Les vignes attirent de plus en plus de personnes morales
La fédération nationale des Safer (FNSafer) a présenté son rapport sur les marchés fonciers ruraux pour l’année 2018. Pour le marché des vignes, l’évolution des acquisitions entre 1993 et 2018 montre un fort essor des achats de vignes par des personnes morales agricoles, surtout sous forme de sociétés d’exploitation. En 2018, les achats de personnes morales agricoles représentent 38 % des surfaces de vignes acquises contre seulement 12 % en 1993. L’évolution est aussi très sensible quant à la valeur des vignes acquises avec une part de 61 % de la valeur en 2018 mais de 23 % en 1993. Sur la même période (1993-2018), la part des personnes physiques agricoles parmi les acquisitions est passée de 63 % à 42 % quant aux surfaces et de 54 % à 24 % quant à la valeur des biens échangés.
Témoignant de l’augmentation du capital foncier des exploitations viticoles du fait de la valorisation du prix des vignes, les sociétés de portage foncier connaissent une très forte croissance depuis 2012, surtout sous la forme de groupements fonciers viticoles (GFV). En 2018, les GFV représentaient 81 % des acquisitions des sociétés de portage.
Une année de stabilisation
En 2018, 2 % des surfaces viticoles ont changé de mains. Avec 16 800 hectares échangés, l’année est marquée par une stabilité des acquisitions en surface et même par un recul de 7,5 % des transactions et de 31 % pour la valeur. Mais elle fait suite à une année 2017 hors normes, qui avait enregistré un nombre record de transactions exceptionnelles. Seul le Languedoc-Roussillon connaît une hausse en valeur notable en 2018 (+ 12,6 %). Tous les autres bassins sont en recul, en dehors de la Corse où une seule transaction est répertoriée.
Constatant de façon globale l’essor de nouveaux modes d’accès au foncier, notamment sous forme sociétaire, la FNSafer appelle à davantage de régulation en soulignant aussi l’artificialisation des terres, ainsi que le renouvellement des générations qui va entraîner l’arrivée sur le marché d’un afflux de foncier agricole dans les années qui viennent.
