« À la période des gelées, fin avril, début mai, contextualise Julien Musset, maître tailleur chez Simonit&Sirch, la vigne qui a commencé à débourrer tire son énergie de ses réserves. Il faut attendre la floraison pour qu’elle puisse puiser de l’énergie par la photosynthèse. Aussi, les dégâts de gel arrivant avant la floraison sont dommageables pour la plante puisqu’elle a déjà entamé ses réserves. Elle va devoir débourrer une deuxième fois. Si ses réserves sont en quantité suffisante, elle pourra poursuivre son développement normal, mais si les réserves sont insuffisantes, on aura des difficultés de pousse, voire des arrêts de croissance. »
L’allongement est une des conséquences du gel
« L'une des premières conséquences du gel dans le contexte de taille, poursuit le maître tailleur, c'est l’absence de bourgeons à la base de la baguette. » Aussi « pour faire sa taille et choisir la baguette à fruits, on est obligé d'aller chercher une baguette très loin et ainsi réaliser des allongements très importants », détaille-t-il.
Anticiper la taille dès les travaux d'été
Pour éviter au mieux les allongements, au printemps, après le débourrement, pendant la période des ébourgeonnages, Julien Musset conseille « de récupérer des gourmands, des pampres, un peu plus bas afin de limiter et rattraper l'allongement subi par la suite ». Après un dégât de gel printanier, « il faut prendre en considération les travaux estivaux, égourmandage, nettoyage du pied, pour faciliter la taille. Il est important, après des dégâts de gel, de pratiquer une sélection de pampres assez importante pour pouvoir se faciliter le travail après », conclut-il.
