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« Outils passifs et gros débits de chantiers diminuent la consommation de GNR »

Christophe Gaviglio, ingénieur spécialisé en agroéquipements à l’IFV Occitanie, revient pour nous sur les astuces permettant de limiter la consommation de gazole lors des travaux de la vigne.

Christophe Gaviglio, ingénieur spécialisé en agroéquipements à l’IFV Occitanie, revient pour nous sur les astuces permettant de limiter la consommation de gasoil lors des travaux de la vigne.
Christophe Gaviglio, ingénieur spécialisé en agroéquipements à l’IFV Occitanie, revient pour nous sur les astuces permettant de limiter la consommation de gazole lors des travaux de la vigne.
© IFV

Quels sont les grands principes pour limiter la consommation de GNR au vignoble ?

Dans le cadre d’un renouvellement de matériel, je recommande d’opter pour les matériels les moins énergivores. Dans une configuration où on est déjà équipé, il faut effectuer les bons réglages, optimiser les débits de chantier et ne réaliser que les opérations qui sont strictement nécessaires. Car il faut bien garder en tête que l’opération qui consomme le plus est celle qui ne sert à rien.

Tondre lorsque l’enherbement est peu actif est par exemple inutile. L’anticipation est également un critère important. Notamment en matière d’entretien du sol. Intervenir avant que la couverture herbacée soit trop développée permet de maintenir des conditions d’intervention favorables à un travail peu énergivore.

Quels sont les outils les moins énergivores ?

Les technologies des appareils ont une incidence directe sur la consommation énergétique. Dans cette optique, mieux vaut privilégier les transmissions mécaniques plutôt qu’hydrostatiques, car les pertes de charge seront moindres.

« Outils passifs et gros débits de chantiers diminuent la consommation de GNR »

En travail du sol, les outils passifs seront moins consommateurs que ceux qui sont animés hydrauliquement. Dans les essais que nous avons réalisés, le matériel de désherbage mécanique intercep qui est ressorti comme étant le plus gourmand est le rotatif (12 l/ha), suivi de la lame bineuse à effacement hydraulique (8,3 l/ha), du disque Ecocep (3,8 l/ha) et de l’étoile de binage (2,2 l/ha). Mais il faut bien garder en tête que le travail effectué par ces outils n’est pas similaire.

Du côté des pulvérisateurs, le jet porté est plus économe que le pneumatique, avec une consommation horaire moindre de 7 % en moyenne. L’écart se creuse si le pulvérisateur n’est pas utilisé à pleine capacité, comme c’est le cas notamment en début de saison. La différence est alors de l’ordre de 18 %. À l’inverse, en pleine saison végétative, la différence n’est plus que de 1,5 %.

Enfin, les effeuilleuses à pales-couteaux sont bien plus sobres (4,6 l/ha pour une face effeuillée) que les pneumatiques (6,4 l/ha pour une face effeuillée) qui sont elles-mêmes plus économes que les celles à soufflerie et barre de coupe (9,3 l/ha pour une face effeuillée). Pour l’effeuillage simultané des deux faces, le pneumatique est le plus glouton avec 15,7 l/ha, tandis que la machine à soufflerie et barre de coupe ne consomme pratiquement pas plus que pour une seule face.

Quel peut être le gain généré par un réglage adéquat ?

De bons réglages permettent d’optimiser la consommation mais aussi la qualité du travail. Nous avons ainsi constaté que l’utilisation d’une vitesse d’air moins importante en sortie de turbine de pulvérisateur en début de saison permet une économie de 18 % en pneumatique et de 27 % en jet porté. De même, en travail du sol, le réglage de la profondeur de l’outil est primordial. À vitesse équivalente, le gain peut atteindre 50 % si on opte pour un désherbage superficiel plutôt que pour un ameublissement plus profond.

Quel est l’impact des débits de chantier ?

Avec tous les outils que nous avons testés, le fait de passer plus vite augmente la consommation instantanée mais diminue bel et bien la consommation à l’hectare. Par exemple, un broyage de sarments à 4,8 km/h conduira à une consommation de 4 l/ha tandis qu’un passage du même outil à 3,3 km/h entraînera une consommation de 4,6 l/ha. De même, le broyeur à herbe à dépose latérale gagnera 5 % de GNR avec un travail à 6,8 km/h plutôt qu’à 4,8 km/h. Même tendance observée avec les disques, qui brûlent 11 % de GNR de moins à l’hectare avec une vitesse de 6 km/h au lieu de 4 km/h. Attention cependant à rester dans une plage de vitesse de travail compatible avec l’objectif de qualité de travail.

Est-il intéressant de combiner les travaux ou est-ce une fausse bonne idée ?

Oui. La consommation combinée sera plus élevée que celle du matériel le plus gourmand, mais elle sera moindre que la somme des deux passages. À titre d’exemple, un passage conjoint d’une tondeuse et d’une épampreuse mécanique à 2,5 km/h brûlera environ 10 l/ha, contre 7,8 l/ha pour l’épampreuse seule à 2,5 km/h et 5,5 l/ha pour la tondeuse à 5 à 6 km/h. Soit un total de 10 l/ha en combiné contre 13,3 l/ha en dissocié.

Cela implique néanmoins de travailler à la vitesse de travail la plus basse ; ici celle de l’épampreuse.

Découvrez tout le dossier coûts de production ici : 

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