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"Happy certifie les éleveurs heureux"

Des vaches, mais aussi des éleveurs et des vétérinaires heureux. Happy est une certification sur le bien-être au sens large.

C'est bien d'avoir un label qui montre qu'il y a de bonnes pratiques d'élevage. C'est une réponse à toutes les critiques du moment sur le bien-être animal", témoigne Emmanuel Pourchet, éleveur Happy depuis novembre 2017, dans le Doubs. La reconnaissance du professionnalisme des éleveurs est un des objectifs de la démarche Happy, lancée en 2016 par l'entreprise Obione(1). L'autre objectif est que l'expérience des Happy bénéficie aux autres éleveurs.

Pendant deux ans, une ingénieure et un vétérinaire formés au confort, au bien-être et à la démarche de la société Obione ont visité des centaines de fermes et ont passé au crible l'état et le comportement des animaux, l'ambiance et le confort des bâtiments, les compétences et le niveau de satisfaction des éleveurs. "Aujourd'hui, le réseau compte 15 vétérinaires Happy et environ 120 élevages bovins laitiers et allaitants Happy. Des formations de vétérinaires et des audits d'élevages sont en cours. Pour fin 2019, nous pensons pouvoir compter 50 vétérinaires et 600 élevages bovins", estime Lionel Reisdorffer, docteur vétérinaire et dirigeant d'Obione. 

170 critères par élevage

L'audit dure trois heures. "C'est un vétérinaire autre que le nôtre qui vient. Il y a beaucoup de critères (170 pour un élevage donné), vraiment stricts. J'ai été surpris d'apprendre que des éleveurs que je connais n'avait pas obtenu la certification. Il ne devait pas leur manquer grand chose", raconte Emmanuel Pourchet pour illustrer le sérieux de la démarche. Lionel Reisdorffer confirme. "Entre un tiers et la moitié des élevages audités deviennent Happy. Chez les autres, souvent des choses simples permettent de corriger les facteurs de risque : améliorer la ventilation en cassant une partie du bardage, améliorer le confort de logement en réglant la barre au garot, améliorer la relation homme-animal en allant voir les animaux en dehors des interventions... Jusqu'à présent, un élevage n'a pas échoué deux fois de suite à obtenir la certification. Au bout de six à huit mois quand il repasse le diagnostic, il l'obtient."

Un éleveur laitier doit valider au moins 90% des critères pour devenir Happy. "Il y a une vingtaine de critères éliminatoires, par exemple sur le comportement des veaux. S’il est impossible de toucher un veau en liberté sur dix approchés ou si la morbidité des veaux est supérieure à 20% ou s’il y a plus de 10% d’animaux très maigres. Avoir de bons résultats sanitaires est nécessaire mais pas suffisant, puisqu'il y a aussi des critères de comportement animal et de bien-être de l'éleveur." L'éleveur reste Happy pendant deux ans, et il faut alors repasser l'audit.

Obione souhaite améliorer la rapidité des audits avec une préparation en amont grâce au suivi de troupeau du vétérinaire de l'éleveur et l’importation des données de l’élevage, afin de se concentrer sur ce qui est observé et mesuré pendant la visite.

Pour le conseil en élevage, Obione développe des applications — Cow notes, Housing notes, Colostro notes... — Elles servent de support pédagogique, et l'éleveur et le vétérinaire ont en poche des repères et références. "Ces applications permettent également les 'scoring' des animaux et du bâtiment indispensables pour l’audit Happy."

(1) Expert en nutrition et bien-être animal, propose formations, outils de suivi d'élevage et aliments complémentaires

Du lait et de la viande Happy

Quoi de mieux pour communiquer sur le savoir-faire des éleveurs en matière de soins aux animaux que de valoriser la démarche à travers des produits. Le Gaec Pourchet dans le Doubs et 15 autres fermes font de la transformation et de la vente directe : lait, yaourt, fromage, beurre, crème, steak. Obione fournit un panneau Happy pour la ferme, et bientôt des étiquettes à apposer sur les produits.

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