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Retour de la tourmente pour le lait de consommation

La MUH casse à nouveau les prix. La coopérative allemande a accepté une baisse de ses tarifs de vente à la grande distribution en Allemagne, à l’automne dernier et en mai dernier(1). On peut trouver aujourd’hui chez Aldi une brique de lait demi-écrémé, avec bouchon à vis, à 0,45 euro le litre !


En France, les transformateurs ont dû aussi concéder des baisses de tarif à la grande distribution. Ils sont à nouveau confrontés à la concurrence du lait allemand. Et des excédents de lait pèsent sur la filière. En avril-mai, le lait spot est descendu à 180 euros pour 1000 litres. De quoi durement concurrencer des transformateurs qui ont payé leur collecte propre à 300-320 euros.


Les opérateurs fortement impliqués dans le lait de consommation, comme Coralis, la Laiterie Saint Denis de l’Hôtel… souffrent de cette situation. Les conséquences pour les éleveurs laitiers peuvent être des baisses du prix du lait plus marquées que dans d’autres laiteries. Coralis a annoncé aux éleveurs un prix de base de 280 euros/1000 l en juin. "Le problème, c'est qu'on ne sait pas pendant combien de temps ce décrochage va durer", s'inquiète un éleveur.


La Laiterie Saint Denis de l’Hôtel ne parvient plus à tenir le prix du lait issu des indicateurs Cniel. « Nous appliquons une flexibilité à neuf tranches (-4,77 euros sur le mois de juin), car nous sommes en ce moment dans une situation comparable à celle d’entreprises positionnées sur les produits industriels. Nous l’appliquerons tant que la crise du lait de consommation perdurera. Nous comparerons toutefois notre prix avec nos concurrents et ajusterons si nécessaire le prix payé à la hausse comme à la baisse », décrit Philippe Leseure, responsable des filières agricoles de LSDH. « Contrairement aux autres campagnes, nous n’accorderons pas d’allocations provisoires pour celle en cours. Il faut que le marché s’épure. »


La fusion Arla et la MUH salvatrice?


Le projet de fusion entre la coopérative dano-suédoise Arla foods et la MUH est vue d’un bon oeil par la filière française. « Si le projet aboutit (en attente du feu vert des coopérateurs de la MUH et de l’autorité de la concurrence), les éleveurs de la MUH toucheront le même prix que les coopérateurs Arla, car ils deviendront des coopérateurs à part entière. Arla veut conquérir le marché allemand avec cette fusion. Elle aura un poids de négociation plus important face à la grande distribution, et devrait donc pouvoir mieux défendre ses tarifs. Enfin, s’il y a des excédents de lait à la MUH, Arla pourra les réaffecter à d’autres marchés. Ainsi, les difficultés sur le lait de consommation ne devraient pas durer trop longtemps », analyse Gérard Calbrix, d’Atla.

(1) Les contrats lait de consommation se font sur des durées de six mois.

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