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« Les AOP laitières demandent à pouvoir s’adapter »

Le changement climatique impose des adaptations rapides aux appellations d’origine protégées (AOP). À l’occasion de l’assemblée générale du Cnaol, fin septembre à Laguiole, Hubert Dubien, son président, a fait le point sur leurs nécessaires évolutions.

Hubert Dubien, président du Cnaol
Hubert Dubien, président du Cnaol. « Nous sollicitons aussi le soutien du ministère de l'Agriculture pour un plan de communication fort sur le sigle AOP. »
© Cnaol

Comment les AOP laitières peuvent-elles être plus flexibles face au changement climatique ?

Hubert Dubien - « Nous demandons à l’Inao que les cahiers des charges puissent intégrer des plages de valeurs, pour être plus efficace face aux aléas climatiques. Par exemple, pour le nombre de jours minimum de pâturage, au lieu de mettre un chiffre, mettre une plage de jours minimum. Cela éviterait de demander des modifications temporaires de cahier des charges, qui mobilisent du temps et de l’énergie aux ODG(1) et à l’Inao, pour finalement ne servir parfois qu’à un ou deux producteurs. »

Le cadre réglementaire des AOP doit-il encore évoluer ?

H. D. - « Si certains critères visant à répondre aux attentes sociétales ne peuvent pas entrer dans les cahiers des charges pour des raisons juridiques, nous demandons une reconnaissance de conventions ou de chartes qui les porteraient.

Nous demandons aussi la dématérialisation des contrôles, pour pouvoir réaliser plus de contrôles mais moins coûteux. Enfin, nous sollicitons la mise en place de dispositifs d’évaluation des innovations (DEI) pour que nous puissions tester de nouvelles plantes et pratiques pour nous adapter au changement climatique. »

Vous avez demandé au ministère de l’Agriculture un soutien envers les petits ODG(1). Pourquoi ?

H. D. - « Nous voulons que les coûts de certification soient équitables. Or les écarts entre AOP laitières se sont accrus avec l’inflation : de 5 à 310 euros la tonne. Les AOP réalisant de faibles volumes et avec de nombreux fermiers sont les plus touchées. Sans un soutien du ministère de l’Agriculture, nous pensons qu’il y a un risque majeur que ces filières se détournent de l’AOP, malgré leur création de valeur. »
(1) Organisme de défense et de contrôle.

Les ventes 2023 de produits laitiers AOP se maintiennent

« Il y a une diminution des ventes en grande distribution sur le premier semestre 2023 pour certaines AOP », observe Hubert Dubien. Globalement, la baisse des tonnages est compensée par la hausse des prix de vente.

« Par ailleurs, les derniers retours des appellations sont plutôt positifs, et les fêtes de fromages ont très bien fonctionné ». Dans les zones touristiques, les ventes ont même progressé pour certains fromages d’Auvergne et des Alpes.

Le Cnaol reste toutefois vigilant : « Il nous a été signalé des fermetures de rayons à la coupe en grande distribution. Or ces rayons sont alimentés en grande partie par les AOP et IGP. Un rayon libre-service ne valorisera jamais autant les AOP et IGP qu’un rayon à la coupe. »

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