Aller au contenu principal

« J’ai choisi de prendre les devants »

François Ménard, au domaine Ménard-Gaborit en Loire-Atlantique, s’appuie sur le logiciel Lavilog pour suivre sa production. Une étape qui va devenir pour lui incontournable.

François Ménard peut visualiser en un coup d’œil les travaux qui ont été faits au vignoble et à la cave. Le logiciel trace les opérations du raisin jusqu'à la bouteille. © F. Ménard
François Ménard peut visualiser en un coup d’œil les travaux qui ont été faits au vignoble et à la cave. Le logiciel trace les opérations du raisin jusqu'à la bouteille.
© F. Ménard

En avril dernier, François Ménard s’est installé sur le domaine familial aux côtés de son père et de son oncle. À son arrivée, la première chose qu’il a faite a été de rechercher un fournisseur pour équiper l’exploitation d’un logiciel de traçabilité. « Avant de revenir au domaine je suis allé faire mes armes en Bourgogne, où j’ai travaillé dans des propriétés équipées de telles solutions », explique-t-il. Jusqu’alors la majorité du suivi au domaine Ménard-Gaborit était faite sur papier. Quelques feuilles Excel basiques existaient, et servaient notamment à noter la date des traitements phytosanitaire des vignes et les produits utilisés. « Ça marchait bien, reconnaît le jeune vigneron. Mais on est de plus en plus surveillés, j’ai souhaité prendre les devants. À l’avenir il faudra que l’on sache tout ce que l’on a mis dans le vin, quand et pourquoi. » Il a donc opté pour le logiciel Lavilog de chez Lamouroux.

Une application mobile pour saisir les travaux

Avec cette solution, il peut renseigner toutes les opérations faites à la vigne et au chai, jusqu’à la mise en bouteille. Cette année François Ménard l’a utilisé notamment pour entrer tous les travaux de travail du sol, de traitement, les levures utilisées en cave et le suivi de fermentation. « Le logiciel donne par exemple les courbes de cinétique fermentaire, c’est très visuel et ça m’aide à interpréter les données », illustre-t-il. Pour le travail du sol, l’idée est de pouvoir suivre les parcelles pour repérer celles qui se salissent plus vite. L’an prochain, il intégrera les rognages, pour avoir une indication sur la vigueur, et il éditera en amont des traitements phytosanitaires des « bons de traitement » que les tractoristes recevront sur leur smartphone, avec les parcelles à traiter et les doses à mettre. L’application mobile sert aussi aux ouvriers pour indiquer les travaux qui ont été faits ou pas, les piquets cassés ou encore les pieds manquants. « Je ne m’en sers pas pour fliquer les gens, ce qui m’intéresse c’est qu’à terme nous allons gagner du temps », précise le vigneron. Mais il pense aussi intégrer petit à petit le calcul des coûts pour les différentes tâches, et disposer ainsi d’indicateurs technico-économiques. « Dans un premier temps j’aimerais pouvoir dire « pour cette bouteille il a fallu tant de passages de tracteurs », concède François Ménard. Et pourquoi pas un jour arriver également à savoir précisément ce que chaque bouteille m’a coûté à produire. » Le vigneron y voit aussi un intérêt commercial, à travers la possibilité de valoriser un produit en communiquant sur sa transparence.

La prise en main nécessite un investissement en temps

L’autre avantage de la traçabilité informatique, c’est que tout est accessible en un seul endroit. Il n’y a pas de classeurs à sortir, tout est visible d’un seul coup d’œil. Fini aussi les feuilles volantes que l’on risque de perdre et les doubles saisies. Une organisation précieuse pour le domaine qui est certifié HVE et se plie régulièrement à des contrôles. « C’est pratique pour les audits et c’est gage de sérieux, confirme le vigneron. Mais c’est aussi à double tranchant car l’auditeur peut ainsi avoir accès à tout et voir d’autant mieux les éventuels écarts ! » François Ménard est satisfait de cette nouvelle organisation, mais prévient toutefois : la prise en main et le paramétrage prennent du temps la première année. « Si j’avais voulu paramétrer et renseigner tous les travaux et les coûts cette année, il m’aurait fallu un mi-temps ! Mais en utilisant les fonctions de base cela ne me prend que 5 minutes par jour. Nous verrons au fur et à mesure pour exploiter les potentialités du logiciel », conclut-il.

Xavier Delbecque

repères

Domaine Ménard-Gaborit

Surface 60 ha

Salariés 4 ETP (hors saisonniers) et 4 associés

Appellation AOC muscadet (sevres et maine sur lies, monnières saint-fiacre, le pallet et georges) ; AOC gros plant du pays nantais ; IGP val de Loire

Ventes 70 % en direct (CHR-cavistes-particuliers) et 30 % à l’export (Canada, États-Unis, Europe, Asie)

Les plus lus

Le poudrage est souvent réservé à la période sensible.
Soufre poudre ou mouillable : les critères de choix en vigne
Bien que le soufre mouillable ait de nombreux avantages en termes d’emploi, la forme en poudre n’est pas à négliger. Elle permet…
Certains constructeurs combinent une tondeuse à une rogneuse.
Les rogneuses traînées, synonymes de productivité

Les rogneuses traînées sont des machines offrant de bons débits de chantier, adaptées à des surfaces minimales de 30 à 40…

Fabien Marie, viticulteur en Charente-Maritime : « La rogneuse traînée est incomparable en termes de maniabilité dans les tournières. »
« Je gagne en débit de chantier avec ma rogneuse traînée »

Viticulteurs et entrepreneurs en Charente-Maritime, Laurent et Fabien Marie sont équipés de deux rogneuses traînées. Un…

René Becker, consultant et formateur indépendant, spécialiste de la biodynamie.
« En 100 ans, la viticulture en biodynamie n’a jamais été aussi actuelle »

René Becker, consultant et formateur en biodynamie, dresse un bilan et des perspectives pour la biodynamie à l’occasion du…

Le biochar épandu au pied des vignes permet d'améliorer la rétention en eau, selon des observations récentes.
Quels produits utiliser contre la sécheresse en viticulture ?

Qu’ils agissent sur la plante pour les biostimulants, ou sur le sol pour les biochars, il existe des leviers pour aider la…

Planter des vignes en gobelet et introduire des engrais verts en interrang sont deux leviers permettant de lutter contre la sécheresse.
Une diversité de pratiques culturales pour lutter contre la sécheresse de la vigne

Cépages tolérants, conduite en gobelet, palissage assoupli, présence de couverts végétaux ou encore d’arbres sont autant de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole