Acceptabilité sociétale en volailles: "Il faut écouter le voisinage et agir rapidement"
Eleveur dans la Sarthe, Sébastien Tronchet a tenu compte des remarques du voisinage concernant les craintes de nuisances de sa station de compostage de fumier de volailles.
Eleveur dans la Sarthe, Sébastien Tronchet a tenu compte des remarques du voisinage concernant les craintes de nuisances de sa station de compostage de fumier de volailles.

Sébastien Tronchet est éleveur de volailles à Chérancé, dans la Sarthe. Il n’a pas subi de pression dans son village de 360 habitants lors de la construction progressive de ses trois poulaillers.
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« Ici, tout le monde se connaît et on se parle. » Par contre, lorsqu’il a créé une station de compostage de ses effluents dans la commune de Neuville-sur-Sarthe, située à 22 km de son exploitation, le voisinage immédiat du site lui a fait part de son mécontentement en raison des nuisances olfactives générées par le stockage des effluents. « J’ai eu un rendez-vous avec la maire de la commune et le couple de voisins qui se plaignait. Je les ai écoutés et j’ai rapidement réagi en mettant des choses en place comme la couverture des tas de fumiers par des bâches. J’ai aussi pris en compte le fait de venir retourner les tas quand il fait humide car l’humidité de l’air limite les odeurs », explique Sébastien Tronchet. « Je fais aussi attention au sens du vent quand je viens retourner le fumier. Et pour l’épandage, je privilégie les lundis, mardis et mercredis et j’évite ainsi les fins de semaine. Tout cela réduit les jours d’intervention, mais cela évite surtout les ennuis », poursuit l’éleveur sarthois. Et d’ajouter : « l’éloignement de mes deux sites, celui de l’élevage où la plateforme autour de mes bâtiments est empierrée, et celui de ma station de compostage, présente un autre avantage : je ne salis jamais les routes ». Celui qui est aussi maire de sa commune en profite pour livrer un dernier conseil : « lorsque l’on est agriculteur, ne pas hésiter à s’investir dans la vie de sa commune. La société, en général, ne connaît plus l’agriculture. Si on est agriculteur et élu au conseil municipal, on peut plus facilement expliquer notre métier et ses besoins ». À moins d’un an des prochaines municipales, ce conseil n’est pas vain…