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Mettez-vous une consigne sur vos pots de miel ?

La consigne pour réemploi des pots consiste pour le consommateur à payer lors de l’achat une somme qui lui sera remise s’il rapporte le pot, permettant ainsi sa réutilisation. Ce dispositif plébiscité par les consommateurs peine pourtant à revenir en France. Zoom sur trois apiculteurs qui agissent !

© ADA Aura
 

Nicolas Thouvard, apiculteur professionnel dans la Drôme

 

Oui, avec une entreprise de lavage externe

Je pratique le réemploi de mes pots de miel avec une entreprise de lavage externe, Ma Bouteille s’appelle reviens. Je vends mes pots à l’entreprise, qui est en charge de les laver, puis je lui rachète mes pots propres.

L’entreprise de lavage me fournit un palox en métal grillagé pour que je stocke les pots retournés par les clients. Les clients y déposent directement les pots quand ils se rendent sur mon exploitation. Quand le palox est plein, l’entreprise de lavage vient collecter le palox. Pour signaler le réemploi, j’utilise le logo national du réseau consigne sur tous mes pots.

Jusqu’à l’année dernière, c’était plus coûteux pour moi de faire du réemploi plutôt que d’acheter des pots neufs. Depuis cette année, avec l’augmentation des prix du verre, c’est avantageux de les laver.

Pour la gestion comptable, comme je vends puis rachète mes pots à l’entreprise de lavage, ça fonctionne comptablement comme si j’achetais des pots neufs.

À la mise en place, ça m’a demandé un peu de temps, mais maintenant ça n’en prend plus trop. Je n’ai que quelques appels à passer par an. Mes pots vendus en magasins sont aussi réemployés, mais ce n’est pas moi qui m’en charge c’est directement le magasin qui travaille avec l’entreprise de lavage.

Julien Tassignon, apiculteur professionnel en apiculture biologique dans l’Yonne

 

Oui, je me suis mis au réemploi des pots de miel

Oui je l’ai mis en place. Pour moi, c’est avant tout un choix écologique pour être accord avec mes convictions : éviter le gâchis à tout prix ! Et du côté de mes clients aussi, c’est devenu une demande. Après réflexions, sondages et autres discussions, c’est cet été 2022 que je me suis lancé.

Je suis encore en rodage. J’ai dû changer mon étiquette difficilement décollable pour opter pour une nouvelle forme d’étiquette, attachée autour du pot. Je dois m’adapter aux problèmes organisationnels qui surviennent, car le temps en travail en saison est compté et une journée ne fait que 24 heures ! Je continue de chercher la solution optimale qui regroupe praticité, hygiène et facilité de stockage. Mais ce qui compte, ce sont mes clients qui prennent conscience de l’intérêt écologique de cette démarche, et ils en sont ravis.

Bernard Abraham, apiculteur en Pays de la Loire

 

Oui puis non

J’ai mis en place, il y a environ cinq ans, une consigne sur mes pots de miel. Pour répondre au besoin de mes clients qui le souhaitaient, je leur proposais de me rapporter leurs pots de miel, je les lavais avec un lave-vaisselle classique, je mettais une nouvelle capsule et puis je les réutilisais. Jusqu’ici tout allait bien !

La principale problématique que j’ai rencontrée, et non des moindres, est le décollage des étiquettes. Cela peut paraître anodin, mais c’est une opération plutôt chronophage, qui prend du temps… et de l’argent ! En fonction de mon temps de travail passé, j’ai pu estimer ce coût supplémentaire à environ 1euro par pot, au minimum. J’ai alors testé le passage à des étiquettes autocollantes, plus pratiques à l’usage (et au décollage !). C’était mieux, mais fatigué, j’ai tout de même décidé d’arrêter au bout de deux ans.

Je n’abandonne pas et je m’intéresse à d’autres méthodes de consigne. Vu la très forte hausse du prix des pots de verre depuis quelque temps, cela deviendra certainement une nécessité pour tout apiculteur !

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