qualité sanitaire
Les conditions climatiques plus sèches en fin de cycle ont évité la prolifération des maladies fongiques. « On ne signale pas de problème de mycotoxines », déclare Yohann Girod. En ce qui concerne l’ergot, s’il peut être présent ponctuellement, « les volumes affectés restent très faibles », selon le président du GIE CRC. « La qualité sanitaire des récoltes est satisfaisante cette année », explique-t-il.