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Les marchés encore plombés ce printemps

En Europe, le prix du lait est soit stabilisé soit en léger reflux ce printemps. Les stocks de poudres pèsent sur les marchés.

Seule une franche et durable reprise de la demande mondiale en protéines laitières pourra redresser significativement les cours de la poudre, et permettre une hausse nette de la valorisation du lait.
© J. Chabanne

Le prix du lait français de base oscille entre 290 et 320 euros pour 1 000 litres sur le premier semestre 2017. Le prix B baisse depuis février et atteint 275 euros en mai pour Danone et Sodiaal, reflet de la dégradation des cours de la poudre de lait écrémé. L’observatoire des prix européens de la Commission européenne montre un prix français dans la moyenne européenne depuis le début de l’année, et au coude à coude avec le prix allemand depuis fin 2016. Pour l’ensemble de l’année 2017, quelques industriels français évoquent un prix de base autour de 310 €/1 000 l.

Sur les marchés, le beurre est toujours cher mais rare, et le cours de la poudre de lactosérum se tient bien grâce à une demande dynamique, indique l’Institut de l’élevage. Malheureusement, le marché des poudres de lait est toujours morose.

Un déstockage des poudres peut-être pour le second semestre

La cotation de la poudre de lait écrémé est certes remontée timidement début mai, "ce qui s’explique par une collecte européenne inférieure aux attentes, particulièrement en Allemagne et en France, et par une reprise de la demande mondiale", indique Gérard Calbrix, économiste à Atla, l’association des transformateurs laitiers français. Mais les stocks publics (intervention) sont importants, à plus de 356 000 tonnes en avril. Si le prix de la poudre de lait écrémé poursuit sa remontée, les mises à l’intervention s’arrêteront, et la Commission européenne pourra peut-être remettre des stocks sur le marché au second semestre par la procédure d’appels d’offres. "Les programmes ciblés de remise sur le marché (pour l’alimentation animale par exemple) posent problème car ils risquent de déplacer des marchés solvables existants au profit de poudre subventionnée", expose Gérard Calbrix pour expliquer pourquoi la Commission n’a pas proposé cette solution pour déstocker.

Une collecte européenne fragile

Le redressement des marchés peut se poursuivre ; malheureusement en lien avec la fragilité de la collecte européenne. "Si le climat sec et froid est largement responsable, il y a aussi des producteurs qui continuent d’abandonner le lait en Allemagne, en France et ailleurs, parce que le prix du lait est insuffisant pour récupérer des pertes subies depuis deux ans", développe Gérard Calbrix. La collecte est notamment en repli en Allemagne (- 4 % de collecte sur avril), en France (- 2 % en avril, - 4 % début mai), au Danemark (- 3 % sur le 1er trimestre, environ - 5 % en avril). Les Pays-Bas amorcent un repli de leur collecte (- 0,4 %), en lien avec leur programme d’abattage de vaches laitières pour respecter le plan de réduction des émissions de phosphate. Seuls deux pays augmentent significativement leur production : la Pologne et l’Irlande. En cumulé, la collecte européenne est près de son niveau de 2016.

La collecte cumulée des cinq principaux exportateurs mondiaux (Argentine, Australie, Nouvelle-Zélande, USA, UE) est repassée au-dessus de son niveau de mars 2016, et elle devrait progresser encore dans les mois qui viennent, estime l’Institut de l’élevage.

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