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Des phytos qui verdissent

Plus d’un tiers des nouveautés phytosanitaires pour la campagne 2017 sont des produits de biocontrôle. Le point sur les innovations.

Comme une ritournelle, le mot « biocontrôle » est désormais dans la bouche de toutes les firmes phytosanitaires. Et cette année, force est de constater que les paroles font place à l’action ! Un flot d’homologations permet d’élargir la palette des produits de biocontrôle pour cette campagne 2017. À commencer par l’arrivée d’une solution pour lutter à la fois contre mildiou et oïdium, grâce à la matière active Cos-Oga. Une substance d’origine naturelle, fruit des recherches de l’université de Namur en Belgique, qui mime l’attaque des champignons, et induit une réponse précoce de la plante. Ce stimulateur de défenses, compatible avec la plupart des spécialités commerciales existantes, permet de baisser les doses de produit tout en gardant la même efficacité. « C’est une solution intéressante, analyse Éric Chantelot, qui a réalisé les essais à l’IFV Rhône-Méditerranée, mais qui ne se suffit pas à elle-même ». Si le Cos-Oga agit en préventif, il peut être utilisé tout au long de la campagne, dans la limite de huit traitements par an. Le produit sera conjointement distribué par Syngenta, sous les noms de Bastid et Blason, et Jouffray-Drillaud, avec l’appellation Messager. L’homologation en agriculture biologique est en cours pour ce produit.

Le biocontrôle avec l’efficacité du conventionnel

Autre innovation très attendue, dont nous parlions dans nos colonnes l’an dernier, l’anti-botrytis « 3AEY » d’Eden Research sera commercialisé par Sumi Agro sous le nom de Mevalone. Ce produit repose sur une technologie de terpènes encapsulés. « Il agit comme curatif précoce, informe Antoine Meyer, président de Sumi Agro France. Le raisonnement du positionnement est donc très important. Bien placé, on obtient des efficacités de 70 à 80 %, soit autant qu’avec les produits conventionnels. » Utilisable du stade B jusqu’à trois jours avant la récolte, le produit n’a pas de LMR. Mevalone est limité à 4 applications par an à la dose de 4 l/ha, et gagne en efficacité couplé à l’adjuvant d’Action Pin, également à base de terpènes.

De son côté, Certis a annoncé l’arrivée d’une autre solution de biocontrôle pour lutter contre le botrytis, avec un produit de nouvelle génération à base de Bacillus amyloliquefaciens, nommé Amylo-X. « C’est un produit préventif, à positionner au stade A, explique Gilles Rouas, directeur de développement Certis. Nous le préconisons plutôt en renforcement d’un programme chimique. » Par ailleurs, le Botector, jusqu’alors commercialisé par De Sangosse, fait désormais partie du portefeuille de Nufarm.

Vivagro vient pour sa part d’obtenir l’homologation contre l’oïdium d’un nouveau soufre, issu d’une technologie de formulation innovante, permettant une meilleure finesse de la matière active. Ce qui procure, selon la firme, une plus grande homogénéité et une adhérence à la feuille accrue.

Pour ce qui est des produits conventionnels, on note également de nombreuses nouveautés. Notamment chez BASF, qui propose un SDHI original, avec la molécule fluxapyroxad (nom d’usage « Xemuim »). Elle sera intégrée dans le produit Yaris, anti-oïdium systémique à positionner en préventif. « Ce nouveau fongicide est très résistant au lessivage et bénéficie d’une mobilité unique », informe l’entreprise. De même, Phyteurop, lance cette année une association inédite de tetraconazole et fenbuconazole, dosés à 50 g/l chacun, et homologuée à 0,4 l/ha. « Brezza/Safran est un produit complet, qui protège aussi bien sur oïdium que sur black-rot pendant quatorze jours, le tout avec un effet curatif », assure-t-on du côté de Phyteurop.

Greenline, un adjuvant au glyphosate 100 % biosourcé

La firme a également reçu l’AMM pour Buggy Greenline, un herbicide non sélectif à base de glyphosate à 240 g/l et intégrant un adjuvant issu de la technologie Greenline, c’est-à-dire entièrement biosourcé. Ce dernier bénéficie d’un effet mouillant plus important que son prédécesseur, permettant d’améliorer l’efficacité du Buggy.

Monsanto propose elle aussi un nouveau glyphosate, le Roundup 720, très concentré (720 g/kg de glyphosate acide). Dans cette version du célèbre désherbant systémique, les tallow-amines sont remplacées par trois autres adjuvants, avec une formulation en granulés solubles prête à l’emploi. Une spécialité à base de diquat (à 200 g/l) vient compléter le tableau des herbicides, avec l’homologation de Akuna pour UPL.

Du côté des anti-mildiou, De Sangosse dispose d’un nouveau produit, Twingo WG, mais avec une association connue de cymoxanil et folpel. De même, UPL lance Optix Disperss, composé de fosétyl à 80 %, et retire du marché Graneor 75 et Cuprofix M (manèbes), avec un délai d’utilisation jusqu’au 31 janvier 2018. La seule association inédite vient de Sapec Agro, qui annonce l’arrivée de Spyrit, composé des trois molécules reconnues que sont le diméthomorphe (6 %), le fosétyl-Al (50 %) et le folpel (25 %). La firme portugaise lance également Tokra, un anti-oïdium à base de penconazole 8,75 % et krezoxim-méthyl 25 %. À notre connaissance, il n’y a pas de nouveauté insecticide pour cette campagne.

voir plus loin

Les fusions de firmes se confirment

Le rapprochement entre ChemChina et Syngenta est bien avancé selon ces derniers. Ils s’attendent à ce que la transaction soit finalisée au deuxième trimestre de cette année. Plusieurs autorités réglementaires ont déjà donné leurs autorisations, même si l’UE et les États-Unis, entre autres, ne se sont pas encore prononcés. De leur côté, Bayer et Monsanto poursuivent également leur démarche d’union. Bayer se dit même prêt à céder certaines activités pour obtenir le feu vert des autorités. Ce serait donc en bonne voie pour une finalisation avant la fin de l’année. Le mariage entre Dow et DuPont a quant à lui pris du retard, à cause de négociations avec l’UE, mais pourrait être effectif à la fin du premier semestre 2017. Ces trois rapprochements font suite à la fusion de FMC (Cheminova France) avec Technip l’an dernier, et du rachat de Jade par Belchim. Des mouvements positifs pour l’innovation, mais qui risquent de changer le rapport de force.

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