Aller au contenu principal

Oenologie
La perméabilité à l´oxygène des bouchons varie du simple au centuple

Les bouchons synthétiques laissent entrer beaucoup plus d´oxygène dans les bouteilles que les bouchons techniques et les capsules à vis.

© J.Gravé


Quel bouchon faut-il choisir en fonction du vin que l´on met en bouteilles ? La question n´a pas encore de réponse toute faite, mais elle interpelle de plus en plus vignerons et chercheurs. Le choix d´un bouchon s´effectue en fonction du risque de relargage de TCA, de ses qualités physiques, mais également en fonction de sa perméabilité à l´oxygène, qui joue un rôle important sur l´évolution du vin embouteillé. Pour les vins blancs fruités à boire rapidement, on recherche un bouchage le plus hermétique possible, pour éviter l´oxydation des arômes. Pour un vin rouge tanique, le passage d´une petite quantité d´oxygène peut être bénéfique.
Pour y voir plus clair, la Faculté d´oenologie de Bordeaux (1) (en collaboration avec la société Amorim) a d´abord mesuré la perméabilité à l´oxygène de neuf bouchons sur des bouteilles couchées : deux synthétiques (Nomacorc et Supremecorq), trois lièges naturels (44x22, 44x24, 44x26), un colmaté, un aggloméré, deux techniques (le Twin Top, avec deux rondelles de liège, et le Neutrocork, composite).

" Tous les bouchons transmettent beaucoup d´oxygène le premier mois. Ensuite la diffusion est plus lente, explique Cédric Saucier qui a suivi l´étude à la Faculté. Les synthétiques sont les plus perméables, le Supremecorq laissant passer 1,5 mgO2/litre/mois. Suivent les bouchons en liège naturel, dont la perméabilité est très variable d´un bouchon à l´autre, même pour des bouchons de même diamètre. Enfin la palme de l´étanchéité revient aux bouchons techniques et à l´aggloméré, avec 0,01 mgO2/litre/mois. " Les Bordelais ont poursuivi leur étude en incluant trois joints de capsules à vis, qui s´avèrent relativement étanches, " mais pas complètement, même pour le joint Saran ".
Les Australiens s´intéressent également de près à la perméabilité à l´oxygène des bouchons. L´AWRI (Australian Wine Research Institute) a mesuré la perméabilité à l´oxygène de 35 bouchons en liège naturel choisis au hasard. Les résultats sont encore plus hétérogènes que ceux des Bordelais : la perméabilité varie de 0,001 à 1 cm3 d´O2/bouchon/jour. En ce qui concerne les synthétiques, on se situe entre 0,005 et 0,01 cm3. Comparativement, les capsules à vis à joints Saran ne laissent passer que 0,001 cm3. Certains bouchons en liège naturel seraient donc aussi étanches qu´une capsule à vis et d´autres plus perméables qu´un synthétique. Les Australiens ont également montré que, le corps des bouchons en liège est assez étanche à l´oxygène, qui pénètre dans la bouteille essentiellement par les bords du goulot, alors que le corps des bouchons synthétiques est lui perméable à l´oxygène.
Ces résultats risquent d´évoluer, les fabricants de synthétiques travaillent à la mise au point de bouchons plus étanches. L´AWRI étudie la perméabilité des nouveaux bouchons comme les bouchons en verre et les bouchons en liège dotés de membranes synthétiques aux extrémités (Procork).

 

©Faculté d´oenologie


Mesure de la perméabilité : à chacun sa méthode
Plusieurs méthodes permettent de mesurer la perméabilité à l´oxygène des bouchages. La Faculté d´oenologie a opté pour une méthode colorimétrique. Les bouteilles bouchées sont remplies d´une solution de carmin d´indigo, qui a la propriété de passer du jaune en milieu réducteur au bleu foncé en milieu oxydatif. La solution était étalonnée pour des quantités d´oxygène connues.
L´AWRI en Australie a recours à la méthode Mocon. La mesure s´effectue sur des cols de bouteilles bouchées, coupés du reste de la bouteille et collés sur un équipement spécial hermétique, qui mesure directement les sorties d´oxygène sous le bouchon.

 

 

 

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Vue d&#039;ensemble du châssis intercep double rang</em>
Astuce de vigneron : « J’ai confectionné un châssis intercep double rang robuste, pratique et économique »

Hervé Morin, vigneron à Saint-Nicolas-de-Bourgueil, dans l’Indre-et-Loire, a conçu un châssis intercep pour mener deux rangs à…

<em class="placeholder">Luc Pélaquié dans son vignoble</em>
La conduite des vignes en palmette combine les avantages du gobelet et du cordon
Luc Pélaquié, vigneron dans le Gard, conduit ses vignes à la façon d’un gobelet en éventail, ou d’une palmette. Un moyen de…
Vêtements rafraîchissants, le match : « J'ai testé cinq équipements lors du travail dans les vignes »

Face aux chaleurs caniculaires, les vêtements rafraîchissants rapportent un peu de confort thermique. Nous avons testé pour…

<em class="placeholder">vie du sol. lombric. organisme vivant. ver de terre. activité de la biomasse microbienne.</em>
« Le labour est l’attaque majeure pour les sols viticoles »
Marc-André Selosse, biologiste, chercheur attaché au Muséum national d’histoire naturelle, réagit aux résultats du baromètre…
<em class="placeholder">Green oregano, seasoning and spice, wild marjoram. grown in Turkey</em>
Des huiles essentielles d’origan microencapsulées contre le mildiou de la vigne

Des chercheurs de la Haute école de viticulture de Changins, en Suisse, viennent de lancer un projet avec des chimistes pour…

<em class="placeholder">Tracteur spécialisé Case IH Quantum 100F avec un pulvérisateur viticole</em>
Case IH – La cabine suspendue sur les tracteurs Quantum

Case IH apporte certaines évolutions sur la mouture 2025 des tracteurs spécialisés Quantum.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole