Aller au contenu principal

Réduisez-vous la production laitière sur votre élevage ?

Alors que la filière incite les éleveurs laitiers à limiter la production et que plusieurs laiteries demandent à leurs producteurs de réduire sérieusement la voilure, chacun s’interroge. Selon les situations individuelles et le type de système, cette mesure n’est pas forcément simple à mettre en place.

 

Dominique Hirtzberger, éleveur en Meurthe-et-Moselle

NON

 
Dominique Hirtzberger, éleveur en Meurthe-et-Moselle. © E. Bignon
Je viens d’investir dans un deuxième robot de traite, je suis en pleine phase d’augmentation de la production, je ne réduirai les volumes que par obligation. Pour l’heure, nous n’avons reçu aucune consigne particulière de notre laiterie. Tant que nous n’avons pas de message clair, nous continuons à produire normalement. Nous livrons à Lactalis par l’intermédiaire d’une petite coopérative locale. Sur la dernière campagne, nous avons livré environ 780 000 litres. L’objectif est de monter à 930 000 litres en deux ans avec 100 vaches traites. L’objectif vient d’être atteint en termes d’effectif. Je n’avais jamais produit autant de lait que le mois dernier. J’ai vingt vaches de plus que l’an dernier à la même période. Même si j’ai opté pour une stalle d’occasion, l’investissement est là et les échéances bancaires tombent… C’est délicat de réduire la production dans ce contexte.

 

Stéphane Gaudicheau, éleveur dans le Morbihan

OUI

Nous sommes en bio avec une soixantaine de vaches conduites au pâturage quasiment toute l’année. Ce n’est pas facile de freiner les vaches en pleine période de pousse de l’herbe ! Mais on n’a pas le choix. On a déjà vu en 2009 les conséquences d’une surproduction sur le prix du lait… Sodiaal nous demande de faire un effort. On anticipe des tarissements d’un mois, on a réformé 4 ou 5 vaches qu’on hésitait à garder, et à partir de mi-mai, on sait que l’herbe va commencer à devenir plus dure et que la production va diminuer. On table sur une réduction de 5 à 10 % de mai jusqu’à la fin de l’été. On a envie de contribuer à l’effort collectif. Sans quoi, on va droit dans le mur. C’est plus confortable pour nous car nous n’avons pas d’investissement bâtiment ni agrandissement à rembourser. Je comprends que d’autres exploitants aient davantage de pression. C’est à chaque producteur individuellement d’évaluer ses marges de manœuvre pour actionner des leviers qui permettront de maintenir au mieux la marge de son exploitation.

 

 

 

Flavien Froger, éleveur dans la Sarthe

OUI MAIS...

 
Flavien Froger, éleveur dans la Sarthe. © DR
J’espère que la solidarité va être de mise entre transformateurs et producteurs, et que les efforts seront bien partagés entre l’amont et l’aval. Je comprends que la situation puisse être difficile en termes de débouchés pour les entreprises, mais il n’y aurait rien de pire que de profiter d’un tel contexte pour baisser les prix à la production par opportunisme. Savencia nous incite à moins livrer ce printemps avec « un malus saisonnalité » de 20 €/1 000 l en avril et mai, puis 10 €/1 000 l en juin. Et mettra en place une incitation financière positive, pondérée des volumes, au second semestre. Mais quel sera le prix de base ? Je reste dubitatif pour l’instant. Espérons que l’on ne va pas encore servir de variable d’ajustement… Sur l’élevage, on a anticipé quelques tarissements et baissé le concentré de production de 1 à 2 kg/VL. Je ne réduirai guère plus. Nous sommes en système intensif avec des hautes productrices. Avant que la production ne diminue significativement, ce sont l’état corporel et la repro qui vont en pâtir. Ces dernières semaines, on est passés de 31 l à 28,5 l/VL en moyenne.

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Le vétérinaire et l&#039;éleveur lors d&#039;un suivi reproduction du troupeau</em>
« Le suivi repro avec le vétérinaire est une porte d’entrée pour gérer la santé du troupeau »
Thierry et Claudine Jaguelin, éleveurs en Mayenne, sont engagés avec leur vétérinaire dans un suivi repro avec un forfait aux 1…
<em class="placeholder">jeunes semis de luzerne</em>
Luzerne : sept erreurs à éviter au semis

La luzerne est une culture fourragère exigeante qui réclame de la rigueur et une certaine technicité pour bien démarrer. Tour…

Hugo Barraillé et Florian Gibaud, deux éleveurs assis devant des bottes de paille
Installation : « J’ai trouvé mon associé grâce à la page Facebook des producteurs de lait »

Florian Gibaud du Gaec à l’étable du Mézenc en Haute-Loire a recherché avec méthode un associé pour remplacer son père. Il…

<em class="placeholder">robot d&#039;alimentation GEA dans la cuisine</em>
Votre production laitière a-t-elle augmenté suite à l'installation d'un robot d’alimentation ?

L’installation d’un robot d’alimentation s’est-elle traduite par une hausse de l'ingestion et de la production laitière chez…

<em class="placeholder">courbe de l&#039;évolution du prix 12 mois glissants du lait bio en France, en Allemagne et en Autriche</em>
Prix du lait bio : pourquoi l'Allemagne fait mieux que la France ? 

Les transformateurs laitiers payent mieux les éleveurs bio en Allemagne qu'en France. En magasin, le prix d'un litre de lait…

<em class="placeholder">pièces de monnaie et billets</em>
Prix du lait 2025 : Sodiaal annonce un objectif de 470 €/1000 l en conventionnel et de 520 euros en bio, après un bon résultat 2024

Après de bons résultats pour l’année 2024 et un prix du lait payé à 492 euros les 1000 litres toutes primes et ristournes…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière