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Choisir un semoir à dents adapté à vos conditions

Des conditions sèches ou humides, avec peu ou beaucoup de résidus en surface, influencent la dépose de la graine dans le sillon créé par une dent. Malgré ses atouts, le semoir à dents « passe-partout » n’existe pas.

Réduction du travail du sol, couverture permanente de celui-ci, diversification des cultures… les semoirs à dents trouvent leurs adeptes par leur capacité à implanter des couverts et des cultures principales tout en minimisant le travail du sol. De plus, sur certains, plusieurs trémies permettent de semer différentes graines, en combinant ou non la fertilisation localisée. Contrairement aux semoirs à disques, les dents pénètrent plus naturellement le sol avec une pression moindre par élément, demandant peu de puissance. Celles-ci suppriment le phénomène d’hairpinning, c’est-à-dire la diminution du pourcentage de levée causée par la présence de résidus au fond du sillon ne favorisant pas le contact terre-graine.

Miser sur la simplicité de construction

S’équiper d’un nouveau semoir ou le renouveler ne rime pas forcément avec un gros investissement. Chez plusieurs constructeurs comme Guilbart, Agrisem ou Kverneland, les dents en queue-de-cochon ou à lames de ressort équipent les semoirs d’entrée de gamme de construction simple, fabriqués généralement sur la base d’un déchaumeur. Ces appareils offrent un bon compromis entre débit de chantier et qualité de semis par l’effet vibrant des dents créant de la terre fine. Grâce à un dégagement sous châssis de 60 centimètres minimum, une bonne répartition des éléments semeurs sur 4 à 5 rangées et un poids léger, ces semoirs peuvent évoluer jusqu’à une vitesse de 10 à 15 km/h selon les conditions, sans oublier que plus on avance vite, plus on favorise la levée d’adventices par un brassage de terre important. Certains semoirs se montrent polyvalents puisque le châssis peut être dissocié de la trémie, améliorant la répartition des charges dans des conditions difficiles. Duro par exemple, propose une trémie frontale et un châssis à dents pour les semis en conditions sèches sur paille et un châssis à disques inclinés poussés pour passer dans des couverts vivants. Lorsque le sol n’est pas travaillé, comme après moisson, la gestion des résidus est importante avant les semis d’automne, précise Florian Barrault, chef produit semoir chez Agrisem. « Les pailles offrent un abri pour les limaces si elles sont mal réparties, il y a une forte demande d’azote par zone pour les dégrader. C’est pourquoi nous conseillons un passage de herse à paille pour assurer une bonne levée lors des semis. »

Des semoirs conséquents mais peu tirants

Pour semer dans des volumes de résidus plus importants, des organes de semis plus lourds équipés de dents fines forment un sillon de qualité en brassant peu de terre. Par exemple, le semoir Primera d’Amazone est équipé d’une dent rigide exerçant sur le sol une pression de 80 kg permettant une pénétration naturelle dans le sol. D’autres constructeurs, comme Horsch et son semoir sprinter proposent différents socs de dents (Duett, DutchOpener…) pour travailler plus ou moins en largeur la ligne de semis. Selon les constructeurs, des puissances de 130 à 150 chevaux suffisent pour tracter un semoir de 4 à 4,5 mètres. La configuration de la trémie joue aussi sur le poids de l’outil. Semer sur un sol non travaillé s’accompagne d’un réchauffement moins rapide de celui-ci. Une trémie double cuves rajoutant environ 500 à 800 kg selon les constructeurs, est ainsi conseillée pour amener de l’engrais nécessaire au bon démarrage des cultures.

La combinaison des disques et des dents

Les semoirs à dents trouvent leurs limites dans les couverts végétaux comptant des espèces rampantes. Selon Olivier Groué d’Amazone, « la plupart des couverts végétaux intègrent une légumineuse dans le mélange. Des espèces, telles que la vesce ou les pois, provoquent un phénomène de bourrage, même avec un couvert mesurant 30 centimètres de haut. Il faut alors privilégier des espèces à tiges droites, telles que la féverole. » Le tableau 1 illustre cette situation en prenant en compte le comportement du semoir et la qualité des levées. Afin de passer plus facilement dans les couverts denses avec différentes espèces rampantes, la solution est de combiner un disque qui ouvre le sillon et coupe la végétation, suivi d’une dent dégageant le reste des résidus et créant un environnement de germination optimal. Par exemple, Techmagri et son semoir T Sem Contour, propose d’associer un disque lisse, crénelé ou semi-crénelé (en fonction des résidus), puis un coutre en T inversé indépendant, qui suit le sol grâce à une roue de jauge positionnée derrière. Cette combinaison est proposée chez Simtech mais avec des dents en queue-de-cochon qui suivent le sol grâce à un rouleau de rappui. Autre configuration chez Novag, l’élément semeur dispose d’un disque droit associé à une dent à ailette formant un T inversé, permettant la dépose de la graine et de fertilisant.

Focalisation sur la bande de semis

Reprenant le concept du strip-till, Claydon adopte, sur son semoir Hybrid, une dent droite fissuratrice de 25 mm de large équipée d’une descente pour l’engrais ou la semence, suivie d’une dent semeuse à patte d’oie de 7 à 18 cm de large (kit de dents interchangeables). Pour passer dans des couverts vivants, le constructeur commercialise un kit de disques remplaçant les dents fissuratrices et deux dents fines au lieu des pattes d’oie. « Avant tout investissement, il faut réfléchir à sa rotation, puis choisir son semoir en fonction des résidus qui seront présents au semis », indique Jordan Pirot de Claydon France. Distribué par Green Power France, le Pro-Til version Xzact du fabricant anglais Mzuri renforce l’offre en semoirs strip-till avec son système Precision Planting. Derrière les dents fissuratrices, chaque élément semeur embarque une distribution monograine amovible, permettant une dépose régulière des graines, telles que du maïs ou du colza, sur des écartements de 33 ou 66 cm.

 

 

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Témoignage de Rémi Vidal

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