Aller au contenu principal

Moisson 2025 : l'espoir renaît pour les cultures d'hiver malgré des contrastes régionaux

Des moissons d’orges qui démarrent, suivies dans une quinzaine de jours par la récolte des blés, des colzas prometteurs, mais une hétérogénéité marquée : le potentiel des grandes cultures reste suspendu aux caprices du ciel.

Champ de blé tendre.
Dans le Bassin parisien, l'état des blés est en nette amélioration grâce aux conditions météo humides de mai et début juin.
© Didgeman

Les premiers retours des cultures d'hiver se veulent assez rassurants. Après un automne compliqué car pluvieux et un printemps sec, la campagne 2025 pourrait bien réserver quelques bonnes surprises. Tour d’horizon d’un paysage agricole contrasté, à l’heure où les moissonneuses entrent en scène.

Lire aussi : Moisson 2025 : c’est parti pour la nouvelle récolte des céréales !

Blé : des signes encourageants sous surveillance

Dans l’Eure et les Yvelines, Gaetan Synaeve, responsable filières du secteur chez Sevépi, observe un état des blés en nette amélioration grâce aux conditions météo de mai et début juin : « Le potentiel est moyen à bon selon les réserves utiles des sols. Les limons profonds s’en sortent bien, les terres légères plus difficilement. » Les maladies sont peu présentes, les adventices également en recul par rapport à l’an dernier, mais quelques orages récents ont laissé des traces localement.

Les fortes chaleurs attendues risquent de pénaliser le poids de mille grains.

Même prudence du côté de Valfrance, en Seine-et-Marne et dans le sud de l’Oise, où Hugues Desmet, responsable collecte, signale une bonne fertilité des épis de blé malgré des densités moindres : « Le risque, ce sont les fortes chaleurs attendues. Elles pourraient pénaliser le poids de mille grains (PMG). »

En Champagne, Jérémy Jacquet, de Néograin, se montre plus optimiste : « Les blés présentent un très bon état sanitaire, et la fertilité est au rendez-vous. Si le PMG suit, on devrait dépasser la moyenne. » Il s’interroge toutefois sur l’efficience des apports d’azote, dans un contexte de pluviométrie très faible depuis février.

La teneur en protéine n'est pas un sujet de préoccupation.

Plus au Sud, Benjamin Broyet, directeur du pôle agricole de Dijon Céréales, confirme une dynamique favorable : « Tout est en place pour une belle récolte, dans les petites comme dans les grosses terres. Pas d’alerte sur les poids spécifiques (PS) ni sur les protéines. On pourrait dépasser la moyenne quinquennale. » Le contraste est net avec l’année précédente, marquée par des alertes sanitaires plus nombreuses.

Le potentiel de récolte pourrait être pénalisé par le manque d'eau.

En Bretagne, Philippe Lecuyer, responsable agronomique chez Eureden, tempère l’enthousiasme. « Le potentiel est bon pour le blé, mais la pluviométrie, qui a été très variable selon les zones, pourrait faire perdre quelques quintaux avec le temps chaud annoncé. » La semaine à venir sera déterminante insiste-t-il soulignant une densité d’épis et une fertilité correcte. Pour l’orge, le potentiel serait là et le coup de chaud « ne devrait pas avoir d’impact ». Quant au colza, « ils sont beaux, mais le cycle semble se terminer un peu vite. Le PMG est encore incertain, on ne saura vraiment qu’au pont bascule. »

Lire aussi : Moisson 2025 : quels impacts du pic de chaleur actuel sur les céréales à paille ?

Orge : une faible pression maladies

Sur les orges d’hiver, la moisson est imminente, voire déjà entamée dans les secteurs précoces. Les coopératives notent une faible pression de maladies et un potentiel globalement dans la moyenne, avec une hétérogénéité selon les types de sols et les dates de semis. « Moins bons qu’espéré, mais mieux que redouté », résume un technicien. Les PS semblent bons, et les premiers résultats de calibrage s’annoncent globalement satisfaisants.

Colza et pois : bonne implantation et floraison abondante

Côté colza, tous les voyants sont au vert. Implantation réussie, floraison abondante, faible pression maladie ou ravageurs : les espoirs sont élevés, notamment en Champagne, Bourgogne et Bretagne. « La végétation est flatteuse, le nombre de siliques également », note Frédéric Wiart, responsable collecte chez Vivescia. Le PMG, encore incertain, sera déterminant.

Quant aux pois d’hiver, là encore, les retours sont plutôt positifs. La floraison a été longue et les cultures s’avèrent globalement saines. Mais la place de cette légumineuse reste modeste dans les assolements.

Les marchés céréaliers restent fébriles et les producteurs guettent le ciel et le calendrier. Rien n’est joué tant que les récoltes ne sont pas rentrées, rappellent les observateurs.

Lire aussi : Orge 2025-2026 : Agreste annonce des surfaces en baisse malgré des conditions de semis favorables au printemps

Les plus lus

Prix du soja sur le CBOT depuis le début de l'année 2025.
Le marché du soja au cœur de la tourmente en cette année 2025

Le Cyclope 2025 a été présenté à la presse, le 13 mai. Ce rapport annuel sur les grands marchés mondiaux des produits de base…

Image d'un chargement de blé sur un cargo dans un port maritime.
Marché céréalier : l'Égypte s'intéresse au blé français, qu'en est-il de la Chine ?

 À l’issue de son conseil spécialisé mensuel, FranceAgriMer a présenté le 14 mai à la presse, la situation des marchés…

Les présidents de la Fefac (Pedro Cordero), à gauche, et d’Assalzoo (association de référence de l’industrie italienne de l’alimentation animale), Silvio Ferrai, à droite.
Nutrition animale européenne : la Fefac inquiète face à l'application du règlement sur la non déforestation importée

Si les experts de la Fédération européenne des fabricants d'aliments composés (Fefac) estiment que l’année 2025 sera assez…

Carte de la mer Noire avec sac de blé et un drapeau des États-Unis
L’Europe et la mer Noire attirent la convoitise des acteurs états-uniens des marchés agricoles

Le marché à terme états-unien Chicago Mercantile Exchange (CME) a lancé un nouveau contrat blé pour la zone mer…

Graphique des indices de prix de farine par utilisation et du blé spot Matif.
Meunerie française : des prix de farine qui suivent la tendance baissière des cours du blé tendre depuis 2023

L’Association nationale de la meunerie française (ANMF) a publié ses chiffres clef pour l’année 2024. Une année en demi-teinte…

<em class="placeholder">granulé d&#039;engrais blancs</em>
Marché des engrais : l’évolution des prix demeure incertaine face aux perturbations géopolitiques et économiques

Dans un contexte de baisse des cours du pétrole, du gaz naturel et de l’ammoniac, mais aussi de net recul du prix du blé, le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne