Aller au contenu principal

Ceps Sicavac s’étend à de nouveaux cépages

Créée en 2015 pour produire des plants de qualité, Ceps Sicavac augmente progressivement sa production de plants de sauvignon blanc et s’étend au pinot noir et au gamay.

Les greffons produits par Ceps Sicavac sont vendus aux pépiniéristes qui produisent des plants selon un cahier des charges strict.
Les greffons produits par Ceps Sicavac sont vendus aux pépiniéristes qui produisent des plants selon un cahier des charges strict.
© Ceps Sicavac

Depuis 2018, environ 200 000 plants de sauvignon blanc sont produits chaque année par les pépinières partenaires de Ceps Sicavac, pour 130 viticulteurs du Centre-Loire et 20 hors région. Créée par les vignerons du Centre-Loire, Ceps Sicavac vise à produire des plants greffés-soudés de qualité, plus résistants aux maladies du bois, et à préserver la diversité génétique. « Depuis les années soixante-dix, avec l’apparition des clones, il y a une perte de diversité génétique, explique Jean-Baptiste Roblin, directeur de la SAS Ceps Sicavac. Les anciennes vignes, moins sujettes aux maladies du bois, sont arrachées. L’idée est d’utiliser des greffons issus de ces vignes pour produire des plants plus résistants, avec un cahier des charges strict assurant une qualité optimale. »

Deux sélections massales ont été réalisées en sauvignon : Sicavac Typicité, composée de 194 lignées de productivité moyenne à forte, aux grappes moyennement compactes à compactes, et Sicavac Excellence, composée de 134 lignées de productivité moyenne, aux grappes peu à moyennement compactes. Les greffons issus de ces sélections sont produits par Ceps Sicavac, puis vendus à cinq pépiniéristes (Gibault, Hébinger, Mercier, Mary et, depuis 2022, Guillaume). Ceux-ci produisent ensuite des plants selon un cahier des charges qui inclut un palissage sur table, l’absence d’herbicide, une analyse virale tous les cinq ans et quatre contrôles par an. Les vignerons s’engagent, eux, à commander les plants au moins un an à l’avance.

La sélection Typicité est davantage plébiscitée par les viticulteurs

En 4 ans, plus de 800 000 plants ont été commercialisés, au prix de 2,30 euros le cep. « Les volumes augmentent chaque année, note Jean-Baptiste Roblin. Les motivations des vignerons sont de lutter contre l’esca, qui se développe, avec encore beaucoup de dégâts en 2021, et d’améliorer la qualité des vins. Les dégustations menées depuis 2019 montrent une réelle différence sur le vin entre les sélections massales et les clones. » Deux tiers des achats portent sur des ceps Typicité, la majorité pour des plantations, mais aussi en complantation. « Les vignes mères, plantées sur des terres jeunes, donnent en moyenne 60 hl/ha quand il n’y a pas de gel. Et sur le terrain, les plants reprennent normalement et sont beaux, sans problème d’esca. » En 2022, Ceps Sicavac et les pépinières étendent leur activité avec la production de plants de pinot noir et de gamay, toujours dans un objectif de diversité génétique et de ceps de qualité.

« Nous allons surgreffer nos clones avec 140 lignées de pinot noir et 30 lignées de gamay issues de sélection massale, révèle Jean-Baptiste Roblin. Les plants seront vendus à partir de 2025 par les cinq pépinières. » Le projet a été monté en partenariat avec le Gest, association travaillant à la sauvegarde de la diversité génétique des vignobles bourguignons. Des greffons de pinot noir et de gamay produits par Ceps Sicavac seront fournis à un pépiniériste de Bourgogne (pépinière Neau). L’objectif est de produire au total 45 000 à 50 000 plants de pinot noir les premières années et 10 000 à 20 000 plants de gamay, avec le même cahier des charges Ceps Sicavac.

S’adapter au changement climatique

Un autre axe de la démarche Ceps Sicavac est l’adaptation au changement climatique. En 2019, la SAS a planté 300 pieds issus de 17 lignées de sauvignon blanc à maturité tardive, pauvres en sucre. « Ces lignées issues d’une sélection massale de 2000 avaient été écartées pour leur maturité insuffisante, explique Jean-Baptiste Roblin. Avec le changement climatique, qui produit des vins à plus de 14 % vol. avec une chute de l’acidité, elles pourraient être plus adaptées. Les premières vinifications auront lieu en 2022. Nous évaluerons leur intérêt en termes d’équilibre sucre-acidité, pour éventuellement les multiplier. » Autre initiative : la plantation en 2021 de cépages historiques (petit meslier, meslier saint-françois, tressalier, chenin) également abandonnés pour leur maturité tardive. « Nous allons réévaluer leur intérêt en assemblage avec du sauvignon. » Enfin l’institut technique de la Sicavac et la SAS Ceps Sicavac créent en 2022 une collection de 250 lignées issues de 16 porte-greffes. Objectif : étudier leur intérêt au niveau de la qualité du vin, la résistance à la sécheresse et au débourrement tardif pour limiter le risque de gel.

Rédaction Réussir

Les plus lus

Prix des vignes 2024 : quelle évolution par région ?

La Safer a livré son bilan 2024 du prix des terres viticoles. La tendance générale est à la baisse des prix mais le nombre de…

<em class="placeholder">Vignoble expérimental en Italie avec essai sur les hydrorétenteurs.</em>
Les hydrorétenteurs préparent leur grand retour dans les vignes

Une nouvelle génération de polymères super-absorbants issus de matériaux biologiques est en train de naître. Un espoir pour…

Vignes en Entre-deux-Mers
Prix des vignes 2024 : la baisse se généralise

Le mouvement de baisse des prix moyens à l’hectare entamé en 2022 se poursuit en 2023, selon le bilan Prix des Terres 2024 de…

<em class="placeholder">Thomas Saleilles produit désormais, en plus du raisin, du jus et des plants de grenade.</em>
Diversification viticole dans le Gard : « Je suis heureux des revenus complémentaires que m’apporte la grenade »

Facilement compatible avec l’activité viticole, la grenade demande peu d’interventions. Rencontre avec Thomas Saleilles, dans…

<em class="placeholder">Tracteur Same Frutteto Pro</em>
Same - L’autoguidage sans GPS sur les Frutteto Pro
Le constructeur italien Same lance les tracteurs spécialisés Frutteto Pro toute équipée.
<em class="placeholder">La famille Hauselmann dans sa parcelle de kiwis. </em>
Diversification viticole en Charente-Maritime : « Les gens font des kilomètres pour venir acheter nos kiwis »

Camille Hauselmann cultive, avec son frère et son cousin, des kiwis en Charente-Maritime, en complément de leur activité…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole