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Mon Berger local, l’application qui met en lien bergers et détenteurs de terrain

L’écopâturage devient plus facilement accessible à tous les éleveurs avec Mon berger local, un site et une application qui veulent mettre en relation les propriétaires de terrain et les éleveurs ovins.

Générer un revenu supplémentaire en proposant ses services d’écopâturage aux entreprises sera désormais possible grâce à Mon Berger Local, application développée par Naturama. L’application met à disposition des éleveurs un outil leur permettant de trouver des clients dans un rayon de 50 kilomètres. Basée à Sainte-Colombe dans le Rhône, l’association d’éducation à l’environnement propose des suivis naturalistes, activités pédagogiques, des gestions de ruches et services écologiques aux collectivités. Forte de 15 ans d’expérience dans l’écopâturage, l’association travaille avec des groupes autoroutiers pour l’entretien de leurs espaces verts. Ainsi, plus de 10 troupeaux totalisant plus de 200 moutons dépriment jardins publics, voiries et autres espaces verts de la région Auvergne-Rhône-Alpes. « Quand on m’a contacté pour une prestation à Marne-la-Vallée, à plus de 500 kilomètres d’ici, j’ai dit non », explique Christophe Darpheuil, directeur de Naturama. Constatant les limites de son activité, il a eu l’idée d’un outil facilitant la mise en relation entre éleveurs locaux et propriétaires de terrain. « L’activité pastorale est en grande difficulté, il faut trouver des solutions complémentaires », appuie-t-il.

L’écopâturage, une opportunité à saisir

La loi du « zéro phyto » oblige les collectivités à repenser l’entretien de leurs espaces publics. Tandis que certaines entreprises se tournent vers des substituts non chimiques, d’autres font le choix de l’écopâturage. Depuis quelques années, cette pratique connaît un développement exponentiel. Selon Entretien, Nature et Territoires, plus de 500 collectivités et organismes privés recourent à cette méthode alternative pour la gestion de leurs espaces paysagers. L’écopâturage est une technique d’entretien des espaces verts (friches, pelouses, parcs…) grâce à l’action des animaux. Absence de nuisances sonores et olfactives, entretien de zones difficiles, biodiversité retrouvée… En plus de sa faible emprunte carbone, l’écopâturage est « un agrément pour les paysages parce que les moutons sont plus agréables que les tondeuses », souligne Christophe Darpheuil. La FNO, partenaire de l’application, soutient la démarche initiée par Naturama. « C’est une possibilité de diversification pour les éleveurs professionnels, à nous de saisir l’opportunité, explique Audrey Desormeaux de la FNO. On le voit avec le secteur des énergies renouvelables qui a explosé. L’écopâturage s’inscrit dans la même lignée et est voué à se développer ».

Le local, maître mot de l’application

À l’heure où certaines entreprises se sont lancées dans le marché foisonnant de l’écopastoralisme, Naturama s’appuie sur une offre et une demande locale. Ainsi, l’application Mon Berger local permet aux propriétaires de parcelles à pâturer (entreprises, particuliers, collectivités…) de trouver un berger géolocalisé à moins de 50 kilomètres. L’application, gratuite au téléchargement, offre une carte succincte qui affiche les parcelles proposées par différents prestataires. Ainsi, si aucune pâture n’est proposée dans la zone où se trouve l’éleveur, il le verra directement sans avoir à souscrire à l’abonnement. À l’inverse, s’il souhaite visualiser le détail, l’éleveur sera redirigé vers une page web où il sera invité à adhérer. Ensuite, l’onglet « entreprises, collectivités et lotissements » renvoie aux différents organismes référencés. Le même principe s’applique pour les entreprises où la rubrique « Trouver un berger » redirige sur Google Maps puis vers les fiches des bergers inscrits. Ainsi, différentes informations renseignées par l’éleveur apparaissent (nom, photos, coordonnées, cheptel total, disponible pour pâturer, ses services proposés…). L’onglet « Races de mouton » enrichit également l’application avec les 22 races les plus adaptées à l’écopâturage actuellement référencées.

