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Moisson 2023 : plus de peur que de mal sur la qualité du blé tendre et du blé dur

Le poids spécifique moyen en blé tendre régresse entre 2022 et 2023 mais reste acceptable. En blé dur, les critères temps de chute de Hagberg et taux de GMF (grains germés, mouchetés, fusariés) ont bien résisté.

© Pexels-Pixabay

Les précipitations en fin de cycle avaient engendré de fortes inquiétudes quant à la qualité du blé tendre et du blé dur en France en 2023. Mais finalement, la qualité des blés panifiables français s’avère meilleure que l’an dernier dans l’ensemble selon l’enquête FranceAgriMer (FAM)/Arvalis Institut du Végétal, avant travail du grain en silo, dont les résultats finaux ont été présentés le 13 septembre 2023 en conférence de presse. Quant au blé dur, les poids spécifiques ont souffert, mais les autres critères restent bons.

La note de panification moyenne 2023 du blé tendre français s’élève à 263/300, contre 258/300 en 2022.

Un très bon taux de protéine moyen sur blé panifiable

Le taux de protéine moyen s’affiche à 11,6%, contre 11,4% en 2022, « ce qui est très bon », qualifie Adeline Streiff, ingénieure au sein du pôle Qualité technologique et sanitaire des céréales d’Arvalis Institut du Végétal. Même les temps de chute de Hagberg ont bien résisté, avec 91% des lots dotés de temps de chute supérieur à 240 secondes.

En revanche, le poids spécifique moyen régresse, passant de 78,3 kg/hl à 76,4 kg/hl entre 2022 et 2023.

Insuffisant pour réellement affecter la qualité des pains, selon Arvalis - Institut du Végétal. « Les tests effectués en laboratoire révèlent de très bons pains, dotés de coups de lame bien développés, de bons volumes, et une belle couleur », se réjouit Adeline Streiff.

Baisse de la qualité à l'export par rapport à la moyenne quinquennale

Pour l’export, on assiste à une légère dégradation de l’offre française par rapport à la moyenne quinquennale, selon la grille de classification Intercéréales. Les volumes de qualité « Premium » représentent 23% du total, contre 33% en moyenne lors des cinq dernières années. « Cela est essentiellement dû aux poids spécifiques », regrette Adeline Streiff. Néanmoins, ce taux dépasse celui de l’an dernier, qui s’affichait à 18%. Le taux de qualité « Supérieur » atteint de son côté 37%, contre 42% en 2022, et 33% en moyenne sur la période 2018-2022.

Baisse de la qualité export à cause des poids spécifiques

Effets négatifs de la pluie moins forts que prévu sur le blé dur

En blé dur, FAM et Arvalis Institut du Végétal confirment l’effet négatif des précipitations estivales sur le poids spécifique moyen, qui tombe à 75,8 kg/hl. Les plus mauvais résultats sont concentrés dans le Sud-Ouest. Seuls 12% des lots dépassent les 78 kg/hl, et 43% s’affichent entre 76 et 78 kg/hl. En revanche, le taux de GMF (grains germés, mouchetés, fusariés) s’élève en moyenne à seulement 1,4%, alors que les opérateurs craignaient un chiffre bien plus haut à cause des pluies. Certes, il double par rapport à celui de 2022 (0,7%), mais il s’avérait exceptionnellement bas à cette époque. De plus, 79% des lots présentent un taux inférieur à 2%, contre 45% sur 2018-2022. « Ce critère a finalement bien résisté. La qualité globale des blés durs reste bonne et devrait satisfaire les débouchés du marché », déclare Adeline Streiff.

Même constat du côté des temps de chute de Hagberg : 87% de la collecte présente un temps supérieur à 250 secondes, contre 65% en moyenne sur 2018 -2022.

Le taux de protéine moyen hexagonale s’élève à 14,2%, avec 77% des volumes présentant des valeurs dépassant les 14%, contre 73% en moyenne lors des cinq dernières années.

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