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L'escargot Theba pisana, un ravageur à surveiller dans les vignes

Theba Pisana est une des deux espèces d’escargots présentes dans les vignobles. À surveiller car ces gastéropodes se multiplient à la faveur de printemps doux et humides.

La problématique des escargots dans les vignes n’est peut-être pas majeure, mais depuis une dizaine d’années de plus en plus de vignerons se retrouvent confrontés à une pullulation de gastéropodes au printemps. Une situation d’autant plus préoccupante que ces escargots s’installent dans les parcelles et qu’il faut souvent plusieurs années pour maîtriser les populations. La période de sensibilité maximale se situe autour du débourrement, car ils peuvent grimper sur les ceps et dévorer les bourgeons. Theba Pisana est l'une des deux espèces observées dans les vignes, et donc à surveiller.

Caractéristiques

Biologie

Theba Pisana, aussi appelé Caragouille rosée, est un mollusque de la famille des Helicidae. On le trouve en France sur la façade ouest et la région méditerranéenne. Sa coquille est blanc-crème, ornementée de bandes brunes discontinues. Les jeunes sont reconnaissables à leur carène sur la périphérie de la coquille. À taille adulte, cet escargot mesure 15 à 18 mm. Theba Pisana a une durée de vie courte d’un à deux ans (3 générations en deux ans).

Durant l’hiver, il reste dans sa coquille, l’obturant grâce à son mucus formant un opercule qui sera percé lors de la reprise d’activité et de recherche de nourriture au printemps à la faveur d’une météo humide. La capacité de reproduction et de pullulation des escargots est impressionnante, entre 80 et 100 œufs par ponte en milieu naturel. Theba pisana montre une relative résistance à la sécheresse.

Dégâts

Les escargots montent sur les ceps dès le réchauffement des températures, surtout si le printemps est humide. Les dégâts peuvent entraîner un retard végétatif, mais surtout des pertes de récolte car les escargots se régalent des bourgeons et des feuilles. Dans les cas extrêmes, les chutes de rendement peuvent atteindre 80 %. Les attaques d’escargots conduisent également à un affaiblissement de la vigne pour les années suivantes avec des ports buissonnants.

Moyens de lutte

Le ramassage des escargots au coucher du soleil ou à l’aube peut être envisagé, mais c’est une méthode qui nécessite d’être répétée donc très chronophage et souvent insuffisante. Pour éviter que les escargots ne soient préjudiciables à la vigne et à la future récolte, il faut éviter qu’ils ne grimpent sur les ceps en appliquant en fonction de la pression des appâts au sol. La société De Sangosse a mis au point la méthode Ciblage basée sur un observatoire avec des piégeurs dans les différentes régions viticoles. Cet observatoire permet de suivre la dynamique des populations en sortie d’hiver.

« Si la pression se confirme sur deux comptages successifs, il peut être nécessaire d’intervenir », souligne Marion Puysservert, responsable technique chez De Sangosse. Plusieurs produits molluscicides sont autorisés, en particulier trois spécialités à base de phosphate de fer, non classées et utilisables en agriculture biologique. Il est également possible d’intervenir avec des produits à base de métaldéhyde, qui restent la référence en termes d’efficacité sur les escargots. Ces solutions doivent être positionnées au sol avant la montée des escargots dans les ceps.

en bref

L’observatoire Ciblage escargots mis en œuvre par De Sangosse pour surveiller les populations est actif en vigne de janvier à fin mai.

Helix Aspersa est l’autre escargot observé dans les vignes. Il est communément appelé « petit gris » du fait de sa coquille brun pâle souvent tachetée, parfois ornementée de bandes sombres.

Il est recommandé de surveiller les complants protégés par des manchons car les escargots y trouvent refuge.

Des poules et canards lâchés dans les vignes sont très efficaces pour lutter contre les escargots.

Pour détruire les couverts végétaux où peuvent se réfugier les escargots, préférer la destruction mécanique.

En savoir plus sur d'autres ravageurs :

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