Christian Huyghe : "Pour réduire les phytos de 50 %, il faudra de nouvelles filières de valorisation "

Il faut que tout bouge en même temps et en cohérence : l'agriculture, l'agroalimentaire, la distribution. Et le consommateur devra contribuer à ces évolutions. Le bio est une piste intéressante qui va se développer car les consommateurs rémunèrent ces systèmes. Les consommateurs sont aussi prêts à payer pour des produits issus de filières courtes. L'agriculture et l'agroalimentaire vivent une rupture forte de leur modèle, de même puissance que celle qu'elles ont vécu dans les années 1950 pour produire plus et bon marché. La transition vers la réduction des pesticides et des résidus doit s'inscrire dans un mouvement majeur. "

En élevage bovin lait, l'augmentation des surfaces en herbe est très logiquement un puissant levier pour baisser les IFT. Les modèles d'élevage plus autonomes avec plus de prairies, et en bio, s'accompagnent d'une baisse de la production laitière par unité de surface et par animal. Ils seront généralisables en France si le marché rémunère suffisamment bien la filière laitière et l'éleveur. "

Un champs de recherche s'ouvre avec la découverte du microbiote des plantes (ensemble des microorganismes vivant sur et dans la plante). Il existe des synergies entre les microorganismes du sol et de la plante, et la plante elle-même. La recherche analyse les moyens d'utiliser ces écosystèmes pour renforcer et protéger les plantes. Elle se poursuit sur de nouvelles variétés résistantes, et des associations de plantes. Il y aura encore de l'innovation dans le matériel agricole : scalpteur, rouleau faca, semoir de mélanges dans des couverts, désherbeur mécanique de précision, système de tri des semences pour faire ses mélanges fermiers... "