Jérôme Farjaud, agriculteur dans l'Allier et ambassadeur de la diversification agricole
Bien plus qu’une ferme, l’exploitation de Jérôme Farjaud à Saint-Gérand-le-Puy dans l’Allier est l’archétype d’une diversification foisonnante et bien pensée pour ne pas rompre le fil entre producteur et consommateur.
Bien plus qu’une ferme, l’exploitation de Jérôme Farjaud à Saint-Gérand-le-Puy dans l’Allier est l’archétype d’une diversification foisonnante et bien pensée pour ne pas rompre le fil entre producteur et consommateur.
Jérôme Farjaud est agriculteur sur la commune de Saint-Gérand-le-Puy dans l’Allier
« J’ai toujours voulu pratiquer une agriculture raisonnée pour allier savoir-faire traditionnel et méthodes modernes dans le plus grand respect du bien-être des animaux et de l’environnement ».
Voilà la philosophie de Jérôme Farjaud, agriculteur sur la commune de Saint-Gérand-le-Puy dans l’Allier. Quotidiennement, il la met en pratique auprès de son troupeau de charolaises, dans ses prairies, ses champs, et au sein de son atelier de transformation, mais pas que...
Installé depuis 1996, sur un parcellaire protéiforme où les zones de plateaux argilo-calcaires, au relief vallonné, entrecoupées par des cours d’eau sinueux se jetant dans l’Allier, sont parsemés de buttes calcaires (appelées localement « tureaux »), Jérôme Farjaud est un touche-à-tout de l’agriculture.
« On a toujours fait de la transformation sur la ferme. Pour nous, c’est important de garder le lien avec le consommateur, d’être à l’écoute de ses attentes ».
Au moment du Covid, les ventes de produits fermiers ont augmenté
Côtes de bœuf, pot-au-feu, entrecôtes, steaks divers, mais aussi terrine charolaise, bolognaise en conserve…Une partie des génisses et jeunes vaches, une fois abattues, prennent la direction du laboratoire situé sur la ferme, pour être transformées. « Le volume transformé dépend évidemment de la demande. Au moment du Covid, les ventes ont fortement progressé. Aujourd’hui c’est différent, avec l’augmentation du prix de la viande bovine et des coûts de transformation, la marge se réduit », indique l’agriculteur. Qu’à cela ne tienne l’agriculteur s’adapte et affine la voilure. En plus des conserves sucrées et salées, produits sous-vides et surgelés, il propose des farines et des burgers maison, dont les buns sont fabriqués à partir des céréales de la ferme.
Des produits fermiers fabriqués dans les règles de l’art
« Ma motivation de départ a été de proposer au consommateur, qui n’a pas forcément le temps ou le savoir-faire, des produits de qualité fabriqués dans le plus grand respect des règles sanitaires grâce à notre atelier de production qui dispose de l’agrément « Normes Européennes », au sein duquel nous effectuons les opérations de découpe, en faisant appel à un boucher, et de transformation. De plus, afin de garantir santé et qualité, nous évitons l’ajout de substances comme les conservateurs et les colorants, le but étant de limiter au maximum le nombre d’ingrédients ».
Au final, c’est une large gamme de produits qui est proposée à la vente, essentiellement à la boutique située au lieu-dit "Chantegré", à deux pas de la Ferme. En été, la ferme organise ses matinales avec des accueils de groupe et des dégustations.
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Comme chez Disney, c’est au terme d’une balade bucolique sur les sentiers de la ferme que les visiteurs tombent…sur la boutique
Depuis l’an dernier, Jérôme Farjaud a imaginé un parcours balisé de 2,5 kilomètres où les randonneurs pénètrent au cœur de la ferme, croisant des charolaises, une flore et une faune magnifique, des arbres centenaires, malheureusement malmenés par la tempête de juin dernier qui s’est abattue sur le secteur.
Ils découvrent aussi que le site abritait il y a encore quelques décennies une carrière de calcaire.
« On s’est aperçu que de plus en plus de consommateurs souhaitaient aller chercher leur alimentation au plus près de chez eux. Mais si on veut les faire venir, il faut leur proposer autre chose qu’un simple point de vente ». C’est tout l’enjeu de ce parcours balisé, qui grâce à une signalétique bien pensée raconte l’histoire du lieu, de ses pratiques agricoles d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Une parcelle de cinq hectares de chênes truffiers en cours de plantation
En effet, fort d’analyses de terre plutôt convaincante, l’exploitant a décelé une nouvelle richesse sur ses terres : un terreau fertile pour les chênes truffiers. « Nous avons implanter quelques chênes truffiers et je me suis formé. A terme nous allons planter 5 hectares de chênes truffiers ». Une nouvelle aventure qui, une fois n’est pas coutume, remplie d’enthousiasme Jérôme Farjaud. Et là encore, il a pu compter sur l’accompagnement du réseau, celui de la Chambre d’agriculture à travers son étendard : Bienvenue à la Ferme.
Comment la Chambre d'agriculture accompagne les projets de diversification agricole ?
En tant que conseillère diversification et installation à la Chambre d’Agriculture de l’Allier, Aude Girou a accompagné Jérôme Farjaud dans tous ses projets. Et à chaque fois, le même sentiment : « Derrière le foisonnement d’idées, il y a surtout une volonté d’aller jusqu’au bout en s’en donnant les moyens ». Réglementation, étude de marché, marketing, hygiène, biosécurité, communication…sont autant d’éléments à prendre en compte. Et de rappeler qu’avant de lancer, l’agriculteur prendre attache auprès des personnes compétentes, n’hésite pas à se former, à se remettre en cause et à s’adapter. Aude Girou s’appuie volontiers sur l’expérience de Jérôme Farjaud qu’elle fait intervenir lors des formations diversification auprès des jeunes. « C’est clairement un ambassadeur du réseau Bienvenue à la ferme, qui a compris le sens du collectif », résume la conseillère.
Agriculteur, transformateur, guide...Jérôme Farjaud est aussi pompier volontaire, retrouvez son témoignage en vidéo capté par Le Comptoir des Eleveurs lors du dernier Sommet de l'Elevage
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