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Blé tendre : les exportations françaises menacée par la Russie sur l'Algérie

Selon Thierry de Boussac, du Synacomex, le cahier des charges de l'office d'Etat algérien, en charge des importations de blé tendre, pourrait relever le seuil de grains punaisés dès le prochain appel d’offres de septembre, ouvrant la porte aux blés russes. Un coup dur pour la France ?

chargement d'un bateau au port céréalier de Rouen
La France pourrait se retrouver confrontée dès septembre à la concurrence des blés mer Noire sur l'Algérie, un débouché historique essentiel pour le blé tricolore.
© V. Marmuse

Le cahier des charges de l’opérateur étatique algérien « pourrait s’ouvrir à la mer Noire à l’occasion du prochain appel d’offres », qui devrait se tenir courant septembre. C'est ce qu'a indiqué Thierry de Boussac, du Synacomex, le 16 septembre à l’occasion d’une conférence de presse de FranceAgriMer. L'office d'Etat algérien devrait en effet à cette occasion changer son cahier des charges. Si les spécifications du nouveau cahier des charges ne sont pas encore formellement connues, la décision de remonter le taux de grains punaisés autorisé serait entérinée par les autorités algériennes.

Le nouveau chiffre évoqué, à confirmer, serait de 0,5 % de grains punaisés, contre 0,2 % actuellement. Cela lèverait la barrière aux blés russes, empêchés jusqu’ici d’accéder à ce marché à cause du seuil très strict sur les grains punaisés.

Un coup dur pour le blé français, pour lequel l’Algérie est un débouché essentiel ? Pour Thierry de Boussac, « ce nouveau cahier des charges pourrait ne pas être si défavorable que cela au blé français ». Ce relèvement du seuil de grains punaisés pourrait s’accompagner, pour les origines concernées, d’un relèvement de la teneur en protéines exigées.

L’information risque néanmoins de faire grand bruit. Depuis plusieurs années, les opérateurs tricolores expriment leur crainte de voir le marché algérien ouvert à la mer Noire, dont les blés affichent souvent une très bonne compétitivité, et ont déjà su conquérir des débouchés traditionnels français.

En 2019-2020, la France a exporté 5,6 millions de tonnes (Mt) sur l’Algérie, sur un total record de 13,4 Mt sur pays tiers. Ces dernières années, les expéditions vers l’Algérie ont oscillé entre 3,1 et 5,7 Mt. L’Algérie couvre habituellement entre 50 % et 80 % de ses besoins avec l’origine France, tandis que le débouché algérien représente entre un tiers et la moitié des exportations françaises vers les pays tiers. Compte tenu de la petite récolte française 2020 et de flux déjà engagés vers la Chine, les ventes de blé français vers l’Algérie pourraient être inférieures à 2 Mt selon Thierry de Boussac.

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