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Coronavirus
Alors que les consommateurs se ruent sur la farine, la Meunerie française veut les rassurer

Particulièrement sollicitée lors des premiers jours du confinement de printemps, la Meunerie française est confiante pour celui qui vient de démarrer.

La contamination au cadmium des consommateurs, en raison des quantités d'aliments ingérées, peut être notamment portée par le blé et la farine.
© congerdesign (Pixabay)

Quelques jours après l'annonce d'un nouveau confinement en France par le président de la République, "l’Association Nationale de la Meunerie Française tient à rassurer les consommateurs : la farine en paquet de 1kg reste accessible et disponible pour tous si chacun reste raisonnable dans ses achats.", a-t-elle fait savoir dans un communiqué le 3 novembre.

Un contexte de reconfinement différent du premier

Arguant que , "les frontières intra-européennes restent ouvertes et la circulation du fret de marchandises est maintenue ce qui permet notamment l’approvisionnement de la grande distribution en farine en conditionnement de 1kg", la Meunerie française fait le constat "d'un contexte sensiblement différent de celui rencontré au printemps dernier".

Alors que les frontières avec l'Allemagne notamment, qui fournit traditionnellement à la Distribution française un paquet de farine sur deux (le second étant d'origine hexagonal) selon la Meunerie française, étaient fermées lors du confinement de printemps, participant ainsi à l'impression de pénurie de farine, le trafic de marchandises de chaque côté du Rhin sera permis pendant ce reconfinement. De plus, les écoles françaises étant ouvertes, la demande en farine des foyers français devrait être moindre qu'au printemps dernier, pendant lequel la fabrication de gâteaux avait vécu son heure de gloire. Fort de ce constat Karine Forest, administratrice de la Meunerie française et dirigeante de Minoetrie Forest (71), estime qu'il n'y aura "pas de ruptures d'approvisionnement."

Et de conclure qu'"il est donc inutile pour le consommateur d'acheter de la farine en quantité inconsidérée" estime Jean-François Loiseau, président de la Meunerie française.

La Meunerie française alerte toutefois sur le fort impact du reconfinement sur "la restauration hors domicile" entraînant en toute logique "une baisse des commandes de farine à attendre sur ce marché, pourtant majeur pour les meuniers".

Ruée sur la farine

Dès le lendemain de l'officialisation de ce nouveau confinement (qui durera au moins jusqu'à la fin du mois de novembre), on a pu voir certains rayons Farine de la grande distribution en grande partie vidés. Mais certaines grandes surfaces avaient prévu une telle situation et ont procédé à des stocks importants en amont.

Selon Nielsen, les achats de farine ont progressé de 72% le lundi 26 octobre (par rapport aux 8 lundis précédents), de 157% le mardi 27 et de 456% le mercredi 28 octobre, jour de l'annonce d'un nouveau confinement pour le mois de novembre. « Comme au mois de mars, les magasins doivent à nouveau faire face à des achats de précaution. Nous allons sans doute continuer à voir des images de certains linéaires vides mais les différents acteurs de la chaîne ont démontré lors de la première vague leur capacité à s’adapter », explique Elodie Thevenet, Consultante Nielsen OSA.

Dans ce contexte, la Meunerie française insiste également sur le travail actuellement en cours, au travers du plan de relance, concernant "des projets de nouvelles lignes d'ensachage en paquet de 1kg sur le territoire". Mais difficile d'en savoir davantage. "Les projets sont pour le moment confidentiels" explique Karine Forest.

Certains meuniers français ont toutefois communiqué sur des adaptations prises au sein de leur structure pour faire face à un éventuel afflux de demande des consommateurs. "Cela fait deux, trois jours que la farine part un peu plus vite", expliquait à l’AFP, le 28 octobre, Karine Forest, ajoutant avoir "recommandé des petits sachets pour anticiper". "Nous sommes en train de faire des stocks de sachets de 1 et 2 kg, pour que les artisans boulangers puissent vendre à leurs clients des paquets de farine", a précisé la dirigeante du moulin, redoutant de voir s’effondrer de nouveau les ventes de sandwichs, salades et pizzas. "Une initiative que nous ne sommes pas les seuls à développer" ajoute la meunière.

Dans le Val-d’Oise, les moulins Foricher proposent, dans le cadre du reconfinement, des ventes additionnelles de sa farine Bagatelle en ensachage 1 kg.
En Bretagne, Paulic meunerie annonce dans un communiqué du 29 octobre l’installation d'une nouvelle ligne de conditionnement et de stockage et d'une petite ensacheuse pour les plus petits petit paquets.

Enfin, le premier confinement a coûté cher à la meunerie, qui aura finalement moins vendu de farine que traditionnellement lors de cette période malgré un démarrage très actif, mais lui a permis d'être mieux armé pour celui qui vient de débuter. "Nous en avons tiré certaines leçons comme par exemple l'appropriation des outils de communication numériques très utilisés et bien intégrés par le personnel désormais, permettant de mobiliser les équipes efficacement."

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