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PestiRiv : que dit précisément et objectivement l’étude sur le lien entre vignes et exposition aux pesticides ?

Un étude d'ampleur nationale fait la lumière sur l'exposition des riverains de zones viticoles aux produits phytosanitaires. Quelles conclusions réelles en tirer ?

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Le premier traitement peut être optimisé en fonction du risque d'épidémie, que l'on arrive à prévoir de plus en plus précocement.
© J. -C. Gutner

Elle se veut un modèle du genre. Pour la première fois, l’Anses et Santé Publique France ont réalisé conjointement une étude d’ampleur nationale, PestiRiv, pour savoir si, oui ou non, habiter à proximité de champs (de vignes en l’occurrence) expose davantage la population aux produits phytosanitaires. Après présentation des résultats et lecture du rapport, nous avons envie de conclure : oui, mais !

Lire aussi : PestiRiv étudie l'exposition aux pesticides en zone viticole

Une sur-imprégnation probable en zone viticole

Pourquoi une telle pondération de notre part, là où la plupart des médias iront droit au but ? Parce que les experts concluent effectivement qu’il existe « une sur-imprégnation très probable ou probable des personnes vivant en zones viticoles, en comparaison avec les personnes vivant en zones non viticoles », et communiquent sur un niveau de contamination des urines plus élevé, compris entre 15 et 45 %. 

Lire aussi : Diminuer les résidus de phyto dans les vins avec le lavage des raisins et les exopolymères bactériens

Folpel, cuivre ou encore glyphosate passés au crible

Dans le détail, cela dépend du biomarqueur sur lequel on se base. En effet, le rapport fait état de six molécules recherchées sur cet élément précis de comparaison. Et il conclut à une sur-imprégnation urinaire « très probable » par l’ethylène-thiourée (métabolite des dithiocarbamates) et par le folpel, « probable » par l’AMPA (métabolite du glyphosate), mais « non démontrée » par le cuivre et le TEB-OH (métabolite du tébuconazole) et « insuffisamment caractérisée » pour les résidus de pyréthrinoïdes.

Des métabolites de phytos à la même hauteur que dans la population générale

Par ailleurs, les experts indiquent que « la majorité des biomarqueurs urinaires recherchés dans PestiRiv sont quantifiés dans la quasi-totalité des échantillons ». Ce qui veut dire que l’on trouve des métabolites de produits phytosanitaires dans quasiment toutes les urines des participants. Oui, mais à quelle hauteur ? La réponse est inscrite noir sur blanc dans la conclusion du rapport : « les niveaux d’imprégnation mesurés chez les personnes vivant en zones viticoles sont globalement du même ordre de grandeur que ceux observés en population générale en France ou à l’étranger lorsque des données sont disponibles ». 

Aucune différence dans les cheveux

De même, les auteurs indiquent que les analyses sur les cheveux ne montrent pas de différences entre les zones viticoles et non viticoles, tout en pointant du doigt l'incertitude de ce genre de mesures.

Dès lors, quelles conclusions doit-on tirer de cette étude PestiRiv ? " On observe des imprégnations et des gradients, mais pas de risque ou d'alerte ", a assuré lors de la conférence de presse Charlotte Grastiller, en charge des AMM à l'Anses, en espérant qu'elle ait été entendue par nos confrères.

Une étude d'ampleur nationale

Cette étude a été réalisée entre 2021 et 2022 dans six régions viticoles françaises : Grand Ouest, Bourgogne Franche-Comté, Auvergne Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, sur 1 946 adultes et 742 enfants "dont une partie vivait à moins de 500 m des vignes et l'autre à plus de 1 000 m de toute culture", précise le communiqué de presse. Les enquêteurs ont recherché la présence de 56 molécules dans au moins l'un des compartiments suivants : "les urines et et les cheveux des participants, les poussières et l'air intérieur des habitations et dans l'air ambiant", poursuit le document.

Le montant total de l’étude s’élève à environ 11 millions d’euros. Elle a été financée principalement par une dotation de l’OFB (Office français de la biodiversité) (7,6 M€) par des fonds propres des partenaires, ainsi que par de la taxe affectée à l’Anses au titre de la mission de phytopharmacovigilance.

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