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Comment monter en puissance en œnotourisme ?

L’œnotourisme est identifié comme un axe majeur de développement pour la filière vin. Le professionnaliser était le thème des Rencontres nationales des Vignerons indépendants organisées en Alsace début avril. Voici sept conseils délivrés par des professionnels du tourisme.

<em class="placeholder">Conférence sur l&#039;oenotoourisme lors des Rencontres des Vignerons indépendants d&#039;avril 2025, en Alsace.</em>
Les Vignerons indépendants ont consacré leurs rencontres 2025 aux solutions pour développer l'oenotourisme, qu'ils considèrent comme un axe stratégique.
© Synvira

1 Digitaliser la réservation est indispensable

Certes, il y a toujours des gens qui téléphonent et d’autres qui envoient des demandes d’information par mail mais « pensez à tous ceux que vous perdez », martèle Bruno Delmas, fondateur d’Ellhoa, start-up développant une solution de digitalisation de l’offre touristique. Christophe Berganini, de l’office de tourisme Vallée de Kaysersberg, en Alsace, abonde en mentionnant que les Parenthèses vigneronnes qu’il propose sont réservées à 65 % en ligne et à 35 % en direct. Selon Ellhoa, 60 % des réservations touristiques se font sur Smartphone. Il faut donc absolument disposer d’un site internet adapté.

Olivier Pépin, expert en e-tourisme, rappelle également qu’il faut bien mettre en valeur le lien de réservation sur les pages du site par un bouton d’action dédié, d’une couleur distinctive.

« La première expérience du client avec votre domaine, c’est celle de la réservation », pose Bruno Delmas. D’où l’importance d’offres claires sur leurs contenus, horaires et conditions ainsi que d’un parcours de réservation fluide pour l’internaute.

2 Soigner sa page Google

97 % des internautes réservant du tourisme en ligne commencent par Google. Être présent avec une page Google my business est donc indispensable. C’est gratuit, insiste Bruno Delmas, donc dommage de s’en priver. Depuis la page, on peut basculer sur la réservation et il n’y a aucune commission. Selon Bruno Delmas, cela restera gratuit, la stratégie de Google étant de « donner l’idée que c’est le meilleur service que l’on peut avoir sur son téléphone ».

Olivier Pépin recommande de bien documenter et mettre à jour ses informations Google my business. « Photos, description, avis, lien vers le site web… Rien ne doit être laissé au hasard », alerte-t-il. Il signale aussi le gain en visibilité que peut donner Things to do, une fonctionnalité introduite par Google qui suggère aux utilisateurs des activités de loisirs géolocalisées.

3 Se rendre multivisible

Il faut être « multivisible », persuade Bruno Delmas. Booking, Airbnb, Get your guide, Viator… toutes ces plateformes touristiques jouent la carte de l’œnotourisme parce qu’il s’inscrit dans le tourisme de l’expérience, actuellement très en vogue. Certes, ces sites prennent une commission, souvent importante. Pour Get your guide elle est par exemple de 30 %. Mais le spécialiste suggère de voir ces sommes comme un investissement en publicité digitale car ces plateformes exposent l’offre à un large public.

Il ne faut pas craindre qu’elles captent toutes les réservations, bien au contraire. « 70 % des internautes ayant vu l’offre sur les grands sites vont aller la chercher via Google pour réserver en direct et bénéficier de meilleurs tarifs », rapporte-t-il. « Il faut chasser en meute », juge cet expert du tourisme, et donc ne pas avoir peur de côtoyer d’autres offres sur des plateformes parce que le voyageur aime avoir du choix. Les plateformes assurent aussi une visibilité auprès de la clientèle internationale. Martin Lhuilier responsable du pôle œnotourisme d’Atout France, rappelle que la croissance de l’œnotourisme est tirée par la clientèle étrangère.

4 Gagner du temps avec un logiciel de gestion adapté

Être multivisible implique de pouvoir synchroniser les réservations issues de différents canaux. C’est l’un des services développé par la solution de réservation Ellhoa. Elle peut couvrir à la fois la gestion des hébergements et celle des activités œnotouristiques. Le Domaine Saint Thomas à Argelès-sur-Mer, dans le Roussillon, qui propose cinq gîtes, l’a par exemple choisie il y a un an. Les hébergements sont loués à 70 % en direct. Une solution de réservation doit permettre d’adapter les paramètres selon les besoins du domaine, d’assurer une navigation simple tout en améliorant le service. Le logiciel va, par exemple, générer une confirmation de réservation, un message de préarrivée ou encore un mail de remerciement avec recueil des avis. Elle peut permettre de proposer des cartes, chèques cadeaux ou des ventes privées.

