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« Ma volière favorisera la mobilité en 3D des poulettes »

Jérôme Perrodin a investi dans un bâtiment neuf pour poulettes futures pondeuses d’œufs bio, équipé d’une volière facilitant les déplacements des volailles et le travail de l’éleveur.

À Guipry-Messac en Ille-et-Vilaine, le bâtiment neuf de l’EARL Poulette Breizh, conçu pour accueillir 30 000 poulettes en agriculture biologique donne sur un parcours extérieur de 3 hectares, comme le prévoit la nouvelle réglementation sur les œufs en agriculture biologique

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Un choix qui répond à une demande croissante des producteurs d’œufs d’avoir des poulettes très mobiles, s’adaptant plus facilement et rapidement à leur nouvel environnement en ponte. Jérôme Perrodin s’est installé en 2014 avec la reprise d’un poulailler de chair de 1 500 m2 et a diversifié son exploitation en 2023 avec la création de l’atelier poulette. 

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« J’ai opté pour un système de volière qui incite les poulettes à circuler verticalement mais aussi horizontalement, et ceci dès le plus jeune âge, afin de les éduquer à traverser le bâtiment, notamment pour accéder au parcours accessible d’un seul côté », justifie-t-il. « Cette volière qui peut être traversée entièrement en largeur, permet d’obtenir une future pondeuse, capable de s’adapter à tous les systèmes d’élevage en ponte », poursuit Philippe Gendron, responsable production poulettes chez Aliponte, du groupe Michel.

Gagner en confort de travail

Le poulailler compte deux rangées de volières Rearmotion, de la marque Jansen (groupe VDL), la première de ce type en France. « Il s’agit d’une nouvelle version du modèle Rearmaxx, qui a été optimisée en fonction des attentes des producteurs d’œufs sur deux points particuliers : la mobilité des volailles et le confort de travail », précise Romaric Raccouard, de Jansen. La salle est divisée dans la longueur en trois compartiments de 10 000 places, avec 15 poulettes par mètre carré de surface utile. Chaque module composant la rangée est une sorte de minivolière cloisonnée de 2,44 mètres de large et 2,75 mètres de haut sur deux niveaux intérieurs. La principale évolution du système est sa plateforme centrale qui peut pivoter à la verticale pour former une cloison de séparation, créant deux espaces de 1,22 mètre de profondeur. « Cette position est utilisée pour faciliter l’attrapage des volailles lors des vaccinations et du transfert. » D’autres évolutions visent également à améliorer le confort de travail, notamment les portes à ouverture à guillotine et à relevage automatisé, qui peuvent être placées en plusieurs positions. « C’est le seul système dont la façade est relevable à 100 %, permettant à l’éleveur de rentrer à l’intérieur, ce qui facilite le lavage et la surveillance. » La position semi-ouverte des portes durant les premiers jours permet à l’éleveur d’intervenir aisément par la partie supérieure. De même, le marchepieds-perchoir facilite le contrôle visuel de l’étage du haut. Il est relevé à l’aide d’une poignée facile à actionner.

Un déplacement vertical à l’intérieur du système

En pratique, les poussins sont démarrés sur l’étage inférieur. À partir de 10 jours, les échelles intérieures sont positionnées à 45 degrés pour permettre l’accès à l’étage supérieur. Les portes des façades sont entièrement ouvertes à partir de 7 semaines pour donner accès aux couloirs, sur toute la largeur du bâtiment. « Je ne souhaitais pas de séparations en dessous des volières, afin de faciliter la circulation des poulettes », complète l’éleveur. Les échelles peuvent aussi être rangées à la verticale ou mises à l’horizontale pour créer une plateforme et inciter les poulettes à sauter. À partir de 10 à 12 semaines, l’éleveur coupe les chaînes d’aliment de l’étage supérieur et les lignes d’eau du bas pour obliger les poulettes à passer d’un étage à l’autre (méthode du watertraining).

Chaque étage est équipé d’un tapis, qui transporte les fientes directement dans une fumière enterrée attenante au pignon. Préséchées par l’air extrait des turbines, elles sont reprises par un agriculteur local.

Un investissement de 27 euros par poulette

Les poulettes accéderont au parcours extérieur, arboré de 446 arbres de haut et petit jets, à partir de 12 semaines, été comme hiver. « Notre priorité est d’atteindre les objectifs de poids et d’homogénéité avant de sortir les poulettes », explique Philippe Gendron. « Le programme lumineux sera adapté en fonction des saisons, notamment pendant la phase de jours croissants. »

L’investissement s’élève à 800 000 euros, soit 26,70 euros par poulette. S’y ajoutent 246 000 euros avec l’installation prochaine de panneaux photovoltaïques (300 kW en vente totale).

Le groupe Michel s’est engagé sur un contrat de reprise de douze ans et une rotation de 2,4 bandes par an (départ des poulettes à 126 jours, 3 semaines de vide).

« Obtenir une poulette capable de s’adapter rapidement à son nouvel environnement »

 

Un nouveau concept de ventilation

Équipé de trappes constructeurs spécifiques, le bâtiment de poulettes est démarré en ventilation dynamique puis passe en ventilation statique lors de l’ouverture des trappes.

Le bâtiment de poulettes bio est équipé d’une ventilation stato-dynamique, selon un concept développé par le Braud-Michel et mis en œuvre par le charpentier Dugué et l’installateur Siac. L’entrée d’air bilatérale se fait par des trappes longues. Positionnée à l’extrémité haute du long pan (pas de rebord supérieur), la trappe, large d’un mètre, se plaque contre la sous-toiture lorsqu’elle est refermée. « En ventilation minimale, cette trappe grand volume permet à l’air de longer la pente de la sous-toiture pour se réchauffer et évite des retombées d’air froid », précise le constructeur Dugué. « On s’affranchit du surcoût des trappes discontinues. »

Pendant la phase de ventilation dynamique des premières semaines, l’air est extrait par quatre cheminées progressives, dont deux à clapets variables, régulées par un automate Skov. Lors des coups de chaleur, les besoins d’extraction sont complétés par trois turbines en pignon. Lorsque les trappes d’accès au parcours sont ouvertes, le bâtiment passe en ventilation statique free range : les cheminées sont arrêtées et leur clapet s’ouvre entièrement. Elles sont remises en route dès que la température intérieure dépasse de 5°C la consigne. « Par rapport à un système de ventilation à pression égale, les consommations électriques sont divisées par deux », précise l’équipementier Skov.

En savoir plus

L’activité poulettes du groupe Michel

Le groupe Michel commercialise 5,5 millions de poulettes (dont 1,5 millions en bio), 330 000 pondeuses bio et un million de volailles fermières. Elles sont valorisées par ses différentes sociétés de commercialisation : MBio (groupement d’éleveurs de poules pondeuses bio), Aliponte (activité poulettes et d’aliment non bio), Distrigalli (réseaux des particuliers), LV Direct (circuits courts).

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