Nettoyer et entretenir son pressoir pneumatique en toute sécurité

Comme toute machine en mouvement avec du personnel gravitant autour, le pressoir pneumatique est un appareil potentiellement dangereux, notamment au moment du nettoyage.

Une fois vidé, le pressoir est souvent humidifié à l’aide d’un jet d’eau, notamment si le lavage est réalisé le lendemain de la dernière pressée. Pour accéder aux trappes, une échelle d’accès peut être utile.

Mais si celle-ci pose sur le béton humide, une échelle équipée de crochets venant s’accrocher sur le bord du pressoir évite tout risque de glissade et de chute.

Le furet dans les drains

L’étape suivante consiste à laver les drains. Sur certaines marques et modèles, ceux-ci sont facilement démontables, pour être nettoyés hors du pressoir. Sur d’autres, ils restent à demeure. Certains pressoirs proposent un nettoyeur haute pression intégré avec deux voies, l’une pour la lance principale, l’autre pour le furet. Placé en bout de tuyau, ce furet se compose d’une tête métallique et de plusieurs trous qui envoient de l’eau dans toutes les directions, afin de faire décoller de l’intérieur les pépins et autres impuretés qui se sont coincés dans les trous des drains.

Ce furet est passé tour à tour dans les différents drains, via les trous d’évacuation des jus, en commençant par le drain le plus haut pour aller vers celui le plus bas. Formateur pour Bucher Vaslin, Thierry Charretier incite à couper la pression dans le furet lors des phases de transition d’un drain à un autre. « L’eau sort à 140 bars sur ce modèle », justifie-t-il.

Consigner sa machine et vérifier la qualité de l'air avant d'aller dans le pressoir

Une fois les impuretés décollées, vient le lavage de l’intérieur du pressoir. « Sur le terrain, on retrouve plusieurs écoles, explique le formateur. Certains utilisateurs préfèrent laver depuis l’extérieur, avec les ouvertures vers le haut : il s’agit de la méthode la plus sécurisante. D’autres préfèrent laver de l’intérieur, quand le pressoir est suffisamment grand. Cette opération peut se faire depuis le sol, avec les ouvertures vers le bas, ou en descendant au travers des portes en position trois quarts hauts. »

Dans toutes ces situations, Thierry Charretier insiste sur deux points de sécurité. Le premier consiste à vérifier la qualité de l’air à l’intérieur du pressoir, après avoir pressé les marcs. « Même si les portes sont ouvertes, cela ne veut pas dire pour autant que l’air à l’intérieur est aussi respirable qu’à l’extérieur : un détecteur multigaz (compter une centaine d’euros) que l’on glisse dans le pressoir permet de vérifier que l’air ambiant est sain. »

Le second point concerne la consignation du pressoir, dès lors que l’on rentre partiellement ou intégralement à l’intérieur. La consignation est une procédure de mise en sécurité d’une installation qui consiste à neutraliser les sources d’énergies pendant une opération. La consignation se fait soit à l’aide d’un cadenas personnel sur le sectionneur cadenassable du pressoir, soit via un arrêt d’urgence à clef. "Dans ce cas, il est impératif d’avoir la clé qui verrouille l’arrêt d’urgence avec soi", résume Thierry Charretier.

Laver avec efficacité

Une fois en sécurité, l’opérateur peut procéder au lavage de l’intérieur. Pour optimiser l’efficacité, il est recommandé de procéder à un premier passage à haute pression afin de décaper les parois. L’évacuation des résidus s’effectue dans un second temps en baissant la pression, afin d’éviter les projections de résidus sur les zones déjà rincées. Un jet d’eau à gros débit reste encore la meilleure solution, puisque les gros volumes d’eau transportent efficacement les résidus.

Certains fabricants proposent également des solutions de rinçage intérieur de la cuve sans intervention d’un opérateur, à l’instar de la solution Aquapulse développée par Bucher Vaslin.

Une fois les marcs évacués, l’opérateur procède à un rapide lavage extérieur. Un point d’attention particulier est à prendre en compte au niveau des portes.

Les joints doivent être débarrassés des impuretés, tout comme la face cachée des portes et les glissières. « S’il reste des impuretés, cela peut à terme abîmer le joint », explique le formateur.

Détartrer et désinfecter

Selon ses besoins, le vigneron peut compléter le nettoyage à l’eau claire par un détartrage et une désinfection. Il doit alors préparer une solution diluée à partir des détartrants et des aseptisants concentrés.

Thierry Charretier préconise d’opérer cette dilution dans un espace ventilé et à même de recevoir les produits versés à côté par inadvertance. « Même dilués, les produits de détartrage et de désinfection doivent être collectés, pour être traités dans des stations de traitement des effluents. » En amont du mélange, il est impératif de s’équiper d’équipements de protection individuelle à savoir des lunettes de protection ou un masque pour protéger les yeux, une combinaison intégrale, des gants qui résistent aux produits chimiques et un masque pour ne pas respirer les potentielles émanations gazeuses.

Lors du mélange, le formateur met en garde face aux risques de projection lors du mélange. « Surtout ne jamais mélanger le détartrant et l’asseptisant purs, explique Thierry Charretier. Nous conseillons de séparer les deux applications, en commençant par le détartrant. En respectant les consignes de dilution, il faut remplir le récipient de mélange aux trois quarts d'eau, avant d’y mettre le produit pur."

Respecter les graissages

Une fois l’application des solutions dans le pressoir et le rinçage terminés, penser à graisser les organes en mouvement. Il faut s’appuyer sur les stickers à proximité des points de graissage et sur le manuel du pressoir pour connaître les intervalles entre chaque graissage. « Inutile de graisser excessivement, précise Thierry Charretier. Un ou deux coups de pompe suffisent. »