Diversification
Une filière pour les légumes du Cantal
Dans le Cantal, la production de légumes progresse et s’organise autour de nouveaux modèles collectifs, soutenus par la Chambre d’agriculture et des producteurs engagés.
Dans le Cantal, la production de légumes progresse et s’organise autour de nouveaux modèles collectifs, soutenus par la Chambre d’agriculture et des producteurs engagés.
Rallye diversification : immersion dans le maraîchage
Troisième étape du rallye diversification organisé par la Chambre d’agriculture du Cantal. Le rendez-vous du jeudi 20 novembre à Leucamp a plongé une trentaine de participants dans la réalité de la production de légumes plein champ et de sa commercialisation collective. Entre organisation, volumes, débouchés et nouvelles coopérations, l’exemple du Gaec de Bénassac illustre une voie qui tend à se développer dans le Cantal.
Une diversification possible avec très peu de foncier, à condition d’être rigoureux sur l’organisation et la rotation des cultures.” Laure Plantecoste, maraichère à Leucamp
Après les volailles à Lacapelle-Viescamp puis la vente directe à Salers, cette étape était consacrée à l’atelier de Laure et Olivier Plantecoste, à Leucamp. Initialement tourné vers les bovins lait, l’élevage a été diversifié lors de l’arrivée de la sœur d’Olivier. En complément d’un troupeau de 50 vaches en monotraite, le maraîchage a permis une installation “sans besoin de foncier supplémentaire, avec à peine 0,5 ha sur les 40 ha de l’exploitation”. La rotation prairies–céréales–légumes est rendue possible par une réserve d’eau et un réseau d’irrigation imaginés de longue date par leurs parents.
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Un potentiel local confirmé
Le marché local offre des opportunités. Les producteurs de pommes de terre étant nombreux, Laure Plantecoste s’est spécialisée dans la carotte, avec également betteraves rouges, navets et fruits rouges. La ferme produit environ 6 tonnes de carottes et entre 0,5 et 1,5 tonne d’autres légumes. Les pertes peuvent atteindre 30 %, une partie servant à nourrir le troupeau laitier.
“En année normale, nous produisons environ 6 tonnes de carottes.”
Laure Plantecoste
Les investissements restent raisonnables : la principale dépense fut une chambre froide à 22 000 €, financée en partie par la DJA ; les semoirs et autres matériels sont acquis en copropriété.
Les Plantecoste – qui font un peu de vente directe à la ferme – fournissent notamment la Biocoop d’Aurillac et la restauration collective, un débouché renforcé par la loi Egalim. Reste à sécuriser les volumes d’été lorsque les cantines ferment. La recherche de restaurateurs supplémentaires est en cours, dans une logique de structuration progressive d’une filière légumes en circuits courts dans le Cantal.
Laure échelonne ses semis de fin mai à début août pour pouvoir approvisionner les cantines dès septembre, après une préparation minutieuse des sols et des apports organiques effectués à l’automne ou au printemps.
Un outil collectif en développement
Afin de simplifier les contraintes administratives et logistiques – notamment la facturation – plusieurs producteurs bio ont lancé une expérimentation accompagnée par Bio 15. Elle a conduit à la création, en septembre dernier, de l’association C’bio Cantal, co-présidée par Pascal Felgines (Teissières-les-Boulliès) et Laure Plantecoste.
Dotée du logiciel Socleo, l’association mutualise les commandes : saisies avant le jeudi midi, livraisons le mardi matin, deux adhérents assurant la tournée. Un modèle proche du drive fermier.
Débouchés, techniques et organisation : une classe de CAP en immersion
Lors de cette étape du rallye diversification au Gaec de Bénassac, une classe de CAP agricole de la MFR de Marcolès est venue observer les réalités du terrain : itinéraires techniques, débouchés, organisation collective et stratégies de diversification.
La Chambre d’agriculture, par la voix d’Aude-Ella Delauney, a rappelé le rôle de ConsoCantal et des Projets alimentaires territoriaux (PAT) dans l’engagement des collectivités. Sur le volet bio, Lise Fabries a souligné l’appui technique et économique proposé conjointement par la Chambre d’agriculture et Bio 15.