Une rémunération juste de l’écopâturage

Les éleveurs et entreprises souhaitant bénéficier du service souscrivent à un abonnement de 60 euros par an. Pour les entreprises, le prix de l’abonnement est fixé en fonction du nombre de parcelles, indépendamment de la taille de celles-ci. Un guide des bonnes pratiques, destiné aux deux parties et disponible sur la page d’accueil, recommande cependant une surface minimale de deux hectares. Cette rubrique recense aussi de nombreux conseils et informations concernant la réglementation sanitaire, la sécurité ou l’équipement. Ainsi, si le prestataire possède une seule parcelle, il pourra souscrire à l’adhésion « luzerne », à 100 euros. De deux à cinq parcelles, c’est l’adhésion « trèfle » à laquelle il faudra souscrire pour 120 euros par an. Enfin, la formule « lotus », proposée aux détenteurs de plus de cinq parcelles s’élève à 500 euros par an. Le tarif des abonnements sert au bon fonctionnement de l’application et à la mise en place d’un standard téléphonique. Le prix payé par l’éleveur est rapidement amorti, « la rémunération moyenne d’un contrat est de 2 000 à 3 000 euros », indique Christophe Darpheuil.

Une rémunération moyenne de 2000 à 3 000 euros

C’est l’éleveur qui fixe le prix de la prestation en fonction de ses contraintes (éloignements, nombre de parcs et d’animaux…). Afin d’accompagner les éleveurs, un contrat type, adaptable en fonction de l’offre du prestataire, est mis à disposition de l’éleveur et de l’entreprise. Il pourra servir de base de contractualisation mais reste facultatif si les éleveurs souhaitent fonctionner autrement. Pour alimenter l’application, une base de données initiale (races utilisées par Naturama, bonnes pratiques etc..) est fournie par l’association. Plus de 100 éleveurs ainsi que de nombreuses entreprises partenaires sont déjà répertoriés.

Des formations pour sensibiliser les éleveurs

Le site et l’application, censés être présentés à l’occasion du Sommet de l’élevage, sont disponibles depuis fin octobre. Afin de diffuser l’outil à l’échelle nationale, des formations en partenariat avec les chambres d’agriculture régionales seront proposées. Ces formations permettront de faciliter la prise en main de l’outil par les éleveurs et les sensibiliser à cette pratique, inégalement développée sur le territoire. La Fédération nationale ovine a aussi organisé un webinaire destiné aux syndicats ovins départementaux et régionaux début décembre. En Dordogne, Herbi’Link, outil piloté par la Chambre d’agriculture, a tenté une approche différente, impliquant uniquement les acteurs du monde agricole. Le projet s’inscrit dans le cadre d’études sur les diverses formes de pâturage ovin (surfaces additionnelles, couverts végétaux, pastoralisme…). De son côté, Naturama réfléchit déjà à une version améliorée où l’application serait étendue à tous les acteurs de la profession. En mettant en lien ces divers acteurs, toujours selon une dynamique locale, la plateforme constituerait, à terme, un véritable réseau d’interconnexion de la filière ovine…

Côté Web

Mon Berger local

Application développée par Naturama pour mettre en relation grâce, à un système de géolocalisation, des propriétaires de surfaces avec des éleveurs pour entretenir ces surfaces par écopâturage.

Téléchargeable via le site monbergerlocal.fr

Dans le Gard, qui veut mon herbe ?

La chambre d’agriculture du Gard propose un répertoire recensant les pâturages dans la région des Costières. En remplissant un questionnaire disponible sur le site de la chambre, l’éleveur figure sur le répertoire et sera ainsi visible par les agriculteurs souhaitant faire pâturer leurs terres. Ces derniers pourront alors trouver des éleveurs partenaires dans leur commune. « Qui veut mon herbe ? », opération soutenue par l’agence de l’Eau, favorise les liens au sein du monde agricole, en mettant en relation éleveurs et agriculteurs locaux.

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