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Elevage bovin
Pour économiser les fourrages conservés, profitez au maximum du pâturage d´automne

Le pâturage d´automne peut être une ressource de bonne valeur alimentaire pour nourrir les vaches laitières.


A la mi-septembre, la pluie a fait espérer aux éleveurs que l´herbe reverdirait et qu´ils pourraient faire pâturer à l´automne. « A l´automne, l´herbe peut repartir rapidement parce que la terre est encore chaude et qu´il y a minéralisation. Cette année, le sol ayant été inactif pendant l´été, on peut s´attendre à une bonne reprise de l´herbe, avec une herbe plus fournie et plus riche que les automnes habituels », estime Gérard Corrot, de l´Institut de l´élevage.
Par contre, sur les prairies fortement dégradées, où de la végétation est morte, il est conseillé de sursemer la prairie, de la retourner, ou bien de la laisser se reconstituer toute seule. En Haute-Loire, « des prairies ont un peu reverdi, mais pas suffisament pour être données en pâturage aux vaches laitières. Cette herbe est valorisée par les génisses et les vaches taries », témoigne Daniel Tessier, de la Chambre d´agriculture de Haute-Loire.

Complémenter l´herbe pâturée
« Si l´herbe est feuillue, il faut en profiter au maximum. La valeur alimentaire est bonne, bien qu´inférieure à une herbe de printemps, et son utilisation permet à l´éleveur d´économiser des fourrages conservés et de réduire le coût alimentaire », souligne Jean-Claude Huchon, de la Chambre d´agriculture de Loire-Atlantique. Pour un ray-grass anglais, on peut compter sur 0,91 UFL, 127 g de PDIN et 101 g de PDIE. Une association avec trèfle blanc apporte 0,94 UFL, 143 g de PDIN et 106 g de PDIE. Les vaches laitières, même hautes productrices, peuvent donc pâturer à l´automne. « Je connais un élevage dont le niveau d´étable est à 9 500 kg de lait par vache, où le pâturage court jusqu´en décembre, avec 50 % d´herbe dans la ration », illustre Jean-Claude Huchon.
En année normale en Bretagne, avec plus de 35 ares par vache, l´herbe pâturée peut constituer l´essentiel de la ration, avec moins de 5 kg de MS de maïs/jour et aucun correcteur azoté. On peut obtenir 30 kg de lait/jour en début de lactation avec 3 à 6 kg d´herbe pâturée, 9 à 12 kg d´ensilage de maïs, et 4 kg de concentré par jour (résultats d´études menées en Bretagne depuis 1992).

Mais cet automne, avec de moins bonnes prairies et des maïs à faible teneur en amidon, les valeurs énergétiques et le niveau d´ingestion seront inférieurs. Il faudra complémenter davantage en concentré ou accepter de produire moins de lait.
©B. Compagnon


©B. Compagnon

Attention à la transition
« L´objectif est que l´herbe soit rasée, sans qu´il y ait surpâturage, pour que la prairie puisse bien repartir au printemps suivant », précise Gérard Corrot. Dans une prairie qui n´est pas consommée en totalité, il y a du refus, de l´herbe qui sèche, un manque de lumière qui nuit au trèfle et au tallage des graminées.
« Pour exploiter la prairie sans la gaspiller, on peut faire pâturer au fil, sauf s´il y a des problèmes de portance. D´autre part, quand la prairie reverdit, il ne faut pas mettre les animaux tout de suite en pâture, mais attendre l´explosion de la pousse », conseille Gérard Corrot.

« Cet automne, je pense qu´il faudra surtout être vigilant au passage d´un régime sec à un régime d´herbe verte. Il faudra donc prévoir une transition alimentaire, comme au printemps », préconise t-il. Selon le technicien, le risque de météorisation ne devrait pas être très présent. « A l´automne, ce sont surtout les graminées qui repoussent, les légumineuses ayant du mal à se faire une place à cette époque de l´année. S´il y a trop de trèfle, il faut faire d´autant plus attention que le régime était sec. Il convient alors de rationner le pâturage et d´apporter du fourrage sec en quantité suffisante pour réduire le risque de météorisation ».
Jean-Claude Huchon conclut : « Dans ce cas, les vaches ne doivent pas arriver à la pâture le ventre vide ».

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