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" Le label Excellence, un atout pour la notoriété "

En termes d’œnotourisme, le domaine Ménard-Gaborit ne laisse rien au hasard. Ce qui a permis aux propriétaires de décrocher le label d’« Excellence » décerné par Interloire.

Bien que le vignoble de Monnières, en Loire-Atlantique, soit ravissant, il y a peu de chance pour que vous traversiez le village fortuitement… La famille Ménard, propriétaire du domaine Ménard-Gaborit l’a bien compris. Elle a donc décidé de mettre toutes les chances de son côté pour développer son offre œnotouristique. « Puisqu’il n’y a pas de passage, nous n’avons pas d’autre choix que d’être performants, analyse Philippe Ménard, cogérant. Nous faisons le maximum pour que le client vienne à nous et qu’il soit satisfait. » Des efforts payants, puisqu’ils ont permis à la cave de se distinguer en recevant l’an dernier la labellisation Excellence des Caves touristiques du Val de Loire. Ce label, décerné par Interloire pour une durée de trois ans, récompense la qualité de l’accueil et de l’offre œnotouristique des exploitations viticoles.

Pour ce domaine du muscadet, l’histoire de l’œnotourisme a commencé il y a six ans environ, par une réflexion des propriétaires. « Même si nous ne subissions pas la crise aussi violemment que d’autres, nous avions l’impression qu’il était temps de se diversifier, explique Pascale Ménard, l’épouse de Philippe, en charge de l’administration et de l’œnotourisme. Nous ne sommes pas très loin de Nantes qui bénéficie d’une belle dynamique touristique, et il y avait un déficit d’accueil dans le vignoble. » Le moment était d’autant plus opportun que cela concordait avec l’époque du programme d’aides européennes Leader.

Ils aménagent une salle de réception pour professionnaliser l’accueil

La famille a donc franchi le pas. Dans un premier temps, la maison qui servait habituellement à accueillir les vendangeurs, mal optimisée, s’est transformée en un gîte rural. Un investissement de presque 120 000 euros, qui a bénéficié de subventions européennes et départementales à hauteur de 45 000 euros. Ensuite, ce fut au tour du vieux grenier au-dessus de la cave de subir un lifting. Afin de professionnaliser l’accueil au domaine, les propriétaires ont imaginé une salle de réception pouvant accueillir jusqu’à 55 personnes assises, équipée d’une grande cuisine. Une réalisation qui a coûté environ 70 000 euros, et bénéficié de 27 000 euros d’aides. « Mais nous ne souhaitions pas aller vers de la simple location de salle », explique Pascale Ménard. Dès lors, le lieu est devenu synonyme d’animation, que ce soit pour des soirées « accord mets et vins », pour la sortie du millésime ou encore pour la réception des groupes. « Lors des visites, nous ne montrons de la cave que le chai à barrique, pour éviter les lieux où le personnel travaille, relate la responsable de l’œnotourisme. Puis nous migrons vers la salle de réception où nous avons un topo tout préparé. Il s’agit d’une présentation qui décrit le cycle de la vigne et les travaux correspondant. Cela offre un service supplémentaire. » Un détail qui a sans doute contribué à séduire les examinateurs venus incognito pour évaluer le domaine dans le cadre du label Excellence. Ce dernier est accessible à toutes les exploitations déjà référencées Caves touristiques du Val de Loire. Il n’est d’ailleurs pas utile d’en faire la demande, puisqu’il concerne potentiellement tout le monde : les auditeurs sillonnent simplement la vallée de la Loire et visitent les caves à l’improviste. « Deux messieurs sont venus au domaine en nous demandant de voir la cave et déguster en vue d’acheter quelques bouteilles, se remémore Philippe Ménard. Ce n’est qu’après la visite qu’ils nous ont informés de leur démarche. » En fait, les deux hommes ont profité de l’occasion pour tout contrôler : l’amplitude et le respect des heures d’ouverture, la signalétique, la qualité d’accueil, la propreté, les moyens de paiement…

