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Des mélanges à flores variées pour des prairies pérennes

Dans le Tarn, un collectif d'éleveurs teste des mélanges pour améliorer la qualité et la pérennité des prairies. 

Les éleveurs parviennent à exploiter plus longtemps leurs prairies avec les mélanges à flore variée, avec un gain de quinze jours d'exploitation l'été.  © Gaec du Rodier
Les éleveurs parviennent à exploiter plus longtemps leurs prairies avec les mélanges à flore variée, avec un gain de quinze jours d'exploitation l'été.
© Gaec du Rodier

« Le travail du groupe d'éleveurs tarnais est parti en 2014 du constat de problèmes sur leurs prairies temporaires : de plus en plus de problèmes d'implantation à cause de fins d'été-automne secs, une qualité fourragère qui ne permettait pas de réduire la complémentation, et des prairies qui arrivaient à bout de souffle au bout de trois ans », décrit Caroline Auguy, de la chambre d'agriculture du Tarn. Avec les implantations difficiles, il y avait un enjeu important à améliorer la pérennité des prairies. « Les mélanges étaient « tout terrain », pour un usage mixte de la prairie. Ils comportaient en gros un tiers de RGA-RGH, un tiers de dactyle, un tiers de trèfle blanc-trèfle violet. La première année était productive, avec deux coupes. La deuxième année, une seule coupe de foin. La troisième année, la prairie était uniquement pâturée. Au bout de cinq ans, il ne restait plus que des touffes de dactyle. »

Une trentaine d'exploitations du Sud-Est du Tarn, organisées en groupe GIEE, utilisent la méthode Capflor pour faire évoluer leurs mélanges prairiaux pour des prairies de longue durée. Le logiciel Capflor de l'Inrae de Toulouse propose des mélanges en fonction du sol et du climat local de chaque parcelle, de l'usage de la prairie, de la période d'exploitation visée. Puis le groupe teste les propositions dans les exploitations. Aujourd'hui, 365 hectares sont implantés en mélanges à flore variée.

Vers une spécialisation des prairies

Les premiers mélanges proposés ont commencé à être semés à l'automne 2014 et en 2015. « Au début, il n'y avait que des mélanges à usage mixte, avec ray-grass, trèfle blanc et dactyle en moindre quantité, pâturin, fétuque élevée, festulolium, fétuque rouge, luzerne, lotier, plantain, et un trèfle annuel pour occuper rapidement l'espace au démarrage », cite Caroline Auguy. Puis, certains ont spécialisé leurs prairies : certaines pour le pâturage et d'autres pour la fauche. Avec en parallèle une optimisation du pâturage tournant. Dans une prairie de fauche, « on trouve des espèces dont les feuilles se renouvellent assez lentement et de port plutôt dressé comme le brome, le trèfle blanc géant, le dactyle ». Pour les prairies de pâture, « les espèces doivent supporter le piétinement et des périodes de défoliation plus rapprochées (retours tous les 21 jours au printemps) ». On y trouve par exemple un RGA précoce associé à un tardif pour la souplesse d'exploitation, un trèfle blanc intermédiaire ou de la chicorée. « Les prairies mixtes comportent des espèces des deux types, ce qui les rend moins résistantes dans la durée. »

Plus d'autonomie fourragère et protéique

Les prairies à flore variée sont la version française des mélanges suisses. Pour que chaque espèce puisse contribuer au mélange, un minimum de 0,5 ou 1 kg/ha est requis. Le mélange total dépasse souvent 40 kg/ha de semences. « Les commandes de semence sont groupées, mais le coût d'implantation est quand même d'environ 280 euros par hectare. Vu le résultat, cela vaut le coup. Les éleveurs parlent d'une hausse de la production laitière, d'une baisse des quantités de fourrages et de concentrés achetés. Ils parviennent à exploiter plus longtemps leurs prairies. Ils disent avoir gagné quinze jours d'exploitation l'été avec ces mélanges », résume Caroline Auguy.

Plus de doses de pâturin et de luzerne

Avec l'expérience, le groupe a baissé les doses de dactyle et augmenté celles de fétuque élevée, car le dactyle prenait trop d'importance au fil du temps. « Nous mettons plus de pâturin et de luzerne. Cette dernière a du mal à se maintenir (pH des sols inférieur à 6) malgré l'inoculation et un chaulage annuel. » La chicorée demande de revenir vite dans la parcelle, « mais certains éleveurs revenaient dès quinze jours et les autres plantes étaient trop abîmées. L'optimum semble être autour de trois semaines au printemps ».

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