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Paroles de jeune : L’agriculture dans le coeur

Emilien Bonnal, 23 ans, est éleveur bovin viande à La Bastide, sur la commune d'Estables (48). C'est la cinquième génération à embrasser le métier. Petit, il s'y voyait déjà . Aujourd'hui, il ne se voit plus faire autre chose et conduit son troupeau d'Aubrac avec beaucoup de passion, trouvant même un peu de temps pour ses loisirs et son engagement syndical. Retour sur une installation réussie.

Emilien
Emilien
© S. HARTMANN

Emilien est tombé dans la marmite de l'agriculture lorsqu'il était minot et n'a rien fait pour en sortir. En plongeant dans ses souvenirs, il évoquera les moments passés avec son père lui apprenant à conduire le tracteur de la ferme. «Je suis né dans ce milieu, c'est une véritable passion familiale. Je suis la cinquième génération sur cette exploitation. Nous sommes en train de refaire la généalogie, du coup je ne suis plus trop au fait des dates ; mais je sais que mon grand-père s'est installé en 1964, mon père en 1979. J'ai pris la suite en 2012 et papa, bien que retraité me donne encore un serieux coup de main.» Le cursus scolaire est classique, le jeune agriculteur use ses fonds de pantalon sur les bancs du Leap Terre Nouvelle à  Marvejols ; «je voulais m'installer rapidement après ma formation. Mes parents m'ont suggéré de poursuivre un peu mes études, pour voir autre chose et sortir de l'exploitation». Bien lui en a pris, Emilien décroche son bac technique en STAV (Sciences et Technologies de l'Agronomie et du Vivant) et embraye sur un BTS agricole en productions animales, obtenu en 2011. Pendant son cursus, des stages : deux semaines en Normandie sur une exploitation porcine, quatre semaines en Espagne sur une exploitation bovins viande, une autre semaine en bovins lait sur la ferme de son établissement. Il a vu «d'autres pratiques. En Espagne, se souvient-il, l'exploitation disposait de grandes estives, rien n'etait cloturé. C'etait un système hors-sol et l'agriculteur achetait énormément de choses, notamment la paille et le foin pour ses Blondes d'Aquitaine et ses brebis. Moi je m'occupais essentiellement du soin aux animaux.»

SAUTER LE PAS
En avril 2012, c'est la plongée officielle dans le métier. Emilien reprend les 30 vaches Aubrac de son père, ainsi que les bâtiments et le matériel agricole. «Lorsque je me suis installé, complète-t-il, j'ai acheté huit couples en plus et fait construire un nouveau bâtiment. L'ancienne stabulation me sert aujourd'hui de lieu de stockage.» L'exploitant a 50 vaches à vêler. Quelques broutards prennent la direction de l'Italie mais il valorise principalement son cheptel via deux filières : Fleur d'Aubrac et Boeuf fermier d'Aubrac (BFA) ; dans cette dernière, huit vaches sont parties cette année. «Et je vais essayer d’engraisser toutes mes réformes.» Les heures passées auprès de ces animaux ? L'agriculteur ne les compte pas. «L'hiver, les animaux sont à l'intérieur. Je paille, distribue les rations. C'est la période des vêlages, il faut être attentif. D'ailleurs, je vais tester un système de vidéo-surveillance. Les beaux jours, c'est les travaux des champs et le temps des premières coupes.» Néanmoins, pas question d'avoir en permanence
la tête dans le guidon. Emilien chasse, fait de la moto, prend une semaine de vacances l'été et l'hiver, file dans les Alpes faire du ski, «quatre ou cinq jours», glisse-t-il. Le garçon donne aussi du temps aux Jeunes Agriculteurs, suivant là encore les traces du paternel : «mon père a toujours été impliqué dans le syndicalisme. Il a même été vice-président de la Chambre d'agriculture de la Lozère.»


L'ENGAGEMENT
President des JA de son canton, secrétaire général adjoint des JA de la Lozère, responsable du dossier viande... Trois casquettes, trois engagements dans lesquels il s'investit. «Défendre l'agriculture du département et l'agriculture en général est quelque chose dans lequel je trouve beaucoup de satisfaction. Nous sommes passionnés par ce que nous faisons, mettons en place des techniques permettant d'optimiser notre conduite d'exploitation, cherchons des débouchés pour nos bêtes.»


SANDRA HARTMANN

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