Des efforts permanents, jusque dans les petits détails

Qu’à cela ne tienne, la famille Ménard était préparée. Il faut dire que les trois associés ne laissent rien au hasard ! Lors de la construction de la salle de réception, tout a été pensé pour respecter les normes d’accessibilité. De son côté, Pascale Ménard a enchaîné les formations pour améliorer la qualité d’accueil. Au niveau de l’organisation, une femme de ménage intervient une fois par semaine, et les ouvriers tiennent le chai à barrique en ordre. Le domaine a même acheté un lopin de terre en face de la cave afin d’en faire un parking, plus pratique et plus sûr que les rues du bourg. « Il faut penser à être cohérents, commente la vigneronne. Mais il faut aussi aimer le contact avec les gens, c’est une condition essentielle pour un accueil chaleureux. "

Si tous ces efforts se sont révélés payants, ils nécessitent toutefois un investissement humain supplémentaire. « Nous n’avons pas eu besoin d’embaucher de personnel, indique Pascale Ménard. Nous nous sommes réparti la charge." Un accroissement de travail qui reste supportable selon elle. Même si elle avoue que, depuis, ils ne peuvent plus prendre de vacances en juillet-août, l’été étant une période chargée. " On fait en sorte de préserver une partie des week-ends en se relayant, ajoute-t-elle. Mais il a fallu recadrer notre activité de visites car ça partait vraiment tous azimuts. " Désormais, les visiteurs individuels sont invités à venir le samedi matin, sur réservation, afin de créer un groupe. De même, les associés avouent faire face à une gestion d’entreprise qui se complexifie, mais l’ont bien intégré dans leur quotidien.

Un accueil de qualité qui commence par un site internet travaillé

Pour les propriétaires, il est toutefois difficile d’estimer concrètement l’effet de la labellisation sur la fréquentation du domaine. « Je ne pense pas que cela permette de faire venir des clients supplémentaires, qui seraient attirés par un accueil estampillé Excellence, estime la vigneronne. Mais c’est important dans notre stratégie globale. D’abord cela conforte dans leur choix ceux qui viennent. Et puis cela renvoie une bonne image, qui nous permet d’acquérir une notoriété, ce qui sera payant sur le long terme. " Une popularité très travaillée, notamment grâce à une communication omniprésente sur divers réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter ou Instagram. Et il n’y a qu’à voir la qualité du site internet pour saisir le zèle dont fait preuve le domaine. Encore un élément qui n’aura pas manqué de plaire aux auditeurs. " Notre site est actualisé régulièrement, mentionne Pascale Ménard. Nous l’avons d’ailleurs refait entièrement l’an dernier. Il faut le changer tous les trois ou quatre ans maximum pour ne pas être dépassés. " Lors de la conception de ce nouveau site, les propriétaires ont encore une fois exprimé leur souci du détail, et ont fait appel à un professionnel pour les prises de vues. " L’effet pervers du numérique, c’est que l’on s’est pris pour des photographes, mais ça reste un vrai métier ", rappellent-ils.

Cette année, le domaine continue à investir dans la qualité d’accueil, avec la création d’un caveau de vente en bonne et due forme. « Actuellement, lorsqu’un client nous achète du vin après avoir dégusté, nous devons aller chercher la commande dans le stock de la cave, regrette la chargée d’œnotourisme. Bientôt nous aurons de vrais présentoirs et une petite réserve pour être plus réactifs."

L’amplitude et le respect des heures d’ouverture, la signalétique, la qualité d’accueil, la propreté ou encore les moyens de paiements sont contrôlés par les examinateurs
repères

Domaine Ménard-Gaborit

Production AOC muscadet sèvre-et-maine sur lie, monnières saint-fiacre et le pallet, AOC gros plant du pays nantais, IGP val de Loire

Surface 62 hectares (en cours de conversion à l’agriculture biologique)

Volume annuel moyen 3 500 hectolitres

Labels Excellence des Caves touristiques du Val de Loire, Vignobles et Découvertes

Circuits de commercialisation 70 % en vente directe (CHR-cavistes-particuliers) et 30 % à l’export (Canada, États-Unis, Europe et Asie depuis peu)

Prix départ caveau bouteilles de 3,80 à 10 euros

Salariés 2 ETP pour la vigne et le chai et 1 commercial en plus des trois associés

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