Aller au contenu principal

Hygiène de chai : « Jusqu’à 40 % d’économies avec un système de récupération des eaux usées »

Que ce soit au moment de l’embouteillage, de la vendange ou de la filtration, les opérations au chai sont très consommatrices en eau. Comment faire des économies ? Explications de Jean-Michel Desseigne, ingénieur à l’IFV.

L’usage d’un système de nettoyage en place, ou NEP, permet de grosses économies d’eau, car la ressource reste sur place sans qu’il y ait de pertes.
L’usage d’un système de nettoyage en place, ou NEP, permet de grosses économies d’eau, car la ressource reste sur place sans qu’il y ait de pertes.
© Gai

Comment réaliser des économies d’eau au chai ?

Avant toute chose, il s’agit de savoir combien on consomme au niveau de chaque atelier, en y installant des compteurs fixes ou amovibles. Ensuite, la consommation d’eau étant très liée aux conditions de mise en œuvre, la formation du personnel aux bonnes pratiques est très importante. Et comme la réutilisation des eaux usées est en passe d’être autorisée en France, elle pourra bientôt être un levier très important.

Quelles sont les bonnes pratiques à adopter ?

Le plus important est d’éviter au maximum le gaspillage de l’eau. Pour cela, lors du nettoyage, il est conseillé de suivre des procédures préétablies, d’utiliser un système à moyenne pression, à sec, ou même automatique pour les cuves. Sur l’ensemble du réseau d’eau au chai, il est très fréquent de trouver des fuites, parfois invisibles. Le suivi des compteurs permet de les détecter afin d’intervenir ensuite.

Comment pourrait intervenir la réutilisation des eaux usées au chai ?

 

 
Jean-Michel Desseigne, ingénieur à l’IFV
Jean-Michel Desseigne, ingénieur à l’IFV © IFV

Dans la nouvelle réglementation, qui devrait entrer en vigueur très prochainement, l’emploi d’eau propre non potable sera autorisé au chai. Aujourd’hui, il n’existe pas de définition officielle de l’eau propre, même si le décret d’application permettra sûrement de fixer un cadre. Cependant, plusieurs applications sont déjà connues. Par exemple, les eaux de dernier rinçage de cuves pourraient être utilisées pour le prérinçage suivant. Ce mécanisme ne nécessite aucun équipement supplémentaire, c’est l’application la plus simple.

Quels sont les équipements nécessaires à la réutilisation des eaux usées au chai ?

Pour pouvoir réutiliser l’eau du dernier rinçage des bouteilles par exemple, il est impératif de s’équiper d’un système de filtration, afin de retirer les débris de verre potentiels que l’eau peut contenir. Il peut s’agir d’un système de filtration frontale, ou à osmose inverse.

Pour les domaines ayant de plus grosses capacités d’investissement, on peut envisager l’acquisition d’un système de nettoyage en place (NEP). Cela existe beaucoup dans l’industrie agroalimentaire, mais encore très peu dans le secteur vitivinicole. L’usage d’un NEP permet de grosses économies d’eau, car la ressource reste sur place sans qu’il y ait de pertes.

Sans NEP, il faut repenser le réseau, afin que les eaux puissent être récoltées et mises sous pression.

La réutilisation des eaux usées est-elle bonne pour l’environnement ?

Cela dépend beaucoup d’un cas à l’autre. Une chose est sûre : elle permet de grosses économies de la ressource. Cependant, le fait de réutiliser l’eau entraîne une accumulation des polluants, et donc une plus grande concentration in fine. Cela suppose que les stations d’épuration soient capables de les traiter, ce qui n’est pas encore le cas partout. Il est donc conseillé de procéder à un bilan environnemental pour vérifier que la réutilisation des eaux usées est une solution durable au chai.

Au total, combien peut-on espérer économiser ?

Pour les domaines n’ayant pour l’instant lancé aucune réflexion sur l’eau au chai, le simple respect des bonnes pratiques permet une réduction de 20 % de la consommation. Mais avec la mise en place d’un système de récupération des eaux usées, on peut aller jusqu’à 40 % d’économie.

Les plus lus

<em class="placeholder">Photo de Céline Tissot, vigneronne en Bugey, pose dans ses vignes.</em>
Dans l'Ain : « Les liens en osier pour attacher la vigne ne nous coûtent que du temps »

À Vaux-en-Bugey, dans l’Ain, Céline et Thierry Tissot ramassent leurs osiers, qu’ils utilisent lors du liage de la vigne.…

<em class="placeholder">Saisonnier déraquant la vigne.</em>
En Loire-Atlantique : « Le déracage de la vigne permet de recourir à du personnel non qualifié »

Le viticulteur ligérien Damien Grandjouan pratique une prétaille manuelle sur ses vignes conduites en guyot simple alterné.…

<em class="placeholder">Nathalie Lalande, salariée du Vignoble Bourgoin taillant de la vigne</em>
En Charente : « Un gain de rendement de 31 % avec le meilleur tailleur de vigne »

Un tailleur bien formé permet des gains de productivité non négligeables. C’est ce qu’a constaté le Vignoble Bourgoin, en…

<em class="placeholder">Badigeonnage de plaie de vigne</em>
Dans la Drôme : « Nous badigeonnons les plaies de taille pour favoriser la cicatrisation de la vigne et diminuer sa sensibilité aux maladies du bois »

Baptiste Condemine, régisseur vignobles de la Maison Chapoutier, à Tain-l’Hermitage, dans la Drôme, estime que le badigeonnage…

<em class="placeholder">Vigne / 09-Pretaillage</em>
Effectuer une taille de qualité de la vigne derrière la prétaille pour diminuer les coûts sans grever la pérénnité

Dans ce contexte de crise, Massimo Giudici, maître tailleur chez Simonit & Sirch, insiste sur l’importance de réaliser une…

<em class="placeholder">Vigneron devant son ordinateur consultant un logiciel de gestion de parcelles nomme Wine2process. Programme informatique de gestion parcellaire pour la viticulture.</em>
Registre phytosanitaire numérique : comment être en règle au 1er janvier 2027 ?
À partir du 1er janvier 2027, les viticulteurs devront tenir leur registre phytosanitaire sous format numérique. Quelles…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole