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Valorisez vos effluents d’élevage avant un semis de maïs

Au travers des effluents d’élevages, beaucoup d’exploitations creusoises ont à disposition une ressource importante d’éléments fertilisants et le printemps est l’une des meilleures périodes pour les utiliser.

épandage de fumier
© CDA 23

Les sols qui se réchauffent vont permettre un redémarrage de l’activité biologique nécessaire à la dégradation de la matière organique, à la transformation des éléments nutritifs et à leur assimilation par les plantes.

Le seul inconvénient est l’utilisation de matériels d’épandage lourds qui nécessitent un sol suffisamment ressuyé, afin d’éviter les tassements qui sont néfastes à l’enracinement des cultures.

Un épandage d’effluents avant un semis de maïs est donc une bonne solution d’autant plus que cette culture valorisera bien l’azote.

Sur les exploitations, nous retrouvons principalement des fumiers ou des lisiers mais il est important de bien les connaître pour mieux les valoriser, notamment pour la partie azotée.

Nous distinguerons, ici, deux types d’effluents :

  • Les composts et fumiers de ruminants et de porcs
  • Les fumiers de volailles et les lisiers, toutes espèces confondues

Les fumiers : anticiper les apports

Dans les fumiers, l’azote est essentiellement sous forme organique et seulement une petite partie est utilisable à court ou moyen terme par le maïs (35 % pour un fumier de bovins), mais ceci requiert une phase de transformation de l’azote sous forme nitrate pour qu’il soit assimilable par les racines.

Cette transformation demande un délai plus ou moins long (1 à 2 mois), pendant lequel, les micro-organismes consomment en plus de l’azote minéral pour dégrader les pailles.

C’est pour ces raisons, qu’il faut anticiper, si possible, d’un mois, les épandages notamment pour les fumiers frais ou pailleux (C/N élevé), afin que cette phase soit terminée avant le stade 8-10 feuilles du maïs, où les besoins en azote sont les plus importants, et donc éviter l’effet dépressif sur la culture, autrement appelée « faim d’azote ».

Attention, ce phénomène peut aussi apparaître lorsqu’un couvert est détruit trop tardivement, notamment ceux contenant des moutardes.

Les fumiers de volailles et lisiers : attention à la volatilisation

Dans ces catégories d’effluents, l’azote est majoritairement présent sous forme ammoniacale, qui demande une phase de transformation beaucoup plus courte (entre quelques jours à deux semaines) selon les températures du sol, afin d’être assimilable par les cultures (ions ammonium ou nitrate).

Les épandages doivent donc intervenir au plus proche du semis puisque 50 à 70 % de l’azote total sont utilisables rapidement par le maïs, mais les conditions climatiques jouent un rôle très important dans votre prise de décision.

En effet, les mauvaises conditions climatiques, telles qu’un sol sec, un temps venteux et ensoleillé, peuvent entraîner des pertes par volatilisation de l’ammoniac, allant de 50 à 80 %.

Afin d’éviter ce phénomène, il est donc conseillé d’enfouir rapidement l’effluent, entre 5 et 10 cm de profondeur dans un délai de 2-3 heures après l’épandage, ce qui réduira les pertes de 60 à 100 %.

Quid des autres éléments fertilisants

Outre l’azote, les effluents apportent d’autres éléments essentiels aux plantes tels que le phosphore, la potasse et dans une moindre mesure du soufre et du calcium.

Le phosphore contenu dans les produits organiques est assimilable entre 70 et 95 % comme un engrais minéral et la potasse à 100 %.

De plus ils contiennent aussi du soufre, important dans les rotations avec des cultures telles que du colza ou des céréales, ainsi que du calcium qui a un rôle de nutriment pour les plantes et un rôle tampon sur le pH du sol.

Ce sont donc de très bons engrais de fond qui permettent de grosses économies d’engrais chimiques pour les parcelles qui en reçoivent régulièrement.

Quelques valeurs pour la culture de maïs

À travers le tableau 1, nous vous présentons les besoins en éléments du maïs selon son mode de récolte et selon les réserves du sol, notamment en phosphore et potasse.

Tableau 1 : besoins du maïs selon le mode de récolte et les teneurs du sol en P et K.

Normes CORPENBesoins en unité/tMS ou /qrendements moyennesbesoins en unité/ha
NP₂O5K2ONP₂O5K2O
Maïs fourrageRécolte plante entière12,55,512,514 t de Ms/ha17577175
Maïs grains Cannes restituées + sol mal pourvu2,20,92,380 q/ha17672184
 Cannes restituées + sol bien pourvu2,20,70,580 q/ha1765640

Le tableau 2, reprend les compositions du fumier de bovins et du lisier de porcs et présente les apports en éléments aux doses utilisées régulièrement sur les fermes.

Tableau 2 : apports en éléments utilisables par le maïs selon l’effluent et sa dose.

 Apports en unité/t ou m³doses moyennes utiliséesapports en unité/ha
Normes CORPENNP₂O5K2ON utile*P₂O5 utile**K2O
Fumier de bovins5,22,67,240 t/ha7383288
30 t/ha5562216
Lisier de porcs54330 m3/ha7511490
20 m3/ha507660
* : coefficient d’équivalence N de 0,35 pour le fumier et 0,5 pour le lisier
** : coefficient d’équivalence P₂O5 de 0,8 pour le fumier et 0,95 pour le lisier

Nous constatons que le fumier de bovins est bien adapté à la fertilisation du maïs et compense les besoins en phosphore et potasse.

Si nous prenons en compte les apports du sol (minéralisation de l’humus, reliquats…) un complément de 50 à 70 unités d’azote par hectare doit suffire au bon développement de la culture.

Le lisier de porcs est dans le même cas de figure que le fumier de bovins mais demandera, en plus, un apport de 80 à 90 unités de potasse.

Pour plus de renseignements ou de conseils, contactez vos antennes territoriales ou Christophe Laville, chargé d’étude agronomie, à la Chambre d’Agriculture (07 71 07 44 62).

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