5 Travailler le référencement de son offre

« Une page = un mot-clé = une intention de recherche », pose Olivier Pépin. Pour trouver des mots-clés indispensables à un bon référencement, il conseille de procéder à une recherche Google soi-même, avec une requête correspondant à l’activité que l’on met en place. Le moteur de recherche va donner des mots-clés via ses suggestions d’autres requêtes.

Toujours gratuit, Google Trends permet de savoir si un mot est recherché par les internautes. Il recommande donc de bien travailler les titres des offres. « Masterclass assemblage au Château Lauduc » est ainsi beaucoup moins attractif et performant en référencement que « Dégustation de cinq vins au domaine Château Lauduc à Bordeaux ». « Masterclass n’est pas du tout recherché par rapport à une dégustation de vin », illustre Olivier Pépin.

6 Être généreux en photos

Les photos ont évidemment une importance majeure pour l’attractivité de l’offre. « Mettez plutôt cinq photos qu’une seule », recommande Olivier Pépin. Le choix est important. Il suggère de penser à mettre des gens en action pour plus de dynamisme et d’engagement. Il conseille également de veiller à les renouveler régulièrement.

7 Prendre soin des avis

« Nous sommes dans l’avènement des avis clients », constate Martin Lhuilier. Tout compte : l’accueil, la qualité de la prestation et son juste prix bien sûr, mais aussi la facilité de réservation ou encore le parking. Pour une expérience plus agréable pour les visiteurs, Christophe Berganini suggère de proposer des créneaux par langue étrangère. Il est essentiel de répondre à tous les avis, explique Manon Savoldelli d’Ellhoa, même les bons. Sa plateforme permet par exemple de centraliser les avis et donc de gérer son e-réputation.

L’œnotourisme, un axe stratégique pour les Vignerons indépendants

 
<em class="placeholder">Capture d&#039;écran de la plateforme resa-vignerons-independants.com</em>
La plateforme resa-vignerons-independants.com veut devenir une référence pour les réservations œnotouristiques. © Capture d'écran

Selon l’Observatoire économique des Vignerons indépendants, 90 % des adhérents accueillent au domaine et 40 % proposent des prestations œnotouristiques. Ils sont 35 % à disposer d’hébergements marchands qu’il s’agisse de gîtes, chambres d’hôtes, hôtels ou campings. À côté des offres de chaque domaine, le syndicat a mis en place des produits œnotouristiques comme Pique-nique chez le vigneron et Devenez vendangeur d’un jour. Le chiffre d’affaires œnotourisme de l’ensemble des adhérents est évalué à 518 millions d’euros, incluant prestations œnotouristiques et ventes de vin réalisées au caveau. L’œnotourisme est donc déjà un réflexe bien ancré chez les membres du syndicat.

Des outils pour digitaliser et monter en puissance

« Nous sommes les meilleurs ambassadeurs de l’œnotourisme français », encourage Ludovic Walbaum vice-président des Vignerons indépendants en charge de l’œnotourisme. Pour accélérer le mouvement, le syndicat propose des outils pour que ses membres professionnalisent et digitalisent leur offre afin de conquérir de nouvelles cibles.

- Tout juste lancée, la plateforme de réservation resa-vignerons-independants.com, permet aux adhérents de bénéficier d’une visibilité. Le syndicat mobilise sur ce projet 200 000 euros sur deux ans, précise Jean-Marie Fabre, président des Vignerons indépendants. La plateforme est soutenue par le ministère du Tourisme dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt pour encourager l’œnotourisme.

- Pour inciter ses membres à se doter d’un logiciel de réservation, le syndicat a également noué un partenariat avec la start-up Ellhoa, basée à Perpignan. Un tarif négocié est proposé à 43 euros HT par mois ou à 455 euros HT annuel. Il inclut notamment un accompagnement personnalisé pour configurer l’outil de réservation selon ses souhaits.

- Autre outil, un module d’intelligence artificielle GPT-ŒnoCréatif créé sur Chat GPT. Il est conçu pour aider à rédiger la présentation des offres œnotouristiques en intégrant les spécificités du domaine et celles des Vignerons indépendants. Il permet aussi de rédiger des newsletters ou encore des posts sur les réseaux sociaux.

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