Aller au contenu principal

Nutrition animale : baisse notable des fabrications d’aliments composés en février

La baisse notoire des volumes d’aliments pour animaux produits en février 2025, par rapport à ceux d’avril 2024, conduit à un léger repli des fabrications sur les deux premiers mois de l’année en cours. Le recul mensuel des tonnages concerne l’ensemble des grandes régions productrices.

Vaches limousines au pâturage, en Creuse, mars 2025.
Le retour des troupeaux au pré n'est pas pour stimuler les volumes de production d'aliments composés pour animaux.
© Karine Floquet

Les fabrications françaises d’aliments composés pour les animaux d'élevage ont diminué de manière significative en février 2025, baissant de 4,1 % par rapport à février 2024, selon les données mensuelles de La Coopération agricole Nutrition animale (LCA NA) et du Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (Snia), publiées le 28 avril. Le repli des tonnages concerne l’ensemble des segments du marché : 

  • Total bovins (-5,8 %), avec -5,5 % en vache laitières et -6,4 % en autres bovins ;
  • Total ovins-caprins (-4,4 %) ;
  • Total porcs (-3,7 %), avec -3,7 % en porcelets, -4,5 % en truies et-3,5 % en porcs pour l’engraissement ;
  • Total volailles (-4,0 %), avec notamment -6,4 % pour les poules pondeuses, -11,3 % pour les pintades et -11,6 % pour les palmipèdes.

Cette diminution importante des tonnages sur le mois de février se répercute sur les volumes produits sur les deux premiers mois de l’année 2025, qui sont globalement en baisse de 0,7 % entre les périodes janvier-février 2024 et janvier-février 2025. L’ensemble des productions est victime de ce repli :

  • Total bovins (-0,5 %), avec -0,3 % en vache laitières et -1,0 % en autres bovins ;
  • Total ovins-caprins (-0,8 %) ;
  • Total porcs (-1,3 %), avec -1,3 % en porcelets, -1,3 % en truies et -1,3 % en porcs pour l’engraissement ;
  • Total volailles (-0,7 %), avec notamment -3,5 % pour les poules pondeuses, -6,9 % pour les pintades et -7,30 % pour les palmipèdes.

Ce recul mensuel des fabrications d’aliments n’est pas visible à l’échelle de la campagne de commercialisation, avec des tonnages globaux qui demeure en hausse de 0,6 % entre les périodes de juillet-février 2023-2024 et 2024-2025. Mis à part le mash (en retrait de 1,2 %), tos les segments de productions sont dans le positif :

  • Total bovins (+1,1 %), avec +0,8 % en vache laitières et +1,8 % en autres bovins ;
  • Total ovins-caprins (+0,3 %) ;
  • Total porcs (+0,1%), avec -0,2 % en porcelets, +0,40 % en truies et +0,1 % en porcs pour l’engraissement ;
  • Total volailles (+0,7 %), avec notamment +3,30 % en poulets, +0,2 % pour les poules pondeuses, -5,8 % pour les dindes, -4,8 % pour les pintades et -1,30 % pour les palmipèdes.

À l’échelle régionale, la totalité des principales zones de production est impactée, avec des baisses de production sur le mois de février comprises entre -1,0 % et -5 % :

  • Bretagne (-5,0 %) ;
  • Centre-Ouest (-4,0 %) ;
  • Grand Est (-1,0%) ;
  • Grand Nord (-4,5 %) ;
  • Sud-Est (-3,6 %) ;
  • Sud-Ouest (-3,4 %).

« La Bretagne, le Nord et le Centre-Ouest affichent des replis marqués, tirés vers le bas notamment par les aliments pour bovins et volailles. À l’inverse, la région Sud-Ouest limite le recul grâce à une légère progression sur certains segments, notamment celui des lapins et du mash. Le Grand Est se distingue également par une baisse modérée avec une dynamique positive sur les aliments pour porcs, malgré de fortes baisses dans d’autres espèces comme les ovins/caprins touchées par la FCO », commente la lettre mensuelle de conjoncture, conjointe à LCA NA et au Snia.

La guerre commerciale entre les Etats-Unis et l’Union européenne pourrait perturber l’approvisionnement des fabricants d’aliments pour animaux européens

La Coopération agricole Nutrition animale (LCA NA) et le Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (Snia) appellent, avec la Fédération européenne des fabricants d’aliments pour animaux (Fefac), « à l’exemption de tous les produits agroalimentaires, y compris les ingrédients essentiels pour l'alimentation animale, des listes tarifaires réciproques des États-Unis et des listes de contre-tarification de l'Union européenne (UE), afin de préserver la sécurité alimentaire mondiale et la résilience de la chaîne de valeur agroalimentaire ». Selon les chiffres diffusés par la Fefac, les États-Unis représentent 44 % des importations de soja de l’UE, soit 6 Mt pour une valeur estimée à 3 Md€, « sans alternative directe équivalente ». En ce qui concerne les exportations américaines d'additifs vers l'UE couvertes par la proposition de la Commission européenne, il faut également souligner « l'importance cruciale des coccidiostatiques, des oligoéléments, du sulfate de lysine ainsi que des probiotiques/prébiotiques ». L’organisation syndicale européenne de la nutrition animale insiste sur le fait que « le report des achats vers d'autres origines pourrait entraîner une hausse des coûts d’approvisionnement de 5 à 10 % à l’échelle mondiale ».

Lire aussi : Alimentation animale : le soja non déforestant "mass balance" en passe de devenir la norme en France

Les plus lus

Alimentation animale : malgré la hausse des fabrications, les capacités d’investissement s’effritent

En dépit d’un contexte économique et sanitaire tendu, les fabrications d’aliments pour animaux se maintiennent. Mais la…

Photo montant quelques graines de tournesol
Récolte 2025 : la déception se confirme sur le tournesol en France

Alors que la récolte de tournesol 2025 touche à sa fin, la déception domine dans les principaux bassins de production dans l’…

graines de soja dans la paume d'une main
Les accords commerciaux sur le soja entre la Chine et les Etats-Unis : faits et chiffres

Depuis le 20 octobre et jusqu’à ce jour, le marché mondial du soja est sous influence de la rencontre entre les président…

Photo en portrait d'Alexandre Everling
Deux nouvelles sociétés de courtage se lancent en céréales et en oléagineux

Après une expérience riche sur le marché des grains, Alexandre Everling s’est lancé en famille dans la création d’…

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : retard des achats face aux incertitudes géopolitiques et à la hausse des prix

Ces dernières semaines enregistrent un raffermissement progressif des cours des engrais, notamment des produits azotés.…

Champ de blé à Mercedes, province de Buenos Aires, Argentine.
Une moisson de blé annoncée exceptionnelle en Argentine

Le volume attendu des moissons de blé à peine engrangées dans les Pampas en Argentine s’annonce au minimum record de 23 Mt,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne