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Guillet SA ressuscite le tracteur JDS

Sollicité pour relancer le JDS, Fabien Guillet entrevoit derrière ce projet une valorisation de tout le savoir-faire de l’entreprise.

Qu’est-ce qui a bien pu pousser un chaudronnier alsacien à relancer le mythique JDS, ou tracteur Dromson, connu comme le plus court, le plus étroit et le plus bas des tracteurs vignerons interlignes ? " C’est une connaissance commune qui m’a fait rencontrer Louis Dromson, l’inventeur historique du JDS, explique Fabien Guillet, dirigeant de la société éponyme. Il m’a convaincu de la pertinence et de la légitimité de ce tracteur atypique sur le marché."

Créée en 1970, la chaudronnerie, qui emploie aujourd’hui 110 salariés, a acquis avec le temps un certain nombre de savoir-faire en interne, comme l’usinage, la découpe laser ou à jet d’eau, mais aussi le pneumatique, l’électrique, l’hydraulique ou la mécanique. Ces compétences sont mis à profit de multiples clientèles, comme le ferroviaire, l’événementiel (podiums mobiles, etc.), l’agroalimentaire (fours), l’assainissement ou encore l’industrie pharmaceutique. " Il nous manquait un produit en propre comme aboutissement de toutes nos compétences. Le tracteur JDS était une bonne opportunité ", poursuit Fabien Guillet.

Un compromis entre compacité et modernité

En 2015, Fabien Guillet recueille auprès du constructeur historique le maximum d’informations qui caractérisent le tracteur JDS. Le tout dans un contexte de normes antipollution et d’homologation de plus en plus drastique. Le chaudronnier relève le défi et présente son prototype à la foire aux vins de Colmar. Le tracteur remplit pleinement les critères. Avec son 1,05 m, le JDS de nouvelle génération est en effet très étroit. "Pourtant, il embarque les derniers équipements de dépollution pour la norme Stage III B (Tier 4 interim), à savoir un catalyseur et un filtre à particules, qu’il a fallu loger sous la cabine, détaille Fabien Guillet. Et avec ces équipements, ce tracteur est déjà prêt pour la prochaine norme Stage V, prévue pour 2022." Le JDS-G 75 se démarque par une forme de capot atypique, étroite sur l’avant pour conserver une bonne visibilité frontale, et large près de la cabine. Avec ses 3,52 m de long, cet engin se montre très compact. Son empattement de 1,90 m lui procure une maniabilité hors pair, avec son rayon de braquage sans freins de 2,90 m. Combiné à une garde au sol de 31 cm, cet empattement court lui procure également une bonne capacité de franchissement.

74 chevaux et une transmission à 40 km/h

Sous le capot, le JDS-G 75 abrite un moteur John Deere 3 cylindres délivrant 74 chevaux et un couple maximal de 292 Nm. La gestion électronique du bloc moteur permet une régulation et un mémorisation d’un régime. Permettant d’atteindre 40 km/h, la transmission est signée Carraro et affiche trois gammes de quatre vitesses mécaniques, couplées à un inverseur électrique. Le JDS dispose d’un pilotage automatique du blocage de différentiel et de l’engagement du pont avant. Deux modes (proportionnel à l’avancement ou au régime moteur) et deux régimes de prises de force (540 tr/min et 540 éco) sont proposés. Du côté de l’hydraulique, signalons une pompe multiple à deux étages pour des débits de 18 et 36 l/min et un relevage de 2,5 tonnes de capacité.

Pour le poste de conduite, le JDS propose une cabine pressurisée de catégorie 4, ou, à défaut de cabine fermée, une armature complète homologuée Rops (antirenversement) intégrant un toit, ainsi que les optiques de travail.

Un développement prudent, mais des ambitions internationales

Pour le moment, le JDS-G 75 se cantonne à quelques démonstrations locales, en attendant l’homologation routière qui devrait arriver dans les prochains mois. Les viticulteurs connaisseurs retrouvent dans le JDS les gènes du tracteur Dromson, ce qui conforte l’industriel. Si déjà plusieurs commandes ont été enregistrées, le constructeur veut se donner le temps pour assurer la réussite de son projet et donner une image de confiance. D’autant que le tarif est plutôt élevé. " Cela représente un coût de R&D important, justifie Fabien Guillet. Et les contraintes liées au gabarit compact du tracteur nous ont imposé l’emploi de certains composants moins répandus sur le marché de la pièce et donc plus chers. " Même si ce tracteur compact occupe un marché de niche, le constructeur entend à terme vendre son tracteur à travers l’Europe. " Cela passera par la constitution d’un réseau de concessionnaires en Alsace, dans le Jurassien, dans le Bordelais, mais aussi dans d’autres régions viticoles du Vieux continent ", explique Fabien Guillet, qui ambitionne de faire progresser la production annuelle de 20 à 100 unités, en s’attaquant aussi au marché du fruitier.

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