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Les appellations européennes appellent à maintenir la régulation des droits de plantation de vigne

Dans le cadre des négociations en cours sur la future Pac, la Fédération européenne des vins d’origine (EFOW) milite pour une prolongation du système actuel des droits de plantation. Les appellations françaises mobilisent de leur côté le gouvernement.

Le système actuel de régulation des droits de plantation est en vigueur jusqu'en 2030. Les appellations demandent sa prolongation voire sa pérennisation.
© C. Gerbod

Dans un communiqué daté du 15 septembre, la Fédération européenne des vins d’origine (EFOW) demande aux pays producteurs de vin de prolonger le système de droits de plantation en vigueur depuis 2016 et qui doit prendre fin en 2030. La mobilisation s’inscrit dans le cadre des négociations en cours sur la future PAC, que l’Allemagne, à la tête du conseil de l’Union européenne jusqu’au 31 décembre 2020, veut faire aboutir sous son mandat. La fenêtre de tir est donc étroite. 

Convaincre le Conseil de l'Union européenne

Le 16 septembre, les appellations viticoles françaises (qui sont membres de l’EFOW) ont elles aussi lancé un appel dans le même sens lors d’une conférence de presse à Paris. Elles appellent le gouvernement français à mettre en place une "plateforme de négociations" au niveau européen pour prolonger le dispositif. Les AOC viticoles estiment avoir le soutien du ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, sur le sujet. Maxime Toubart, président du Syndicat général des vignerons de la Champagne (SGV), assure que les députés de la Commission agriculture (Comagri) du Parlement européen sont acquis à cette cause. Il se réjouit que les vignerons allemands soient aussi mobilisés et aient écrit à leur ministre à ce sujet. Pour Eric Tesson, directeur de la Cnaoc, le problème est plus politique que technique. « Derrière cette décision, il y a le choix de l’ultra libéralisme ou celui de permettre à l’ensemble de la population vigneronne de vivre. » Il estime aussi que « les plantations non-contrôlées de vignes produisant du vin de France dans les terroirs de vins sous appellation entrainent un risque fort de dépréciation des AOC par le détournement de leur image. »

La crainte d'une déstabilisation des marchés

Maxime Toubart juge le système actuel "intelligent" car il permet aux filières "de définir leur évolution, leur destin, leur avenir », et d’avoir « une politique cohérente de prix et de qualité ». Pour Thiébault Huber, président de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB), « il faut absolument inscrire ce dispositif dans le marbre. Nous sommes une filière très organisée, on ne coûte pas cher à l’Europe mais on a besoin d’outils pour maintenir notre notoriété et notre niveau économique ». Pour lui, ouvrir les droits de plantation favoriserait les grosses structures, ce qui serait antinomique avec le type d’agriculture défendue par le Pacte vert européen. Même crainte d'une déstabilisation des marchés induite par une augmentation non maîtrisée des surfaces pour Christophe Forget, président de la Fédération des Interprofessions du bassin viticole Charentes-Cognac. Il évoque, pour exemple, l’écart entre les 78 000 ha actuellement plantés dans le vignoble charentais et les plus de 600 000 ha éligibles. Pour rappel, le système actuel permet de limiter à 1% la hausse annuelle des surfaces viticoles.

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