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Sécheresse agricole 2022 : un niveau très bas des nappes phréatiques à cause d’un fort déficit dès le printemps

Début juin, les nappes phréatiques affichaient un niveau bas à critique sur la majorité du territoire, rendant vulnérables les cultures au manque de pluie.

La vidange des nappes a démarré avec deux à trois mois d’avance en moyenne. Selon le BRGM, elles ont reçu 70 % d’eau de moins que la normale à l’exception du Sud-Ouest.
La vidange des nappes a démarré avec deux à trois mois d’avance en moyenne. Selon le BRGM, elles ont reçu 70 % d’eau de moins que la normale à l’exception du Sud-Ouest.
© BRGM
 

La recharge des nappes s’est arrêtée trop tôt

La période de recharge des nappes se déroule l’automne et l’hiver, quand les végétaux ne prélèvent quasiment pas d’eau. Cette période a été très déficitaire en eau en 2021-2022 avec des précipitations qui se sont arrêtées dès janvier-février. La vidange des nappes a alors démarré avec deux à trois mois d’avance en moyenne. Selon le BRGM, les nappes ont reçu 70 % d’eau de moins que la normale à l’exception du Sud-Ouest.

Une cyclicité des nappes très variable

Les nappes d'eau à cyclicité annuelle ont une recharge très réactive en cas de pluie mais sont très sensibles au déficit. En Charente-Vendée, la situation était ainsi très préoccupante en fin de printemps. Les nappes inertielles se rechargent sur plusieurs années et se caractérisent par un écoulement lent. Elles peuvent conserver de bons niveaux d’eau malgré une recharge déficitaire une année, comme en Beauce ou dans le nord de la France.

Les arrêtés de restriction d’irrigation se multiplient

Les arrêtés préfectoraux de restriction d’irrigation s'accumulent. Le 19 juin, la Charente-Maritime, la Vienne, l’Eure-et-Loir et le Loiret étaient concernés par des arrêtés imposant l’arrêt total des prélèvements à des fins agricoles. Au 13 juin, 55 départements avaient mis en œuvre des mesures de restriction d’eau, contre moins de 15 en 2021 et 2020.

Un risque de sécheresse quasi généralisé

Au 10 mai, une carte de France de risque sécheresse, basée sur les niveaux des nappes d’eau rapportés et des prévisions météorologiques de mai à juillet 2022, classait plus des trois quarts de la France en risque fort à très fort de sec. Seuls des secteurs de la Haute-Normandie, des Hauts-de-France, de Lorraine et d’une partie du Sud-Ouest étaient jugés à risque faible à cette date.

Point de vue | Pour l'agriculture, peut-on encore parler d'aléas climatiques ?

Un mois de mai très sec et très chaud

La pluviométrie a été déficitaire de plus de 50 % sur presque toute la France et d'au moins 75 % sur le tiers du territoire en mai 2022. De septembre 2021 à mai 2022, le cumul des précipitations efficaces (évapo-transpiration déduite) a été déficitaire de 25 à 75 % sur presque tout le pays. Le mois de mai 2022 a été le plus chaud jamais enregistré en France (+ 3 °C par rapport à la normale).

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