Mercosur : un accord toxique qui menace toutes nos filières agricoles
La FDSEA de la Creuse participera vendredi 26 septembre à la mobilisation nationale contre l’accord commercial avec le Mercosur. Viande bovine, volailles, miel, sucre… toutes les productions françaises sont concernées par ces importations massives qui ne respectent pas nos normes. Le président de la FDSEA 23, Christian Arvis, appelle éleveurs, agriculteurs et citoyens à se mobiliser ensemble pour défendre une alimentation de qualité et stopper un accord « toxique » pour l’agriculture française.
La FDSEA de la Creuse participera vendredi 26 septembre à la mobilisation nationale contre l’accord commercial avec le Mercosur. Viande bovine, volailles, miel, sucre… toutes les productions françaises sont concernées par ces importations massives qui ne respectent pas nos normes. Le président de la FDSEA 23, Christian Arvis, appelle éleveurs, agriculteurs et citoyens à se mobiliser ensemble pour défendre une alimentation de qualité et stopper un accord « toxique » pour l’agriculture française.


Pourquoi la FDSEA 23 appelle-t-elle les agriculteurs à se mobiliser ce vendredi 26 septembre ?
Christian Arvis : Nous arrivons à un moment crucial pour l’avenir de l’élevage français. L’accord commercial avec le Mercosur est une menace directe pour nos filières. Il prévoit l’importation massive de viandes bovines produites dans des conditions qui ne respectent en rien nos normes environnementales, sanitaires ou de bien-être animal. Concrètement, ce sont 99 000 tonnes de viande bovine supplémentaires qui pourraient entrer en Europe à droits de douane réduits, sans aucune réciprocité. Et cela ne concerne pas que la viande bovine : l’accord touche toutes nos filières, avec 45 000 tonnes de miel, 180 000 tonnes de volailles, 190 000 tonnes de sucre, et bien plus encore. C’est l’ensemble de notre modèle agricole et alimentaire qui est menacé.
Pourquoi parler d’« accord toxique » ?
CA : Parce qu’il crée une concurrence totalement déloyale. Nous, agriculteurs français, nous respectons des normes strictes : interdiction des antibiotiques activateurs de croissance, traçabilité rigoureuse, exigences sur le bien-être animal, sur l’environnement… Tout cela a un coût. Or, rien de tout cela n’est exigé dans le cadre de l’accord. Comment expliquer à nos éleveurs, à nos apiculteurs, à nos producteurs de volailles ou de betteraves qu’ils doivent faire toujours plus d’efforts pendant qu’on ouvre grand les frontières à des produits qui ne respectent aucune de ces règles ?
On a vu ces dernières semaines une mobilisation citoyenne massive contre l’acétamipride et les pesticides interdits en France. Pensez-vous que ces citoyens doivent aussi se mobiliser contre l’accord du Mercosur ?
CA : Absolument ! C’est même essentiel que tous les citoyens soient concernés. Beaucoup de produits alimentaires importés risquent d’être cultivés ou transformés avec des substances interdites chez nous depuis des années. C’est une aberration totale : d’un côté, on interdit aux agriculteurs français certains produits au nom de la santé publique, et de l’autre, on ouvre la porte à des importations qui en contiennent ! Avec le Mercosur, ces produits interdits pourraient bien se retrouver dans nos assiettes, que ce soit via la viande, le miel, les volailles ou le sucre. Les citoyens doivent comprendre que ce combat les concerne directement.
Concrètement, que va-t-il se passer en Creuse vendredi ?
CA : L’objectif est double : être visibles et faire passer un message clair. Des actions locales sont prévues : distributions de tracts, opérations étiquetages dans les grandes surfaces, interpellations d’élus et rencontre avec l’État. Nous voulons rappeler que nous défendons non seulement notre métier mais aussi l’alimentation de tous. Nous ne voulons pas importer ce que nous refusons de produire chez nous.
Au-delà du Mercosur, quels sont les autres sujets de préoccupation des agriculteurs ?
CA : Les incohérences s’accumulent : budget PAC sacrifié, importations d’œufs ukrainiens à bas prix, pression des loups sur l’élevage, gestion de l’eau, crises dans la viticulture et les grandes cultures… La liste est longue. Cette mobilisation, c’est aussi l’occasion de dire « stop » à ces concurrences déloyales et à ce manque de vision pour l’agriculture française. Nos jeunes agriculteurs ont besoin d’un cap pour s’installer et croire en l’avenir.
Qu’attendez-vous des responsables politiques français et européens ?
CA : Nous attendons des actes. Le gouvernement français doit saisir la Cour de Justice européenne pour contester l’accord du Mercosur. Nos parlementaires doivent soutenir les initiatives transpartisanes qui émergent pour stopper cette dérive. Et surtout, nous demandons du respect pour les agriculteurs. On ne peut pas leur demander de nourrir la population, de maintenir les campagnes vivantes, de répondre aux attentes sociétales, tout en les sacrifiant sur l’autel du libre-échange.
J’appelle toutes les agricultrices et tous les agriculteurs de la Creuse à se mobiliser vendredi, le rendez-vous est donné sur la place Bonnyaud à Guéret à 14 heures. Ensemble, nous devons montrer que nous sommes unis et déterminés. Et j’appelle aussi les citoyens à nous soutenir : ce combat, ce n’est pas seulement celui des agriculteurs, c’est celui de tous ceux qui veulent une alimentation de qualité, produite chez nous, avec nos standards. N’importons pas ce que nous ne voulons pas !