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Environnement
Viandes - Le Parlement européen veut plus de protection pour lutter contre la déforestation

Réuni en session à Strasbourg, le Parlement européen a voté des contraintes plus fortes pour les viandes d’importations qui seraient issus de la déforestation.

© Picography (Pixabay)

Les Parlementaires européens viennent de voter, ce 13 septembre, la proposition de règlement contre la déforestation importée. Afin de garantir que les viandes qu’ils mettent sur le marché européen ne sont pas issues d’un animal ayant été élevé dans une exploitation responsable de la déforestation, les importateurs auront donc désormais l’obligation de collecter les données de géolocalisation de tous les lieux d’élevage des bovins dont proviennent ces viandes, tout au long de leur vie.

Satisfecit de la filière bovine...

« C’est une clarification d’un intérêt majeur », pointe Interbev ravie que les députés européens aient amendé la proposition de règlement de la Commission européenne visant à interdire l’importation, en Europe, de toute viande bovine qui ne serait pas garantie « zéro déforestation ».

Mais les professionnels restent vigilants : pour Jean-François Guihard, Président d’Interbev : « Nous nous félicitons du texte adopté au Parlement sur la déforestation importée, qui prévoit désormais un cadre précis pour vraiment réguler les importations européennes de viandes bovines au regard de cet enjeu. Cependant, nous mesurons aussi le risque de voir ces nouvelles règles mal ou pas appliquées, dans des pays comme le Brésil. Aussi, nous attendons des garanties précises, de la part de l’exécutif français et européen, pour nous assurer que l’ambition affichée dans ce texte se traduise dans la rigueur et la précision des contrôles effectués. »

 

... Mais un son de cloche différent pour Coceral, Fediol et Fefac

Mais la position est très différente dans les organisations européennes, Coceral, Fediol et Fefac, qui privilégient depuis plusieurs années des mesures pour réduire la déforestation dans toutes les zones, y compris les plus à risque. Elles regrettent que le texte rate sa cible car il ne couvre pas la déforestation dans son ensemble et car il risque d’alimenter les tensions sur les chaines d’approvisionnements et donc l’inflation dans l’UE. « De plus, l’approche retenue par le Parlement européen va à l’encontre des démarches déjà engagées contre la déforestation, notamment dans les zones ou le risque est le plus fort » estiment les trois organisations.

Selon elles, l’exigence d’une traçabilité est actuellement infaisable pour les petits producteurs et risque de les exclure de la chaine d’approvisionnement. Les choix retenus par les parlementaires sont de nature, selon ces organisations, à inciter les entreprises à s’approvisionner hors des zones les plus à risques de déforestation dans le cadre de leur stratégie de réduction de risque ce qui va à l’encontre d’une amélioration générale de la situation.

« Le manque d’alternative à la traçabilité de l’origine des produits de soja et des palmes et les mesures adoptées par le Parlement européen qui vont chahuter les marchés vont probablement affecter la disponibilité de ces matières premières dans l’UE et ainsi, contribuer à la pression inflationniste sur les produits alimentaires ou non alimentaires qui les contiennent », jugent les trois partenaires. Coceral, Fediol et Fefac plaident pour que la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil travaillent avec les acteurs de la chaine d’approvisionnement durant la période des négociations à venir pour identifier les solutions permettant de réduire tous ces impacts négatifs.

 

 

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