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Agrivoltaïsme : l’éleveur ovin a tout à gagner

L’agrivoltaïsme, la combinaison d’activité agricole à une activité de production énergétique photovoltaïque, a le vent en poupe aujourd’hui. Les éleveurs et les gestionnaires de centrale sont tous gagnants dans ces nouveaux partenariats qui assurent un revenu complémentaire à l’éleveur en même temps que l’accès à une nouvelle ressource herbagère. La présence des ovins apporte une meilleure acceptation sociétale et environnementale des centrales photovoltaïques.

Agrivoltaïsme : l’éleveur ovin a tout à gagner
© E. Mortelmans

Le développement de l’énergie solaire est une volonté forte du gouvernement, fixé dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Les toitures sont d’ores et déjà bien dotées de panneaux photovoltaïques, mais tous les bâtiments ne conviennent pas à ce type d’installation. Pour gagner encore de la surface, les gestionnaires de centrales, sous la houlette d’un cadre réglementé et raisonné, peuvent investir les terres agricoles. « L’idée de l’agrivoltaïsme prend alors tout son sens. Le monde agricole peut, une fois de plus, prendre part au développement des énergies renouvelables », souligne André Delpech, éleveur ovin et en charge du dossier agrivoltaïsme à la FNO.

Combiner production énergétique et agricole, dans un partenariat gagnant–gagnant. Ce qui semble n’être qu’un vœu pieux politique devient aujourd’hui une réalité, grâce à l’engagement de la profession agricole. Elle a su tisser des partenariats avec les gestionnaires de centrales ainsi que les instituts techniques et de recherche pour évaluer les conséquences de ces pratiques et proposer une trame de conduite pour leurs mises en œuvre. La Fédération nationale ovine a établi ainsi une charte défendant des projets agri-solaires vertueux et l’Institut de l’élevage a publié un guide technique à destination des éleveurs comme des gestionnaires de centrales afin de poser un socle commun aux projets qui fleurissent partout en France.

Le bénéfice de la combinaison revient autant à l’éleveur qui peut ainsi avoir accès à des surfaces complémentaires de pâturage, généralement faciles d’accès (voie carrossable) à moindre coût. Dans un contexte de sécheresses multiples et de tension sur la disponibilité en ressources fourragères, ces opportunités de surface sont bonnes à saisir, pour délester les parcelles traditionnelles de l’exploitation par exemple. Les clôtures de la centrale étant entretenues par le gestionnaire, l’éleveur n’a pas à réaliser cette tâche fastidieuse et s’appuie sur des barrières efficaces autant pour contenir les animaux que pour empêcher les intrusions extérieures. Gagnant pour l’éleveur qui touche un revenu pour faire paître ses animaux sur la centrale, amenant ainsi une diversification de revenu sécurisante pour lui.

Gagnant pour le gestionnaire de centrales car grâce à cette possibilité de valorisation des terres par une activité agricole, il a accès à de grandes surfaces nécessaires pour implanter ses panneaux solaires. Le développeur des centrales s’appuie également sur le troupeau et l’éleveur pour éviter l’embroussaillement. La végétation étant normalement gérée mécaniquement, l’action du troupeau est plus économique, socialement et environnementalement plus acceptable.

La réussite de ces projets combinant élevage et production énergétique est conditionnée au respect de trois facteurs : le maintien de la performance de production électrique, le bien-être animal et le maintien de la performance du troupeau. C’est notamment cette dernière notion qui permet de distinguer un projet agrivoltaïque d’un système d’écopâturage, qui ne vise pas forcément une production agricole mais plutôt de l’entretien de paysage.

L’éleveur, en concertation avec le gestionnaire de la centrale photovoltaïque, aura naturellement la charge d’assurer la partie agricole et zootechnique. Il va réfléchir aux matériels et équipements nécessaires pour mener à bien son activité, en confort et en fluidité de travail, il établira avec le gestionnaire la stratégie d’entretien de la ressource herbagère et fera le choix des semis prairiaux. Au final, malgré la particularité de la surface, celle-ci doit être abordée comme une parcelle de pâturage avant tout.

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Agrivoltaïsme : l’éleveur ovin a tout à gagner

Le guide pratique "L’agrivoltaïsme appliqué à l’élevage des ruminants" est disponible gratuitement en ligne sur idele.fr

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