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Euralis mise sur les filières végétales pour valoriser au mieux les productions de ses adhérents

Grâce à son contrat Gaïa, le pôle agricole d'Euralis propose à ses 9 000 agriculteurs des filières de production végétale performantes, durables et responsables, afin d'assurer la transition écologique des exploitations agricoles tout en sécurisant le revenu de leurs adhérents.

Laurent Dubain, directeur général du pôle agricole d'Euralis.
© Euralis

« Concernant la récolte 2022 (semis 2021/2022), le taux de surfaces contractualisées sous filières végétales à valeur ajoutée s’élève à 43 %, en hausse de 25 % sur un an », se réjouit Laurent Dubain, directeur général du pôle agricole d’Euralis. La superficie contractualisée atteint ainsi 160 000 ha dans le Sud-Ouest, le territoire couvert par la coopérative agricole basée à Lescar dans les Pyrénées-Atlantiques. Cette sole concerne, entre autres, le maïs waxy, le soja (consommation animale et humaine) et le blé biscuitier. Mais ce ne sont pas les seules espèces sous contrat de la coopérative, qui gère également ses semences et ses légumes secs en production contractuelle. 

Répondre à une demande du marché

« Toute filière végétale est arrimé à un besoin, à un marché », explique le dirigeant. Dans un premier temps, Euralis passe un contrat de commercialisation avec un client. Dans un deuxième temps, il signe avec les agriculteurs-adhérents intéressés un cahier des charges. La coopérative les accompagne alors dans la mise en œuvre de ce contrat de production annuel.

« Les industriels sont poussés à conclure des contrats pluriannuels », souligne Laurent Dubain. Et un nombre grandissant de clients sont intéressés par cette politique d’approvisionnement sur le long terme. « Quand ces contrats pluriannuels se concrétiseront, nous offrirons la possibilité à nos producteurs de s’engager également sur plusieurs campagnes. Car, chez Euralis, c’est la demande qui prime sur l’offre », insiste le directeur général.

Produire selon les principes de l’agriculture régénératrice

Euralis a mis en place, pour la récolte 2022, le contrat Gaïa en maïs (sur 8 000 ha, soit 10 % de la sole sous maïs d’Euralis) et en soja (sur 2 000 ha, soit 10 %), qui permet de mieux valoriser les tonnes de grains, produits par des agriculteurs participant à l’effort environnemental et sociétal. « Le cahier des charges est basé sur dix critères, définis sur le référentiel PADV, du nom du collectif fondateur du concept « Pour une agriculture du vivant », dont Euralis est membre », détaille Laurent Dubain.

Cette association « a pour mission principale d’accélérer la transition alimentaire et agricole en structurant des filières de produits agroécologiques », indique le communiqué d’Euralis. Parmi les principes retenus, on peut citer la mise en place de couverts végétaux, la simplification du travail du sol, la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, la gestion des déchets, ou encore l’optimisation de l’eau.

Apporter de la valeur ajoutée à l’agriculteur

Ce contrat de production durable rencontre un « engouement du côté de la clientèle industrielle », comme le producteur de whisky Irish Distiller (filiale du groupe Pernod-Ricard), qui a contractualisé 6 000 ha de maïs sous contrat Gaïa pour la récolte 2022. « Les négociations sont en cours pour les récoltes 2023 et 2024. Si les surfaces concernées sont confidentielles - dans le sens qu’elles sont secrètes -, elles sont exponentielles en termes d’hectares », s’enthousiasme Laurent Dubain. De fait, le cahier des charges « répond aux attentes sociétales » et « « permet à l’entreprise de verdir son image ».

L’intérêt est tout aussi conséquent du côté de l’agriculteur. « Ce dernier reçoit, en plus d’une rémunération de base (prix de marché, indexé sur le contrat Maïs d’Euronext), « une prime entre 5 €/t et 15 €/t selon l’évaluation (note de 1 à 3) de son itinéraire technique sur la base des dix critères définissant le cahier des charges », énumère le dirigeant d’Euralis. La prime, qui est négociée et financée par le client de façon annuelle, permet à l’agriculteur de rembourser les surcoûts liés au contrat Gaïa, tout en se dégageant une valeur ajoutée.

« Si le client industriel en lien direct avec le consommateur final est plus enclin à proposer une prime intéressante, dans les secteurs de l’alimentation animale ou de l’amidonnerie, il apparaît plus ou moins facile de répercuter cette prime sur l’aval de la chaîne de valeur », regrette Laurent Dubain.

Pour l’heure, Euralis travaille à l’élargissement de son contrat Gaïa au colza et au blé biscuitier, pour lesquels des demandes à l’échelle européenne ont vu le jour, et à l’avoine, pour répondre à des besoins plus locaux.

Bonne dynamique en agriculture biologique

Concernant les grandes cultures bio au sein d’Euralis, la coopérative agricole indique, dans son communiqué, que « le marché est dynamique en surface et se diversifie […] grâce au travail des équipes d’Agribio Union, qui mettent en marché les productions des adhérents », à savoir du maïs, du soja (alimentations animale et humaine), du colza et du tournesol.

Sur la campagne 2021/2022, « le nombre d’agriculteur en conversion a de fait augmenté de 5 % », précise Laurent Dubain, directeur général du pôle agricole d’Euralis. Et ce, alors qu’au niveau national la consommation bio a diminué de 1,34 % l’an dernier, selon les chiffres de l’Agence Bio, qui explique : « si en 2021 le marché du bio conserve une part de marché globale de 6,6 % dans les courses alimentaires des Français, il n’est pas épargné par le contexte économique et alimentaire bouleversé depuis ces derniers mois ».

Ce contexte n’inquiète pas le dirigeant d’Euralis : « Quand on répond à un besoin quantitatif et qualitatif, le système perdure du moment qu’il est rentable ».

 

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