DIX ANS SANS ARSÉNITE
EN FINIR AVEC LES MALADIES DU BOIS
Des recherches tous azimuts sont menées pour contrer les maladies du bois qui ravagent le vignoble. Indéniablement, celles-ci avancent même s’il faudra encore se contenter et surtout attendre le moyen terme pour obtenir des solutions sinon radicales, du moins efficaces tant le problème est complexe.
Des recherches tous azimuts sont menées pour contrer les maladies du bois qui ravagent le vignoble. Indéniablement, celles-ci avancent même s’il faudra encore se contenter et surtout attendre le moyen terme pour obtenir des solutions sinon radicales, du moins efficaces tant le problème est complexe.
serait improductif du fait
des maladies du bois.
Cela fera bientôt dix ans que l’arsénite de soude a été interdit. Bien qu’il fut le seul produit chimique efficace pour lutter contre les champignons associés aux maladies du bois. Mais son impact extrêmement négatif et même toxique sur la santé des applicateurs n’était pas en mesure de contrebalancer cet effet curatif. La décision d’arrêter sa commercialisation a été prise mais depuis ces maladies (esca, black dead arm ou BDA, eutypiose) progressent.
En France, selon l’Inra de Bordeaux, 11% des ceps seraient improductifs à cause d’elles. 2010, selon l’IFV, aurait été une année marquée par une forte extériorisation des symptômes notamment d’esca et de BDA dans la plupart des vignobles. Pourtant, et même si les pouvoirs publics ont mis des moyens financiers non négligeables pour appuyer les recherches dans ce domaine, les conséquences économiques que font peser les maladies du bois sur les exploitations viticoles n’ont jusqu’à présent jamais fait l’objet d’une étude nationale. “ Calculer un coût global de leur impact est assez délicat. De nombreux facteurs entrent en ligne de compte ”, explique la chambre d’agriculture de la Gironde. “ Des pertes viticoles ont été évaluées à 20 % par an pour le sauvignon blanc ” Cependant quelques études régionales existent.
Michel Badier de la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher suit une parcelle depuis 2003. Selon ses calculs, la perte est de 22000 euros/ha pour une exploitation comptant 10 ha de sauvignon et 10 ha des autres cépages plantés dans le département. “ Les pertes viticoles ont été évaluées à 20% par an pour le sauvignon blanc. Elles comprennent les souches mortes ainsi que les complants ”, indiquet- il. Pour les autres cépages plantés dans le Loir-et-Cher, les pertes sont évaluées à 8 %. “ Nous avons calculé que les pertes étaient d’environ 16000 euros pour un rendement à 120 hl/an pour une parcelle de 10 hectares de sauvignon. Pour les autres cépages sur la même surface, la perte est de 5000 euros ”, poursuit-il. A l’échelle du département, ses calculs le conduisent à évaluer la perte de récolte de 5 à 6millions d’euros/an.
La Fédération des vignerons d’Indre et Loire a également fait l’exercice en s’intéressant au coût de remplacement du vignoble. Il s’élève de 12 à 14millions d’euros pour le département. “Deux millions de pieds meurent chaque année dans le département en hypothèse basse, soit 3% de mortalité. Cette estimation concerne nos trois principaux cépages: le cabernet franc, le sauvignon et le chenin ”, indique Guillaume Lapaque, directeur de la Fédération des vignerons d’Indre-et-Loire. Pour lui, comme pour Michel Badier, ces chiffres peuvent se comparer au 1,5million d’euros consacrés à la recherche sur les maladies du bois sur trois ans pour tout le territoire national. Ces chiffres témoignent pourtant “ d’une volonté forte de la part du ministère de l’Agriculture et des professionnels de la filière pour trouver des solutions durables contre ces fléaux ”, indique l’IFV. “ Et l’on ne peut que constater que cela a donné un sérieux coup de fouet à la recherche ”, souligne Philippe Larignon de l’IFV et chef de projet “maladies du bois ”.