Lettre ouverte
Les OPA régionales s’adressent à René Souchon
Les responsables professionnels de la région Auvergne proposent au Conseil régional d’Auvergne de compléter le plan national (plan d'urgence) en vue d'aboutir à la mise en place de l’année blanche.
«Vous organisez le 12 novembre prochain une conférence agricole régionale.
Suite à votre demande, nous vous transmettons par la présente la position des Organisations professionnelles agricoles signataires de ce courrier.
Le monde agricole est en pleine transition. Conjointement aux mesures conjoncturelles, une politique structurelle doit se concrétiser rapidement.
Toutes les productions sont concernées par la tempête la plus grave que traverse
l’agriculture auvergnate depuis 30 ans, amplifiée par la crise économique généralisée, avec des conséquences considérables également pour l’amont et l’aval des filières.
Les revenus des exploitations agricoles d’Auvergne ont énormément baissé, pour certaines depuis de longues années, pour d’autres beaucoup plus brutalement.
Comme les revenus agricoles auvergnats sont structurellement parmi les plus bas de France, cette baisse est d’autant plus difficile à supporter par les agriculteurs.
L’Etat a pris des mesures en faveur de notre secteur en mettant en place des prêts de trésorerie et de consolidation bonifiés.
Nous proposons au Conseil régional d’apporter sa contribution à cet effort de solidarité par une mesure simple, efficace et rapide qui permettra aux agriculteurs et indirectement aux entreprises d’amont et d’aval de sortir de la crise en ayant conservé un maximum de leur potentiel et de pouvoir redémarrer leurs activités dans les meilleures conditions possibles.
Les agriculteurs attendent la mise en place de l’année blanche, fiscale, sociale et financière.
Nous proposons au Conseil régional d’Auvergne de permettre de compléter le plan national pour aboutir à la mise en place de l’année blanche.
Le plan national prévoit une prise en charge partielle des intérêts de prêts consentis aux agriculteurs pour leur garantir des prêts à un taux de 1 % (pour les jeunes) et 1,5 % pour les autres.
Nous pensons qu’un complément du Conseil régional permettant d’assurer des prêts
sans intérêt serait de nature à assurer une bonne visibilité du Conseil régional tout en permettant une réception rapide des fonds auprès des agriculteurs et une gestion rapide et efficace des dossiers.
Cette mesure aurait également l’avantage d’accorder un soutien à tous les agriculteurs, quelles que soient leurs productions.
Elle permettrait également d’assurer un réel « souffle » financier aux exploitations et, indirectement, aux entreprises d’amont et d’aval.
L’Union européenne vient d’augmenter jusqu’à 15 000 € le montant des aides
« de minimis » pour une période transitoire courant jusqu’au 31 décembre 2010.
Un soutien important aux exploitations agricoles auvergnates est donc totalement
« euro-compatible ».
L’agriculture biologique et les circuits courts sont les deux priorités agricoles actuelles du Conseil régional. Ces productions méritent certes d’être soutenues, mais au-delà nous pensons que pour maintenir un secteur agricole dynamique, il faut développer tous les pans de l’agriculture auvergnate, sans exclusive.
Dans ce cadre, les organisations syndicales majoritaires et la Chambre régionale d’agriculture attendent des relations véritablement partenariales et de concertation avec le Conseil régional afin de travailler ensemble dans l’intérêt des agricultrices et des agriculteurs auvergnats ».
Gilles Amat, Président JA Auvergne
Jacques Chazalet, Président Chambre régionale d’agriculture d’Auvergne
Michel Leblay, Président de la FRSEA Auvergne