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Marché des grains
Des stocks français de blé tendre au plus bas depuis 2013/2014, selon FranceAgriMer !

Les exportations hexagonales de blé tendre ont été revues à la hausse entre décembre et janvier par FranceAgriMer (Fam). Les stocks de maïs sont à un plus bas historique.

© Hans-Pixabay

Les stocks hexagonaux de la campagne 2020/2021 de blé tendre tomberaient à 2,485 Mt, (2,498 Mt en décembre 2020) « soit un plus bas depuis 2013/2014 », s’est exprimé Marion Duval, adjointe au chef de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer (Fam), lors d’un webinaire le 13 janvier faisant suite au conseil spécialisé des grandes cultures.

7,27 Mt de blé tendre hexagonal exportées sur pays tiers

L’essentiel de la baisse des stocks français s’explique par une hausse des expéditions françaises sur pays-tiers, estimées à 7,27 Mt (+180 000 t par rapport au mois dernier), d’après les bilans de Fam. « Il serait difficile de dépasser les 7,3 Mt cette année, au vu de la faiblesse de l’offre hexagonale », précise Marion Duval. La Chine reste le principal moteur de la demande à l’export pour les origines françaises. « Un typhon a affecté la récolte du pays. De plus, le pays souhaite sécuriser ses approvisionnements alimentaires en période de crise sanitaire. Enfin, la reconstitution du cheptel porcin se refait à vitesse grand V », rappelle Marc Zribi, chef de l’unité Grains et sucre de Fam.

La Chine a importé 1,63 Mt de blé tendre français depuis le début de la campagne

Marion Duval explique que la Chine a importé 1,63 Mt de blé tendre français du 1er juillet 2020 au 11 janvier 2021, dont 270 000 t en décembre. Ce volume est plus de trois fois supérieur à celui de l’an dernier sur la même période. Les opérateurs s’attendent à ce que 2 Mt à 2,5 Mt soient expédiées sur la Chine sur l’ensemble de la campagne, précise la spécialiste.

Par ailleurs, « la mise en place des taxes russes sur les exportations et leur possible révision à la hausse peuvent donner de nouvelles opportunités à la France, notamment sur l’Afrique de l’Ouest », explique Marc Zribi.

La consommation du segment Biscotterie/Biscuiterie (secteur de la meunerie) est revue en baisse entre décembre et janvier de 50 000 t, à 1,1 Mt, tout comme celui de l’amidonnerie, à 2,6 Mt, conséquence « de la crise de la Covid-19, réduisant la consommation des touristes, de la restauration hors domicile... », souligne Marion Duval. En revanche, la production de farine en sachet de 1 kg « progresse de 14 % entre les cinq premiers de la campagne 2019/2020 et 2020/2021, à 100 000 t (équivalent grains) », alerte l’experte. Cette hausse est elle aussi liée aux mesures de confinement et de fermeture de la restauration, incitant les Français à cuisiner davantage chez eux et à acheter davantage de farine en grandes et moyennes surfaces.

D’un point de vue plus macroéconomique, « la demande internationale est très dynamique alors que l’offre progresse moins vite, justifiant en partie la hausse des prix. Des pays, comme l’Égypte, le Maroc ou la Chine, souhaitent sécuriser leurs approvisionnements. Il y a peut-être également une sur-réaction des marchés : les prix des matières premières agricoles ont tendance à davantage réagir que d’autres produits aux variations de volumes. Lorsque les prix montent, cela peut inciter les agriculteurs à semer davantage la saison suivante », analyse Marc Zribi.

Attention aux conséquences de la grippe aviaire !

Autre information importante : les stocks de maïs français sont à un plus bas historique, à 1,86 Mt, contre 1,893 Mt le mois précédent, rapporte Marion Duval. Ceci en raison de la révision à la baisse de la collecte de 0,246 Mt, à 13,125 Mt. La consommation des fabricants d’aliments pour animaux est stable à 3,15 Mt, « mais pourrait être revue à la baisse au vu des conséquences de la grippe aviaire dans le Sud-Ouest. Ce commentaire est valable pour l’orge et le blé », alerte Marion Duval.

De son côté, la consommation de l’amidonnerie est revue à la baisse de 50 000 t entre décembre et janvier, à 1,7 Mt. Les exportations sur pays tiers grimpent de 40 000 t, « essentiellement sur le Royaume-Uni », à 580 000 t sur la même période, pendant que celles sur l’UE régressent de 100 000 t, à 3,853 Mt, « le maïs perdant en compétitivité en formulation par rapport aux autres céréales », détaille Marion Duval. Les experts de Fam expliquent que les opérateurs ne constatent pas de conséquences notables pour le moment du Brexit concernant les échanges de céréales entre les deux pays. « Un opérateur m'a rapporté des affaires en maïs depuis la France vers le Royaume-Uni, sur des volumes habituels, conclues sur une période éloignée de la présente campagne », appuie Marion Duval.

Lire aussi: Brexit : pas de taxes, mais des coûts administratifs en plus

Seulement 1,067 Mt de stocks français d’orges 2020/2021

En orges, la situation hexagonale est également jugée tendue. Fam estime les stocks 2020/2021 en janvier à 1,067 Mt, contre 1,158 Mt prévues en décembre, un plus bas depuis 2016/2017, souligne Marion Duval. Ceci en raison de la nouvelle révision à la hausse des exportations françaises sur pays tiers de 100 000 t, à 3 Mt, avec la Chine comme moteur. « On rapporte d'importants chargements sur la Chine depuis le début du mois de janvier, 163 000 t d’orges françaises y ont été expédiées, selon les données de Refinitiv », signale la spécialiste. Cette dernière précise que 1,56 Mt d’orge française sont parties sur la Chine entre le 1er juillet 2020 et le 11 janvier 2021.

La consommation de la malterie pourrait être encore revue à la baisse

La consommation de la malterie est revue à la baisse entre décembre et janvier de 10 000 t, à 240 000 t, soit un niveau stable par rapport à l’an dernier. Néanmoins, « ce chiffre pourrait être encore revu à la baisse, les effets de la crise sanitaire ayant pu davantage pénaliser la consommation », soutient Marion Duval.

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