Loup
Déclassement du loup : « une douche froide » pour la FNO
Le statut du loup est passé d’espèce « strictement protégée » à « protégée » au niveau européen. Afin de traduire cette décision européenne dans la législation française, un arrêté est en cours d'élaboration. Son contenu est jugé décevant par la Fédération nationale ovine.
Le statut du loup est passé d’espèce « strictement protégée » à « protégée » au niveau européen. Afin de traduire cette décision européenne dans la législation française, un arrêté est en cours d'élaboration. Son contenu est jugé décevant par la Fédération nationale ovine.
« L’arrêté reste timoré, minimaliste, et ne traduit pas dans les faits les marges d’action ouvertes par Bruxelles. » C’est en ces mots que Claude Font, éleveur de brebis et élu à la Fédération nationale ovine (FNO), décrit l’arrêté mis en consultation ce vendredi 28 novembre, dans un communiqué de presse paru le 1er décembre. Ce futur arrêté traduira dans la législation française les dispositions prises au niveau européen sur le changement du statut du loup. Celui-ci passe d’espèce « strictement protégée » à « protégée », ce qui amène à revoir « les conditions et les limites de sa destruction », comme le précise l’arrêté.
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Une simplification des tirs de défense
Tirs de défense simple, tirs de défense renforcée… ces deux types de tirs seront fusionnés en un unique « tir de défense ». Pour ces tirs de défense, l’arrêté prévoit de passer d’un régime d’autorisation vers un régime déclaratif. En pratique, des tirs de défense pourront être réalisés par les éleveurs sur simple déclaration à la préfecture, sans avoir besoin d’une autorisation préalable, et sans mise en place de mesures de protection.
Une avancée saluée par la FNO, mais qui n’est toujours « pas à la hauteur de ce qui avait été annoncé ». Seuls sont concernés les élevages situés dans les cercles 0,1 et 2, c’est-à-dire dans des zones où la prédation est plutôt avérée. Les élevages en cercle 3 devront demander une autorisation auprès de la préfecture pour un tir de défense, à la condition d’avoir réalisé un tir d’effarouchement. Ce à quoi la FNO s’oppose, demandant que ce tir préalable ne soit pas nécessaire.
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Des mesures de protection qui restent « encouragées » par l’arrêté
Les tirs létaux seront désormais autorisés, même sans avoir mis en place de mesures de protection sur l’exploitation. Le projet d'arrêté rappelle tout de même que la mise en place des mesures de protection reste vivement conseillée. Les exploitations qui les auront mises en place bénéficieront de certains avantages, comme une durée de validité de la déclaration de trois ans (sauf cercle 3) contre un an pour les autres éleveurs. Ou encore, une indemnisation des pertes au-delà de la deuxième attaque (sauf cercle 3). Là encore, la FNO regrette que cette indemnisation soit conditionnée à la mise en place de mesures de protection.
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Un taux de prélèvement du loup maintenu à 19%
Le texte prévoit de maintenir le nombre de loups prélevés par an à 19% de la population totale estimée en 2026. Selon des chiffres de l’Office français de la biodiversité rendus publics vendredi dernier, la population de loups est actuellement estimée à 1082 loups en moyenne. Un effectif jugé stable par l’OFB, comparé aux années précédentes.
Mais la FNO ne voit pas les choses du même œil. 1013 loups avaient été dénombrés en 2024 : « une population en progression » souligne la FNO. Une hausse qui « confirme la pression croissante » exercée sur l’élevage ovin. D’où la demande de la FNO de relever le plafond de prélèvement à la mesure de la véritable pression subie par les élevages. « La fixation des niveaux de tirs ne peut plus reposer uniquement sur l’estimation de la population lupine : elle doit intégrer la pression réelle de prédation, les dynamiques locales et les dégâts constatés sur le terrain. » déclare Claude Font, dans le communiqué. « Ce plafond est devenu le point de blocage majeur. »
La FNO a publié ce lundi 1er décembre un communiqué de presse intitulé "Arrêté sur les tirs de défense et estimation de la population lupine : une nouvelle occasion manquée pour protéger les élevages".
Une consultation des citoyens en cours
Comme pour tous les arrêtés relevant de sujets environnementaux, ce projet d'arrêté est mis en consultation publique du 27 novembre au 19 décembre 2025 auprès des citoyens. Chacun peut exprimer son opinion sur ce projet d'arrêté, sur la page : https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/proje….