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De nouvelles maladies du bois à surveiller

Si l’esca, l’eutypiose et le Black Dead Arm restent les trois maladies du bois les plus préoccupantes, d’autres sont à surveiller. Elles pourraient se développer à la faveur de changements climatiques ou culturaux.

Le champignon Neoscytalidium hyalinum provoque une apoplexie des ceps. Il a été retrouvé 
en Californie et en Sicile et pourrait 
se développer 
chez nous à la faveur de températures 
plus chaudes.
Le champignon Neoscytalidium hyalinum provoque une apoplexie des ceps. Il a été retrouvé
en Californie et en Sicile et pourrait
se développer
chez nous à la faveur de températures
plus chaudes.
© P. Rolshausen, University of California, Riverside

De nouvelles maladies du bois affectent des jeunes plantations âgées de 2 à 7-8 ans, voire 10 ans, comme le Pied Noir (observé notamment en Champagne et en Charentes), la maladie de Petri (non identifiée en France), la fusariose (observée au Brésil), la Verticilliose (anecdotique en France) ou encore les dépérissements dus à Neofusicoccum.
« Les symptômes se traduisent en général par un affaiblissement de la végétation conduisant inévitablement à la mort des jeunes plants, ou par des apoplexies plus ou moins totales », explique Philippe Larignon, spécialiste des maladies du bois à l’Institut français de la vigne et du vin (IFV). L’identification est parfois difficile comme dans le cas du dépérissement dû au champignon Phomopsis viticola, souvent confondu avec les symptômes de l’eutypiose, « mais contrairement à l’eutypiose, les feuilles restent intactes et ne présentent ni déchirures, ni crispations ou nécroses noirâtres », commente Philippe Larignon.


Surveiller le dépérissement dû à Neoscytalidium hyalinum


Sur vignes adultes, la Hoja de Malvon (provoquée par Inocutis jamaicensis) ou encore la Chlorotic Leafroll (associée au champignon Fomitiporella vitis) sont pour le moment des maladies mentionnées uniquement en Argentine pour la première et au Chili pour la seconde. Et selon Philippe Larignon, « leur expansion semble peu probable dans la mesure où l’agent pathogène qui en est responsable ne se propage pas par le matériel végétal ». En revanche, le dépérissement lié au champignon Neoscytalidium hyalinum est à surveiller. En effet, comme le souligne le spécialiste, « cette maladie décrite en Californie mais aussi en Sicile pourrait se développer à la faveur de températures plus chaudes ». Les premiers symptômes de ce dépérissement apparaissent sur les feuilles à la base du rameau et consistent en de petites taches chlorotiques entre les nervures. Peu à peu, les feuilles tombent et les rameaux sont défoliés. En deux à trois ans, la vigne meurt. Dans les bois, les symptômes se traduisent par la présence d’une zone brune striée sous l’écorce. Autre champignon à surveiller, le Lasiodiplodia theobromae responsable du « Diplodia cane dieback and bunch rot » trouvé pour la première fois en Europe du Sud en 2008, qui se propage par le matériel végétal, et qui pourrait donc toucher le vignoble français à la faveur de conditions favorables.

Toujours pas de solution curative contre les maladies du bois

Près de dix ans après l’interdiction de l’arsénite de sodium dans la lutte contre les maladies du bois, il n’existe toujours pas de solution curative efficace.
Et les mesures préventives comme la protection des plaies de taille restent insuffisantes. « Les pistes de lutte vis-à-vis de ces maladies sont maigres et toute la difficulté est d’atteindre les champignons responsables au cœur du bois. Cette problématique nécessiterait des efforts de recherche importants et spécifiques… mais malheureusement, les maladies du bois si importantes soient-elles pour la filière viticole, restent un marché mineur pour la plupart des sociétés », observe Philippe Larignon. Au final, au-delà de la prophylaxie, il est préconisé de restaurer les souches malades au moyen du recépage ou du surgreffage ou encore du curetage (méthode qui vise à extraire du bois colonisé par les champignons), afin de reconstituer un cep en deux ou trois ans, tout en préservant le potentiel qualitatif de la vendange.

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